Cats : a-t-on affaire au nanar du siècle ? - Notre critique

Le 25/12/2019 à 01:06
Par Pierre Champleboux

Notre avis

2 10 Que s’est-il passé à Hollywood ? Qui a validé les choix artistiques de l’adaptation en long-métrage de la comédie musicale Cats ? Combien de tonnes d’herbe à chat ont été consommées durant la production de ce film ? En attendant de découvrir un jour le making-of de Cats, on a vu le film. Si la bande-annonce n'augurait rien de bon, on était loin de s’imaginer que le visionnage s’avèrerait aussi pénible. Rien ne fonctionne. Le procédé numérique qui a été utilisé pour créer ces atroces hybrides humains-chats instaure un malaise qui ne cesse jamais. On a envie de pleurer lorsqu’on voit Judi Dench en mamie chat vêtue d’un manteau de fourrure, envie d’hurler de terreur en découvrant Ian McKellen en vieux matou flippant et on s’attend à tout moment à voir Patrick Sébastien débarquer pour chanter la B.O. de cette kermesse déguisée au camping nudiste du Cap d’Agde. Fort heureusement, ce n’est pas l’auteur des Sardines qui signe la musique de ce cauchemar, et pour être fair-play, on signalera que celle-ci est excellente. Un film à découvrir les yeux fermés, donc.

C’est historique : après un premier week-end d’exploitation catastrophique aux États-Unis, le studio responsable de Cats annonce qu’il revoie sa copie, en envoyant de toute urgence une nouvelle version du film aux exploitants de salles, priés de diffuser cette version aux effets spéciaux “corrigés” pour tenter d’éviter le naufrage.

Une tentative désespérée qui ne sauvera probablement pas le film. Car si Cats a des allures de nanar, ce n’est pas à cause de la qualité de ses effets spéciaux (même si celle-ci laisse effectivement à désirer).

Non, le problème du long métrage félin de Tom Hooper (Les Misérables avec Hugh Jackman), c’est autre chose. Le problème c’est que ce mélange chats / humains ne fonctionne pas et provoque un sentiment étrange chez les spectateurs. Corriger quelques défauts n’y changera rien : c’est simplement que ce choix n’était définitivement pas le bon.

Sur scène, les comédiens de la comédie musicale Cats étaient simplement grimés, et ça fonctionnait beaucoup mieux, comme on peut le voir avec ce cliché pris dans les 80’s :

Près de 40 plus tard, les Cats passent sur grand écran et c’est la douche froide. Ces créatures sont ratées, et on a souvent l’impression que les visages des acteurs ont simplement étés (mal) collés sur des créatures générées par ordinateur et suivent parfois mal les mouvements de leurs doubles numériques.

Quelques mois après la sortie de la version 2019 du Roi Lion où les numéros musicaux étaient tout à fait réussis avec des animaux qui ne possédaient pourtant pas des corps humanoïdes, on se demande pourquoi il n’a pas été décidé de se rapprocher de ce genre de résultat. Ou, plus simplement, de travailler avec des acteurs maquillés et costumés.

En l’état, on a l’impression de voir évoluer une troupe de personnages nus. Les poils de ces Cats sont courts et donnent l’aspect d’une peau nue.

La plupart du temps, on observe donc des versions fan-art érotiques furry cosplay d’Idris Elba, Taylor Swift ou Rebel Wilson qui se trémoussent à oilepé total sous nos yeux. C’est certainement le kif de certain.e.s, mais pour un blockbuster à 95.000.000 de dollars de budget, c’est un parti pris risqué.

Peut-être qu’avec le temps Cats deviendra un nanar culte comme la comédie musicale Bim Stars / The Apple de la Cannon. En l’état, Cats, c’est simplement un cauchemar sous acides, porté par une musique de qualité. Un accident industriel à conseiller aux amateurs de Nanarland.com !