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Uncut Gems : une claque absolue portée par un incroyable Adam Sandler - critique

Le 31/01/2020 à 10:36
Notre avis
9 10 Uncut Gems est le grand GRAND oublié des Oscars. Spirale infernale avec sa réalisation folle et quasi documentaire, film noir épileptique, bruyant, crasseux, étouffant, excessif, Uncut Gems malmène ses spectateurs, les secoue, les stimule et propose une vraie expérience de cinéma à la poursuite d'un Adam Sandler frénétique et phénoménal. Un film dont ne ressort pas indemne. Pas étonnant qu'il ait été produit par Martin Scorsese. Aussi haletant, qu'éprouvant et enivrant.

Thriller
 
Nous sommes en 2012. Howard Ratner (Adam Sandler) est propriétaire d'une bijouterie dans le Diamond District à Manhattan. Il est spécialisé dans les articles “bling bling” qu’il vend à une clientèle fortunée de rappeurs et de basketteurs. Parieur maladif, il est endetté jusqu'au coup et ne peut s'empêcher de miser sur les gros matchs de basket persuadé à chaque fois qu'il va toucher le gros lot.
 
Menacé par la mafia, il parvient à récupérer une opale noire brute venant d'Ethiopie et n'a aucun doute que celle-ci va enfin le rendre riche. Ainsi il pourra rembourser ses dettes, gâter sa femme et ses enfants et combler sa jolie et jeune maïtresse. Mais.... on est chez les frères Safdie, pas chez Disney.
 
Thriller
 
L'histoire d'Uncut Gems suit, à l'instar de l'excellent Good Time avec Robert Pattinson (précèdent film des frères Safdie), un type qui ne fait que les mauvais choix. Au fond, Howard Ratner n'est pas qu'un sale type. Certes, c'est un magouilleur, une crapule qui trompe sa femme, ment à ses partenaires, c'est un joueur compulsif avec un mauvais goût à peu près en tout (la déco claquante de ses apparts, sa boutique bling bling, ses fringues d'une autre époque) mais Howard Ratner est habité. Qu'importe les gnons qu'il se prend, il y croit et fonce. Avec une énergie du désespoir inépuisable.
 
Il n'y avait qu'Adam Sandler pour incarner ce loser magnifique avec autant de fougue, de frénésie et de génie. On est prêt à le suivre jusqu'au bout. Qu'importe que cela soit dans un puit sans fond. Qu'importe que l'on en ressorte lessivé. Sandler livre sa meilleure performance depuis Punch Drunk Love de Paul Thomas Anderson, prouvant une fois de plus qu'il est bien plus que ce clown lourdingue des comédies beaufs US.
 

Du début à la fin, Uncut Gems joue avec nos nerfs. Rarement avait-on vu New York filmée de la sorte. Epileptique, en mouvement perpétuel, la caméra des frères Safdie nous plonge dans le coeur bordélique et grouillant d'un Manhattan avant la gentrification (on est en 2012).
 
Comme en transe, les deux réalisateurs se révèlent les dignes héritiers d'un cinéma urbain des années 70 new yorkais underground, artisanal, dense, électrique, faussement brouillon et instable, aux méthodes de guerilla urbaine qui flirte autant avec le mauvais goût qu'avec les idées de génie.
 
Ce New York pourrait être celui d'Abel Ferrara, de Travis Bickle dans Taxi Driver, de French Connection de William Friedkin, de Cassavetes.
 
Thriller

Avec Uncut Gems, les frères Safdie signent l'expérience cinématographique la plus exaltante de ce début 2020.
 
Uncut Gems, dispo sur Netflix depuis le 31 janvier 2020.
 
Thriller
 
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