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Amusement

Le 06/02/2009 à 16:31
Par
Notre avis
6 10

A mi-chemin entre un Creepshow des années 80 et un teen movie de la vague post-Scream des années 90, Amusement n'a rien de révolutionnaire puisque la plupart des situations ont déjà été vues ailleurs (on pense à Hitcher et Terreur sur la Ligne pour les deux premiers segments), mais utilise habilement son procédé narratif de simili-anthologie pour maintenir son suspense jusqu'au bout. Si Amusement délivre son lot de visions d'horreur grâce à des effets visuels réussis, John Simpson évite la surenchère de violence et d'hémoglobine pour se concentrer avec efficacité sur la montée de tension précédant chaque confrontation entre la victime et le psychopathe, personnage tour à tour grotesque et insaisissable. Mention spéciale au second segment et son exploitation de la figure clownesque pour instiller un véritable malaise. En résumé, Amusement remplit très honorablement son contrat, celui d'un bon petit slasher à consommer sans faire fonctionner ses neurones. Juste pour s'amuser.


Critique Amusement

Critique Critique Amusement

 

Depuis la diffusion il y a un an de sa sympathique bande annonce, Amusement parvient enfin à se frayer un chemin non pas vers les salles comme prévu mais directement dans les bacs américains. La raison n'a cependant pas grand-chose à voir avec la qualité du film : le distributeur d'origine, Picturehouse, une joint-venture entre la New Line et la chaîne HBO qui a notamment sorti L'Orphelinat aux Etats-Unis, a tout simplement fermé ses portes en mai 2008, annulant au passage toutes les sorties en cours (en plus d'augmenter le taux de chômage local). Même si certains pays d'Asie ont eu l'opportunité de le découvrir en salles, il y a fort à parier que si le film arrive un jour jusqu'en France, ce soit directement en DVD et blu-ray. Car s'il était prévu au départ pour marquer le grand retour derrière la caméra du cinéaste Bernard Rose (Candyman), Amusement ne bénéficie au final d'aucun nom vendeur puisque c'est un certain John Simpson (Freeze Frame), quasi inconnu au bataillon, qui en a pris les commandes. Pire, certains noms seraient même de nature à rebuter les aficionados du genre puisque le réalisateur John Simpson est accompagné dans sa tâche par le scénariste Jake Wade Wall, à qui l'on doit l'écriture des (mauvais) remakes de Hitcher et Terreur sur la Ligne. Pourtant, sous ses allures de films d'horreur de studio destiné à un public ado, Amusement se détache du lot par un procédé de narration original et remplit très honnêtement son cahier des charges.

 

Critique Critique Amusement

 

C'est l'histoire de Shelby, Tabitha et Lisa, trois jeunes filles vivant des existences séparées. Pourtant, elles seront chacune à leur tour pourchassées par un assassin aussi farceur que dérangé resurgi de leur passé commun. Se présentant comme une suite de contes horrifiques, Amusement est une fausse anthologie puisque les trois premiers segments seront reliés par une quatrième partie concluant le tout. Autre critère rapprochant ces histoires, l'hommage appuyé qu'elles rendent à un ou plusieurs classiques du genre. Sur le choix des références, Jake Wade Wall ne va pas chercher bien loin puisqu'il s'en prend directement aux deux films dont il a écrit les remakes. Le premier segment, "Shelby" (Laura Breckenricke), le moins réussi des trois, se présente ainsi comme un thriller routier lorgnant vers Hitcher. Si le scénario manque un peu d'ambition, ce chapitre s'avère suffisamment efficace pour mettre en place le concept narratif du film, nous laissant d'ailleurs de manière roublarde sur une fausse piste. Avec son pitch de baby-sitter persuadée qu'un étranger s'est introduit dans la maison où elle garde des enfants, le chapitre "Tabitha" (Katheryn Winnick) renvoie bien entendu à Terreur sur la Ligne (Fred Walton), à ceci près qu'il n'est nullement question d'un téléphone mais d'une panoplie de poupées clownesques tapissant la chambre où la jeune fille est supposée dormir. C'est vers ce second segment que se tourne notre préférence, pour son efficacité à installer un malaise à partir d'un argument minimaliste et pour l'exploitation d'une figure récurrente du cinéma d'épouvante, à savoir celle du clown, comique sur la scène mais potentiellement terrifiante dès lors qu'elle s'introduit dans le quotidien. La chambre donne à ce titre lieu à quelques bons moments d'angoisse, y compris (ou surtout) lorsqu'il ne se passe rien, non sans rappeler des souvenirs à ceux qui restent marqués par l'horrible clown de Poltergeist. Enfin, le segment "Lisa" (Jessica Lucas, vue dans Cloverfield) voit ladite jeune fille pénétrer une vieille et inquiétante demeure pour rechercher ses amis. On retrouvera quelques relents de Hostel dans l'esthétique et l'aspect sordide du décor, mais avec davantage de recherche visuelle, d'ironie et surtout de sens du divertissement puisque les pièges exploitent les objets les plus inattendus, un ton qui sera largement de mise dans la toute dernière partie.

 

Critique Critique Amusement

 

Soyons clair sur la marchandise : Amusement repose globalement sur des situations déjà exploitées ailleurs et risque par conséquent de décevoir ceux qui recherchent l'innovation à tout prix. Toutefois, il est bon de se souvenir de l'un des ressorts majeurs du conte horrifique : la sensation de familiarité. Un sentiment qu'Amusement exploite très bien tout en réservant suffisamment de petites surprises pour maintenir son suspense jusqu'au bout, réinitialisant le mystère à chaque nouveau récit à la manière d'un Creepshow ou des Contes de la Nuit Noire. Sur le plan formel, Amusement ne changera certes pas la donne dans le genre de l'épouvante mais le soin visuel est au rendez-vous, le film exploitant joliment ses décors tels que le manoir glauque du chapitre "Lisa", et délivrant quelques plans séduisants, notamment un jeu de miroirs sympathique dans la dernière partie. Plutôt que de donner dans la surenchère de violence et d'hémoglobine, Amusement mise davantage sur l'attente, sur la montée de tension précédant la confrontation entre chaque jeune fille et le tueur, personnage grotesque et insaisissable. Ce qui n'empêche pas le film de comporter son lot de vision d'horreur malmenant quelque peu le corps humain grâce à des effets spéciaux réussis. Ces visions sont amenées de manière graduelle puisque John Simpson n'hésite pas à procéder à quelques ellipses, voire à orchestrer la plupart des meurtres hors champ, soulignant ainsi l'absence de prise des jeunes filles sur les événements, au contraire du psychopathe qui agit comme maître du jeu. Enfin, si l'on relèvera quelques petits trous scénaristiques (certaines images de la bande annonce sont d'ailleurs absentes du montage final), on appréciera que la trame globale s'en tienne résolument à une idée simple et que le fin mot de l'histoire n'aille pas chercher midi à quatorze heures avec de vaines tentatives d'analyse psychologique. L'essentiel est que l'on se prenne au jeu. On n'en demandait pas plus à ce bon petit slasher sans prétention à consommer sans réfléchir, juste pour s'amuser.

 

Amusement est disponible depuis le 21 janvier en import en DVD et Blu-ray chez New Line Home Video. Nous vous  informerons dès que nous en saurons plus sur une éventuelle sortie française. Retrouvez la bande annonce ci-dessous.










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