FilmsActu.com

Bad Biology

Le 13/02/2009 à 07:50
Par
Notre avis
8 10

Bad Biology est un ovni, un vrai, surgissant du fond du slip sans crier gare et qui casse avec virtuosité les codes de la cinéphilie. Un tel n'importe quoi, capable de mêler les émotions sans jamais laisser son spectateur le temps de prendre parti, relève du génie. Le réalisateur mythique de Basket Case est de retour avec un bout de pelloche plus barré que jamais. LE truc à avoir vu au moins une fois dans sa vie... Retrouvez ci-dessous notre critique du film Bad Biology.


Critique Bad Biology

Critique DU FILM Bad Biology

 

Cela faisait bien quinze ans qu'on n'avait plus eu la moindre nouvelle de l'anti conformiste au possible réalisateur Frank Henenlotter. Quinze ans que le vieux bougre avait pour ainsi dire totalement disparu dans l'oubli le plus total et dont seul la ressortie il y a quelques années de Basket Case en DVD nous avait rappelé quelque peu à l'ordre sur un type qui gagne assurément à entretenir son impopularité. De longue années où il a mijoté ce Bad Biology dans son coin, comme l'on ronge son frein, comme un improbable élan avant de franchir d'un seul saut toutes les notions de bienséances du cinéma actuel. Les films d'horreur contemporains ont évolués, se sont industrialisés, se calibrent autant que possible pour plaire à une véritable forme d'inculture du genre... Henenlotter, lui, est resté dans son trip d'improbable dualité organique, thème cher à son cœur. Il  n'a pas franchi le moindre pas sur un plan moral depuis les années 80 et semble même plus remonté que jamais puisqu'il condense ici toute sa folie, tous ses tabous, qu'il expurge violemment sans prévenir... Comme une éjaculation incontrôlée. En plus d'être drôle et hallucinant, Bad Biology dépasse la simple de notion de film que l'on aime ou que l'on n'aime pas. C'est une expérience...

 

Critique Critique Bad Biology

 

Son intrigue se suffirait presque à elle-même : deux jeunes gens en plein naufrage sexuel (et fatalement sentimental) à cause de leur difformités génitales ne trouveront réellement le bonheur qu'ensemble. D'un côté, Jennifer, photographe publicitaire dont la nymphomanie outrancière relève de la survie pure et simple, au point de livrer à ses clients (mécontents) des clichés pornographiques pour vendre un produit alimentaire. Son problème n'est pas d'ordre neurologique (quoique), mais se situe plus bas : ses sept clitoris sont aussi demandeurs les uns que les autres et se stimulent mutuellement au moindre mouvement de la jeune femme. Baiser est devenu un besoin vital, avec le premier ou la première qui passe, quitte à ce que ses orgasmes explosifs dégénèrent. Rares sont ceux à y survivre, pendant l'acte en lui-même ou après, lorsque Jennifer pris d'un coup de blues préfère massacrer le potentiel amour de sa vie plutôt que de le laisser partir. Même topo pour ses enfants, conçus et évacués exceptionnellement en 2 heures chrono, dont elle se débarrasse dans la première poubelle qui passe puisqu'elle n'a pas l'étoffe d'une mère. Elle jettera pourtant son dévolu sur Batz, garçon timide qui possède pourtant ce qu'elle n'a jamais trouvé chez personne d'autre : un sexe mutant d'un mètre de long, énormissime pain bagnat incontrôlable doté de sa propre conscience et nourri d'une envie folle de séduire. Un gros zizi dopé aux stéroïdes, qui, jusqu'à l'arrivée de Jennifer dans la vie de Batz, ne pouvait être calmé que par des produits pour chevaux ou une énorme branleuse motorisée.

 

Critique Critique Bad Biology

 

Sur le papier, c'est déjà folichon, mais Henenlotter pousse avec outrance son postulat dans un univers presque lissé des pornos soft (parce que fondamentalement, sa réalisation et sa photo sont toujours aussi cheap qu'à l'époque) comme s'il creusait en plus une tranchée formelle avec le cinéma traditionnel... Et puis, après tout, il s'en fout royalement. L'objectif étant ici de se faire sauvagement plaisir, poussant à son paroxysme son univers brinquebalant des aberrations biologiques et organiques (la relation entre Batz et son sexe n'est pas sans rappeler le déjà bien barré Brain Damage du même réalisateur dans lequel on trouvait déjà une étrange créature phallique) avec ici l'accueil aux non initiés via la facilité du cul. Et comme il ne fait pas les choses à moitié, le bonhomme assume carrément sa gratuité en offrant à chacun ce qu'il était venu voir (il y a un peu de Meyer dans ces gros plans sur les nichons qui ne servent strictement à rien), en particulier dans une ultime, interminable et hilarante scène de serial-niqueur où c'est tout le voisinage qui en pâtit. Du burlesque coquin et poussivement improbable qui résonne comme la décharge d'un type qui s'est abstenu pendant trop longtemps. A ne pas mettre devant tous les yeux... Le facial, ce n'est pas forcément agréable pour tout le monde.







À voir aussi
Alexandre Bustillo et Julien Maury parlent de Livide !
01/01/1970, 01:00
Etrange Festival 2011 : Xavier Gens nous dit tout sur The Divide
01/01/1970, 01:00
[MAJ] Don’t Be Afraid of the Dark : le trailer et l'affiche qui font peur
01/01/1970, 01:00
Derrière les murs
01/01/1970, 01:00


Depuis 2007, FilmsActu couvre l'actualité des films et séries au cinéma, à la TV et sur toutes les plateformes.
Critiques, trailers, bandes-annonces, sorties vidéo, streaming...

Filmsactu est édité par Webedia
Réalisation Vitalyn

© 2007-2024  Tous droits réservés. Reproduction interdite sans autorisation.