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Executive Koala

Le 11/12/2005 à 19:21
Par
Notre avis
8 10 Avec Executive Koala, Minoru Kawasaki signe une comédie délirante, régressive et déjantée qui tient ses promesses jusqu'au bout grâce à une extraordinaire liberté de ton et un humour noir totalement décomplexé. Pour les aficionados du genre - si l'on peut dire car l'objet échappe à toute notion de formatage -, Executive Koala n'est pas seulement une curiosité, c'est un incontournable.

Critique Executive Koala

Le cinéma japonais a pour particularité de receler des énergumènes qui n'hésitent pas à mettre en œuvre les concepts les plus improbables. Oui, ces idées folles, voire grotesques, qui traversent parfois l'esprit des scénaristes mais qui, ailleurs qu'au Japon, seraient systématiquement balayées d'un revers de main par crainte du ridicule. Une crainte qui ne semble pas effleurer une seule seconde un Minoru Kawasaki, auteur de Calamari Wrestler et de cet excellent Executive Koala. Situé quelque part entre la comédie loufoque et le thriller paranoïaque, Executive Koala réussit précisément là où le précédent métrage avait échoué, à savoir faire rire jusqu'au bout, et va encore plus loin dans l'audace et le délire déjanté.

 

Critique Critique Executive Koala

 

Cette fois, Kawasaki ne prend même plus la peine d'apporter une quelconque explication au postulat farfelu de départ, soit la présence d'un koala évoluant comme si de rien n'était dans le monde d'aujourd'hui. Contrairement au calamar catcheur, le personnage principal n'a subi aucune transformation : Keiichi est et a toujours été un koala. Et qui plus est un koala tourmenté. En effet, en plus de subir une véritable discrimination en raison de sa différence, le pauvre bougre est frappé d'amnésie et porte le lourd fardeau d'un passé certes obscur mais qui n'en est pas moins douloureux. Alors qu'il semble filer le parfait amour avec sa petite amie Yôko - une humaine, bien entendu - on apprend au détour d'une conversation d'oreiller que son ex-copine Yukari avait mystérieusement disparu, un drame qui pousse Keiichi à consulter régulièrement un psychiatre afin de résoudre ses troubles de la mémoire. Mais lorsque Yôko est sauvagement assassinée, les soupçons de la police se focalisent automatiquement sur lui. Ce gentil koala bien sous tout rapport serait-il en réalité un dangereux psychopathe atteint de schizophrénie ?

 

Critique Critique Executive Koala
Si la vision d'une grosse tête en peluche plantée au sommet d'un ensemble costard/cravate provoque d'abord d'immanquables fous rires, surtout que notre héros côtoie d'autres individus quelque peu singuliers (un PDG lapin, un vendeur de journaux grenouille ou encore un écureuil hystérique), le meilleur reste cependant à venir. Que la parodie porte sur les clichés des films de genre ou sur les tics des films de kung-fu à la Bruce Lee, Executive Koala conserve de bout en bout un esprit résolument régressif tout en jouant sur un humour noir décomplexé. Les films d'horreur actuels en prennent bien entendu pour leur grade, entre le psy qui se retourne inlassablement lorsqu'il croit (à juste titre) percevoir une présence derrière son dos, et la jeune et jolie fille agressée juste après sa douche par le tueur et qui se réfugie dans sa chambre au lieu de quitter son appartement. L'amateurisme pleinement assumé des effets spéciaux participe indubitablement au caractère hilarant de l'objet, tandis que la mise en scène atteint parfois des sommets de surréalisme, comme dans cette séquence musicale du procès qui a véritablement de quoi stupéfier. 

 Critique Critique Executive Koala

 

La caricature ne vise pas uniquement le cinéma. Le personnage du koala en lui-même est bien entendu une allusion à la discrimination, Keiichi subissant immédiatement un lynchage de la part des personnes qu'il fréquente dans son quotidien dès lors qu'il devient suspect dans l'affaire. L'utilisation de l'humour grotesque pour faire allusion à un phénomène tragique a de quoi surprendre, mais il correspond au parti pris du film. Par ailleurs, à travers le personnage de Mr Kim (Lee Ho), homme d'affaire coréen et donc beau gosse de service, Kawasaki se moque ouvertement des victimes japonaises de la hallyu, vague coréenne qui fait rage en Asie depuis quelques années. Parmi les séquences les plus inoubliables, on citera la démonstration par Mr Kim de Sinanju (un art martial fictif issu de la série de livres Destroyers de Richard Sapir), enchaînement assortis d'images en inserts de plats coréens (au menu : kimchi, petits mets variés et korean barbecue !) et surtout d'une apparition pour le moins osée du drapeau coréen. Enfin, la vision d'Executive Koala se justifie rien que par son final d'anthologie, une scène de baston complètement allumée qui reprend sous des éclairages disco les clichés visuels et sonores des films et des jeux vidéo de combat, à ceci près que les combattants restent à distance et ressuscitent à volonté, quand ils ne sont pas tout simplement sonnés ! Culte.







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