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Gansgter Squad : Bienvenue à Mafialand

Le 05/02/2013 à 18:00
Par
Notre avis
7 10

Si les spectateurs qui attendaient un thriller sombre dans la grande tradition des films noirs hollywoodiens seront forcément déçus, les autres trouveront en Gangster Squad un divertissement stylé, rondement mené et très drôle, avec en prime la "patte" particulière du réalisateur de Bienvenue à Zombieland. Découvrez ci-dessous notre critique complète de Gangster Squad !


Gangster Squad : la critique du film de Ruben Fleischer

Costumes, cigares et gros flingues, bienvenue dans le Los Angeles de 1949. La cour de récré du gangster Mickey Cohen (Sean Penn), originaire de Brooklyn mais désormais solidement ancré dans ce qu'il nomme amoureusement "the Wild fucking West". Dans la Cité des Anges à cette époque, tout passe par Cohen. Un état des lieux que l'intransigeant Sergent John O'Mara (Josh Brolin), fraîchement sorti de l'enfer de la Seconde Guerre Mondiale, supporte plutôt mal. Sur la demande officieuse de son supérieur (Nick Nolte), celui-ci va monter une petite équipe de policiers chargés incognito de torpiller les affaires (jeux, racket, proxénétisme et autres hobbies de gangsters) de Cohen. Incognito car la mafia, en plus d'avoir pignon sur rue, a dans sa poche la majorité des fonctionnaires de police. C'est donc en territoire occupé qu'O'Mara devra accomplir sa mission. Pour cela il pourra compter sur la fine fleur de ce que la ville compte encore de policiers intègres. À commencer par Coleman Harris (Anthony Mackie), un flic afro-américain qui excelle dans le domaine du lancer de couteaux sur dealer, l'agent Max Kennard (Robert Patrick), vieux roublard du LAPD vivant une relation fusionnelle avec son Colt six coups, son partenaire Navidad Ramirez (Michael Peña) ainsi que le (seul) cerveau de la bande : Conway Keeler (Giovanni Ribisi). Le détective Jerry Wooters (Ryan Gosling) qui, pour pimenter un peu les choses, a une aventure avec la coach/maîtresse de Cohen, Grace Faraday (Emma Stone), viendra plus tard compléter la fine équipe.

 

Gangster Squad

 

Avec une galerie de personnages de cet acabit, on ne s'attend pas vraiment à débattre psychologie. Ainsi on s'aperçoit très vite que Gangster Squad "tire" effectivement plus vers Inglorious Basterds que du côté de L.A. Confidential ou Les Incorruptibles. Ruben Fleischer, le metteur en scène du très bon Bienvenue à Zombieland a une fois de plus mis les petits plats dans les grands dans l'unique but de combler le spectateur avide de divertissements soignés et surtout sans prise de tête. Gangster Squad dispose pour cela d'une réalisation somme toute assez convenue mais bénéficiant de tous les procédés de mise en scène modernes, en particulier certains plans-séquences vraiment ébouriffants (l'inévitable course-poursuite en est un exemple criant ainsi qu'une jolie prouesse technique). De même, la scène se déroulant à Chinatown (qui remplace la fusillade dans un cinéma, retirée au lendemain des événements d'Aurora) est un modèle du soin qu'a apporté Fleicher à ses scènes d'action. Elle est l'un des points culminants de Gangster Squad et l'un des rares moments où la tension est palpable au milieu d'un film empreint de " légèreté " (abstraction faite des corps déchiquetés, des doigts sectionnés et du bon millier de coups de feu tirés...mais cela fait partie du show).

 

Gangster Squad

 

Car, encore une fois, Gangster Squad n'est pas Les Incorruptibles et Fleischer n'est pas De Palma et n'a absolument pas la prétention de marcher sur ses plates-bandes. Le metteur en scène nous propose sa version fantasmée, presque cartoonesque de ces personnages (réels pour la plupart) comme de leur époque. Et ça fonctionne à merveille. Le film de Ruben Fleischer ne se prend (presque) jamais au sérieux et exhale un second degré délectable. Le réalisateur s'amuse avec le genre et nous invite constamment à le faire avec lui par le biais de situations improbables, de dialogues drôles et inventifs ou via quelques transitions bien senties. Tout cela au détriment, malheureusement, de la profondeur des personnages ainsi que de l'intrigue, souvent traités de manière trop superficielle. Les spectateurs qui attendent un thriller sombre dans la grande tradition des films noirs hollywoodiens seront évidemment déçus et pourront, à juste titre, reprocher à Ruben Fleischer d'avoir pris le parti de réaliser une " comédie d'action " plutôt qu'un long-métrage capable de rivaliser en termes de densité et de licence historique avec des films comme Des Hommes Sans Loi. Mais au sortir de la séance, on aura tout de même passé un bon moment en compagnie de ces chasseurs de gangsters. N'est-ce pas là l'essentiel ?


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