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La Collection des courts-métrages Pixar : Volume 1

Le 04/12/2007 à 16:00
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Notre avis
9 10 Est-il vraiment encore utile de présenter Pixar, émérite studio d'animation à qui l'on doit entre autres Toy Story, Le Monde de Nemo, Les Indestructibles, Cars et Ratatouille, des films créatifs et novateurs, loin de toute cette infantilisation qui domine encore aujourd'hui la production ?

Critique La Collection des courts-métrages Pixar : Volume 1 A notre connaissance, le studio du père de Toy Story est le seul d'animation à avoir saisit la force du format court et de lui avoir accordé autant d'importance. Tout d'abord parce que c'est un formidable vivier de nouveaux talents, les jeunes réalisateurs pouvant facilement se faire la main sur de petites productions, avant de s'attaquer à un long métrage. Mais aussi parce que ces courts permettent aux animateurs et techniciens d'expérimenter de nouvelles techniques plus tard utilisées sur de plus grosses productions. Ainsi, le court-métrage est indispensable à la créativité du studio, le format court ouvrant de nouvelles possibilités tout en apportant du sang neuf aux équipes.

 

Critique La Collection des courts-métrages Pixar : Volume 1

 

Le premier volume de La Collection des courts métrages Pixar (dont vous trouverez le test par ici) nous propose treize de ses courts-métrages. Petit tour d'horizon ci-dessous :

 

 

# Les Aventures d’André et Wally B (1984)

Après une bonne sieste en forêt, André se retrouve nez à nez avec une abeille au dard acéré…


Réalisé par John Lasseter, André et Wally B n'est pas vraiment à proprement parler un court-métrage Pixar, puisque le film a été conçu sous l'égide de Lucasfilm où la future équipe de Pixar officiait en tant qu'ingénieurs. C'est pendant leur temps libre qu'ils ont réalisé ce court dans l'idée de le projeter lors du SIGGRAPH pour montrer à leurs confrères ce qu'ils étaient techniquement capables de faire.
Avec toute l'admiration que l'on porte à Pixar et à Lasseter, il faut bien admettre qu'aujourd'hui André et Wally B a plus une valeur historique qu'artistique. Le film n'est en effet basé que sur un simple gag, et ne s'embarrasse pas de développer ses personnages. Uni-dimensionnels, ils sont loin d'être aussi charismatiques que les futures créations du studio. Il ne faut pas contre pas minimiser l'impact qu'a eu le film à son époque, les films projetés au SIGGRAPH étaient en effet plus des bandes de démo sans structure narrative. André et Wally B prouvait que l'on l'animation 3D pouvait être utilisée pour raconter quelque chose.


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# Luxo Jr. (1986)
Luxo Jr. ou l’art de rendre une petite lampe de bureau aussi attendrissante qu’un être vivant…


C'est un grand pas en avant qu'a accompli Pixar en deux ans. Techniquement tout d'abord, les mouvements des personnages sont plus travaillés, le jeu sur les ombres aussi est beaucoup plus avancé, mais c'est surtout du point de vue narratif que le bond est significatif. John Lasseter a cette fois-ci réellement donné vie à ses personnages, à l'inverse d'André et Wally B dans le court du même nom qui étaient dépendant du gag final. On ne voit pas deux lampes qui bougent, mais un enfant qui s'amuse avec un ballon sous les yeux de sa mère.

La formule Pixar prend définitivement forme avec ce court, qui sera le premier court-métrage d'animation 3D à recevoir un Oscar. Luxo Jr. deviendra même le logo du studio Pixar.


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# Red’s Dream (1987)
Les mésaventures de Red, un monocycle abandonné à son triste sort…


Un an après Luxo Jr., John Lasseter réalise avec Red's Dream une nouvelle prouesse technologique et narrative, le cinéaste réussissant à nous émouvoir du triste sort d'un monocycle. Techniquement, Pixar repousse les frontières des techniques d'animation 3D grâce à un énorme travail sur les lumières (le film se passant intégralement de nuit) et sur la pluie faisant sans conteste de Red’s Dream le plus beau film qui soit sorti du studio (jusqu'à l'arrivée de Toy Story). Mais c'est surtout du point de vue narratif que John Lasseter nous étonne. Là où ses précédents films étaient bon enfant, Red’s Dream plonge le spectateur dans une ambiance mélancolique, un monocyle ayant été abandonné par son ancien propriétaire. Lasseter déjoue judicieusement nos attentes en ne terminant pas son film du traditionnel happy end, le cinéaste conclue son film sur une note triste en laissant son personnage seul... Par sa capacité à faire naître aussi bien les rires que les larmes, on peut aisément comparer Red’s Dream à l'oeuvre de Chaplin. Le cinéma d'animation 3D entre dans sa maturité.


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# Tin Toy (1988)
Un petit jouet musical tente d’échapper à un redoutable bébé…


Deuxième court-métrage Pixar à recevoir un Oscar, Tin Toy possède de nombreux points communs avec Toy Story. Sept ans avant la première aventure de Woody et Buzz l'éclair, John Lasseter s'essayait à l'univers des jouets, et s'intéressait déjà à la relation entre jouets et enfants, chacun des deux mondes ayant besoin de l'autre : les jouets pour exister ont besoin d'être reconnus par les enfants, et ces derniers grandissent grâce à leurs jouets. Thématiquement, Tin Toy confirme la fascination qu'entretient Lasseter vis-à-vis du monde de l'enfance, une fascination qui ne lâchera pas.
Avec beaucoup d'assurance, Pixar s'est à cette occasion lancé pour la première fois dans la modélisation d'un personnage humain, plus précisément un bébé. Le résultat loin d'être honteux n'est pourtant pas parfait, ce qui confirma au studio que la re-création du monde humain n'est absolument pas nécessaire, et que la création d'un monde de l'imaginaire était plus que suffisant.


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# Knick Knack (1989)
Knick Knack montre la relation impossible d’un bonhomme de neige enfermé dans une boule à neige et d’une playmate plantureuse. Deux bibelots que tout sépare et pourtant le petit bonhomme de neige va user de tous les stratagèmes pour arriver à sa dulcinée !


Dernier court-métrage de John Lasseter avant qu'il ne se lance dans l'aventure Toy Story, Knick Knack a originellement été conçu pour une diffusion en relief, et cela se sent ! Le film travaillant beaucoup sur les relations entre les différents plans composant l'image, beaucoup plus que ça n'avait été le cas sur les précédents courts. Il est même dommage que le film ne nous soit pas montré ici en 3D...

John Lasseter ne cache pas que sa plus grosse influence pour ce Knick Knack est l'oeuvre de Chuck Jones à la Warner (co-créateur de Bugs Bunny, Daffy Duck, Bip Bip & Coyote...), à l'humour excessif et purement visuel.
On sent que pour la première fois que le studio a enfin pleinement confiance en ses outils, et que ceux-ci s'effacent derrière l'histoire et les personnages, le vrai moteur du film.

Drôle de bout en bout, Knick Knack fait incontestablement partie des meilleurs courts de Pixar.


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# Le Joueur d’Echecs (1997)
Geri se lance dans une partie d’échecs, il apparaît comme un gentil vieillard mais en changeant de côté pour jouer avec les pions noirs, il devient son propre alter ego, plus rapide et plus jeune…


Présenté en première partie de Monster Inc., Le Joueur d’Echecs marque le grand retour de Pixar dans l'univers du court-métrage. Le studio ayant compris l'importance du court en tant que moyen de se faire la main, c'est à un jeune animateur que Pixar donne sa chance. Aux manettes on retrouve donc Jan Pinkava futur co-réalisateur de Ratatouille. Jubilatoire dans sa forme, Le Joueur d’Echecs est aussi le portrait d'un vieil homme qui refuse de s'écraser face à lui-même plus jeune. Seul et abandonné à l'instar du monocyle dans le court de Lasseter, Geri de son côté ne se laisse pas abattre, et n'hésite pas à se construire un imaginaire qui lui permet de continuer à avancer, là où le monocyle ne vivait que par ses souvenirs.
Dix ans après Tin Toy, Le Joueur d'Echec recevra l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation.


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# Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension (2001)
Sur une ligne à haute tension, une bande d’oiseaux nerveux et égoïste se moquent d’un volatile un peu gauche venu se poser et essayer de s’intégrer difficilement dans le groupe…


Nouvel Oscar mérité pour Pixar avec ce film hilarant de Ralph Eggleston directeur artistique sur Toy Story, Les Indestructibles, et designer de production sur Le Monde de Némo et Wall-E. Reprenant un humour très proche de celui de Chuck Jones et des Looney Tunes de la Warner, le film fonctionne intégralement sur la combinaison des différentes personnalités des oiseaux du titre, odieux vis-à-vis de ceux qui ne leur ressemblent pas. Se terminant sur une morale du type "l'arroseur arrosé", Drôles d’oiseaux est assurément l'une des meilleures productions issues de Pixar, tous formats confondus.


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# La Nouvelle voiture de Mike (2002)
Mike n’a qu’une envie : montrer sa nouvelle voiture à son ami Sully..mais il a quelques difficultés à maîtriser le véhicule…


Présenté un bonus sur le DVD de Monsters Inc., le film met en scène le duo Mike et Sully face à comme son nom l'indique La Nouvelle voiture de Mike. Reposant sur un postulat simple, Mike s'en prenant plein la figure avec sa voiture, le film flirte avec le burlesque de Buster Keaton, une première pour Pixar. Drôle mais pas mémorable.

 

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# Saute-Mouton (2004)
Les aventures d’un petit mouton qui adore faire des bonds, jusqu’à ce qu’on le tonde et qu’il tombe dans une profonde déprime. Un lapin à cornes va alors lui apprendre le sens de la vie…


Seul film sorti de chez Pixar à avoir été entièrement écrit, produit, composé, narré et réalisé par un seul homme, Bud Luckey, Saute-Mounton est une oeuvre à part de la collection. Pas si drôle que cela, ni très inventif, Saute-Mouton se présente plus comme une fable morale. Le film est quand même la preuve de la confiance que peut avoir le studio vis-à-vis de projets originaux. Sans aucun doute le film le plus inclassable de Pixar.

 

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# Baby-sitting Jack Jack (2005)
Qu’est-il arrivé à Jack Jack Parr et sa baby-sitter pendant l’absence de ses indestructibles parents ? Un étrange phénomène…


A l'instar de La Nouvelle voiture de Mike, Baby-sitting Jack Jack reprend l'univers introduit dans Les Indestructibles en confrontant une jeune adolescente tout ce qu'il y a de plus ordinaire au bébé de la famille des super-héros. Très drôle, il fait plus considérer ce court comme un bonus que comme un vrai court-métrage Pixar.

 

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# L’homme orchestre (2006)
Une petite fille rencontre deux musiciens de rue… A qui ira sa seule et unique pièce ? Le duel s’engage…


Présenté en première partie de Cars, L’homme orchestre est le fruit de la collaboration de deux animateurs de la maison, Mark Andrews et Andrew Jimenez. Petite perle au rythme imparable, L’homme orchestre est du même accabit que Drôles d’oiseaux sur une ligne à haute tension, à hisser facilement dans le Top 5 des meilleurs courts issus du studio Pixar. Pas moins.

 

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# Martin et la lumière fantôme (2006)
Martin, sympathique dépanneuse de Radiator Springs, prend peur quand on lui raconte une inquiétante histoire de lumière fantôme…


Offert en accompagnement de Cars sur le DVD du film, reprend les sympathiques personnages créés par John Lasseter pour les plonger dans une (fausse) histoire de fantômes. Sans être aussi indispensable que Cars, Martin et la lumière fantôme est un agréable et dynamique complément au film.

 

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# Extra Terrien (2007)
Quand un jeune extra-terrestre apprend les rouages de l’enlèvement d’humain sous l’oeil acerbe d’un moniteur minutieux..cela devient un véritable festival de gags venus d’ailleurs…


Dernier court-métrage en date de Pixar et proposé en première partie de Ratatouille, Extra Terrien est réalisé par Gary Rydstrom, originellement ingénieur du son (Minority Report, X-Men, Punch-Drunk Love parmi tant d'autres ...), nouvelle preuve de l'audace du studio. Très proche du slapstick-comedy, imprévisible et inventif, Extra Terrien ne repose malheureusement pas assez sur ses personnages, ce qui est quand même la grande qualité des films Pixar. Sans doute trop simpliste pour faire partie des grands courts Pixar.

 

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Les Aventures d'André et Wally B.

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