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Les Intrus

Le 08/06/2009 à 14:53
Par
Notre avis
4 10

Reposant sur une mécanique huilée et des effets déjà-vus mille fois, Les Intrus remplit fadement son cahier des charges, sans jamais effleurer les hauteurs artistiques et atmosphériques de son modèle (Deux Soeurs de Kim Jee-Woon). Si le mélange d'horreur et de drame familial perd de sa saveur, on appréciera toutefois la volonté des scénaristes de ne pas délivrer un simple copier-coller de l'original mais aussi le choix dans le rôle principal d'Emily Browning, dont la performance rend l'ensemble regardable.


Critique Les Intrus

Critique Critique Les Intrus

 

Inspiré du film coréen Deux Soeurs de Kim Jee-Woon, qui avait remporté entre autres le Grand Prix à Gerardmer en 2004, Les Intrus se présente comme la plupart des remakes de films d'horreur asiatiques qui ont vu le jour ces dernières années - de The Ring à Mirrors en passant par The Eye et consort -, c'est-à-dire comme une production efficace, visuellement soignée mais dénuée d'inspiration. Rien de nouveau sous le soleil : la mécanique fonctionne grâce à un savoir-faire tout hollywoodien mais l'essence (et le charme) du film d'origine se perd en route. En l'occurence dans le cas de Deux Soeurs, le genre de l'horreur était joliment utilisé pour traduire les angoisses d'une jeune fille en plein drame familial depuis la mort de sa mère et le remariage de son père, un propos appuyé par une esthétique participant pleinement à développer une riche palette de sentiments. Se déroulant dans un décor similaire, à savoir une luxueuse maison de campagne aux abords d'un lac, Les Intrus reprend dans ses grandes lignes le pitch de son modèle, voire lui emprunte explicitement certaines séquences (la jeune fille terrorisée par un fantôme rampant dans un coin de sa chambre, l'objet qui tombe sour la cuisinière, etc.). Sauf que Charles et Thomas Guard perdent un peu de vue la trame psychologique de départ et façonnent leur film comme un pur thriller horrifique aux relents paranoïaques, un choix que l'on ressent tout particulièrement dans le traitement caricatural de la relation entre Anna (Emily Browning) et sa belle-mère (Elizabeth Banks).

 

Critique Critique Les Intrus

 

Si Les Intrus ne verse donc guère dans la subtilité, les frères Guard ont tout de même le mérite d'avoir bel et bien tenté de s'écarter du film original tant sur le plan scénaristique que visuel, là où David Moreau et Xavier Palud se contentaient de délivrer avec leur The Eye un simple copier-coller du film des frères Pang. L'histoire de Deux Soeurs subit ainsi quelques aménagements afin de coller à la culture américaine, notamment à travers des portraits d'adolescentes plus libérées. Outre la grande soeur désinvolte Alex (Arielle Kebbel) qui semble avoir la descente d'alcool facile (chose impensable dans un film coréen mainstream), Les Intrus ajoute un élément supplémentaire dans l'entourage d'Anna en la personne de son petit ami Matt (Jesse Moss), dont le moment de bravoure constituera au passage la meilleure scène horrifique du film. Autre bon point pour le film, le choix dans le rôle principal d'Emily Browning qui parvient sans difficulté à trouver le ton juste pour rendre attachante cette jeune fille à la fois fragile et instable qu'est Anna. A l'arrivée, Les Intrus n'en affiche pas moins un certain manque de personnalité mais demeure un divertissement honnête, à défaut d'être mémorable.


Critique Critique Les Intrus







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