Les Mains libres

Brigitte Sy signe avec Les Mains libres un magnifique premier long métrage inspiré de sa propre histoire à l'époque où elle dirigeait des ateliers de théâtre en prison avec les détenus. Loin des clichés propres aux films se déroulant en milieu carcéral mais avec une extrême pudeur ainsi qu'une émotion constamment à fleur de peau, la réalisatrice dresse le portrait d'un homme et d'une femme, solitaires et abîmés par la vie, dont la rencontre dans un milieu inattendu va les ressusciter tous deux. Avec leurs personnalités faites de force nerveuse et d'une sensibilité fragile comme du cristal, Ronit Elkabetz (sublime) et Carlo Brandt (grand comédien de théâtre) incarnent ces deux êtres troublants avec une rare intensité qui nous bouleversent tout du long jusqu'à la poignante séquence finale où brille également l'indispensable Noémie Lvovsky. Avec sa mise en scène sobre, sans concession et épurée, Brigitte Sy va droit à l'essentiel, et saisit directement le spectateur en plein coeur. On en ressort complètement retourné.