Megamind
Le 09/12/2010 à 18:55Par Kevin Prin
A mille lieues de ses simples apparences, Megamind n'est pas qu'un produit emballé pour plaire aux enfants. Au contraire, nous voici face à un véritable film de super-héros, assumant son statut en tant que tel du début à la fin. Drôle, beau, simple mais pas simpliste, bourré d'hommages bien pensés, Megamind est la surprise de cette fin 2010.
Découvrez ci-dessous la critique de Megamind
Critique Megamind
Megamind aurait pu se contenter d'être un film d'animation simpliste, jouant sur les références, se contentant du strict minimum du côté du scénario, se reposant mollement sur l'univers des super-héros et n'allant pas chercher trop loin du côté des gags et de la mise en scène. Bref Megamind aurait pu être un produit marketing bien énervant pour gosses. Mais Dreamworks Animation commence à sérieusement revoir ses ambitions à la hausse, souffrant sans aucun doute de la comparaison avec Pixar, et après un Dragons qui allait bien au delà de la simple recette "gags-références-gags-références", Megamind vient confirmer cette tendance. Sur une base assez classique (notre héros cherche son destin, le gentil est idiot, la fille est une journaliste mimi...), Megamind construit son histoire de super-héros en la prenant dans le fond très au sérieux. Les références ? Il y en a à foison, notamment au Superman de Richard Donner dont il emprunte même énormément d'éléments scénaristiques, mais sans jamais se reposer simplement dessus et en se les réappropriant jusqu'au bout. Qu'il s'agisse d'une hilarante parodie/hommage à Marlon Brando (sans doute le summum du film) ou d'éléments sérieux de l'intrigue, Megamind emprunte à tout va pour construire et assurer ce qu'il doit être avant tout : un véritable film de super-héros. Et c'est de là qu'il tire toute sa force !
On attendait donc Megamind bourré de préjugés, mais aussi armés d'un argument facile et fatal : Les Indestructibles. Véritable référence du film d'animation de super-héros mais aussi du film d'action tout court, il s'agit de toute évidence du rouleau compresseur naturel pour écraser une tentative de Dreamworks de s'aventurer sur le même terrain. Ultime preuve de sa réussite, Megamind a l'intelligence de s'éloigner du sillon creusé par le chef d'oeuvre de Brad Bird, préférant développer sur toute sa longueur une véritable personnalité, bien propre, à tous les niveaux, scénaristiques ou esthétiques. Sur ce dernier point, Megamind réussit d'ailleurs à dégager son épingle, l'illustration la plus parlante est qu'il parvient à être artistiquement ce que le récent (et décevant) Monstres Vs Aliens n'avait pas réussi à incarner : un joli hommage à la science fiction, où la sobriété esthétique ne devient pas de la pauvreté.
Tous les indicateurs sont au vert face à ce Megamind, véritable comédie/divertissement/film de super-héros réussi dans sa globalité. Un dernier indice prouvant ce constat : les acteurs, tous excellents (du moins en vo), de Will Ferrell à Brad Pitt, se font littéralement oublier pendant le film...