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Never let me go

Le 02/03/2011 à 15:51
Par
Notre avis
7 10

Remarqué en 2002 avec Photo Obsession, qui transformait Robin Williams en psychopathe en mal d'amour, Mark Romanek revient nous hanter avec Never let me go, l'adaptation du best-seller de Kazuo Ishiguro, Auprès de moi toujours. L'histoire d'enfants clonés, élevés dans le seul but de donner, une fois adultes, leurs organes aux «Originaux» du monde extérieur... Un sujet rude, traité avec beaucoup de finesse, sans effets spéciaux, porté par la fine fleur de la nouvelle génération hollywoodienne. De quoi faire de ce film une œuvre puissante, incroyablement sombre, que l'on aurait sans doute aimé plus engagée, mais qui réussit cependant à ne pas laisser le spectateur indifférent.

Découvrez ci-dessous la critique de Never Let me go


Critique Never let me go

Critique Never let me go

 

Si le clonage est l'un de ses thèmes phares, Never let me go n'est pas un film de science-fiction, bien au contraire. Entre romance contrariée, conte philosophique et espoirs perdus envers une humanité qui ne mérite plus d'être appelé comme telle, le film de Mark Romanek se déroule dans un univers parallèle, pareil au nôtre - à ceci près que l'Homme cultive les clones comme d'autres du bétail en toute impunité. Des enfants nourris et éduqués dans l'unique but de donner leurs organes aux « vrais » humains dès qu'ils seront assez grands pour être ponctionner.

 

Un pitch de SF donc, mais bien éloigné des films de clones que l'on connaît. Exit les effets spéciaux d'un The Island à la Michael Bay, exit les chichis et les fioritures d'un film avec Bruce Willis, exit les portes de sorties vers un monde meilleur. Ici, le but n'est pas de voir les personnages s'envoler de leur vie en suris : dès les premières secondes, on connaît leur sombre destinée. Le but est de raconter cette histoire presque angoissante du point de vue des enfants, dont l'acceptation des faits fend véritablement le cœur. Pas de rébellion, pas un mot plus haut que l'autre, seulement cette sombre destinée que le spectateur lui aussi doit accepter.

 

Critique Critique Never let me go

 

Alors, en s'intéressant à ce triangle amoureux, considérés comme des objets, des créatures, mais qui eux aussi, connaissent l'amour, l'envie de vivre et de survivre d'une certaine manière, Mark Romanek distille un message de Carpe Diem d'une douceur à pleurer : la vie est-elle moins intense, moins belle, moins puissante parce qu'elle est courte ? La question reste en suspens et chahute le spectateur d'un bout à l'autre de cette chronique de vie pas comme les autres. Et si dans Photo Obsession déjà, Mark Romanek faisait preuve d'un souci du détail avec une mise en scène oppressante et toujours soignée, des plans aux allures de tableaux et un Robin Williams magnifié dans son rôle de détraqué, ici le cinéaste prouve une nouvelle fois tout son talent, à la fois de conteur, de poète et de metteur en scène.

 

Mais Never let me go ne serait pas aussi poignant sans son trio d'acteurs à l'interprétation tout en retenue : Carey Mulligan et Keira Knightley sont aussi éblouissantes que réellement bouleversantes, et Andrew Garfield, en garçonnet devenu homme trop vite, paumé dans une vie qui n'est pas la sienne, met ses tripes sur la table dans une scène de pleurs aussi tragique que saisissante. On en sort avec une furieuse envie de se plonger dans le livre - et une vision sans doute encore plus tragique d'une humanité sans grand espoir.

 

 

 





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