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Night and Day : critique Pour / Contre le film de Tom Cruise et Cameron Diaz ?

Le 14/06/2020 à 13:34
Par
Notre avis
6 10 POUR : 13/20
Comme on pouvait s'y attendre, Night And Day (nous cherchons encore la signification du titre français) n'est aucunement une œuvre majeure malgré son casting de luxe, juste un divertissement éminemment sympathique démontrant que James Mangold est aussi un faiseur carré et surtout très efficace. On regrettera juste le cabotinage un brin excessif de l'incontournable star, mais la légèreté et le spectaculaire l'emportent. Le résultat n'est pas transcendant, mais il fonctionne.

CONTRE :
9/20

Malgré une réalisation propre et un argument prometteur, Night and Day déçoit par son scénario sans saveur, ses inégalités de rythme et son manque d'inventivité. Si Cameron Diaz aborde son personnage avec autodérision, sauvant le film de l'ennui, il n'en va pas de même pour Tom Cruise qui devient vite agaçant par l'absence de nuance de son interprétation. On attendait un film d'action romantique qui nous emporterait dans sa légèreté et sa démesure, on se retrouve face à un nanar de luxe boosté par quelques idées sympa et (surtout) une brochette de stars. Rien de honteux dans ce Night and Day, juste un blockbuster dramatiquement oubliable.

 

Découvrez les critiques Pour / Contre ci-dessous sur le film Night and Day


Night and Day : critiques pour et contre

Night and Day

Critique de NIGHT AND DAY publiée en juin 2010 pour la sortie au cinéma du film


CRITIQUE POUR

Par Arnaud Mangin

 

Ce qu'il y a de pénible dans les comédies romantiques américaines, c'est qu'elles restent indéfectiblement coincées dans une cocotte minute, constamment calibrées dans la même tambouille. Sur le papier, le pitch de Night and Day (Knight en VO, qui donne soudainement bien plus de sens au titre) pourrait constituer une bluette consommée de plus, malgré sa toile de fond d'espionnage. Le gros de l'intrigue tourne autour d'un agent façon James Bond que rien ni personne ne peut arrêter ou abattre, une véritable machine de guerre entraînée pour mettre de côté toute attache affective et qui semble le vivre de plus en plus mal. Un gros manque de câlinoux qui atteindra son apogée lorsqu'il croisera la route d'une autre âme en peine, à la recherche d'un chevalier servant encore plus flamboyant que les pompiers qui lui servaient d'ex, et qui assiste de surcroît au mariage de sa sœur cadette. Ces deux là n'auraient jamais dû se rencontrer dans un film normal et encore moins dans la vraie vie. Sauf que James Mangold n'est pas à homme à faire comme tout le monde (il n'y a qu'à voir comment il a revisité le thriller agathachristièsque dans Identity) et l'électro-aimant Tom Cruise encore moins...


Night and Day

Car oui, dans le fond, Night and Day est avant tout une comédie romantique que Nora Ephron et Michael Bay auraient pu mettre en boîte ensemble de façon un peu bâtarde, où la lourdingue règle du "tu me fuis, je te suis" s'illustre sous des explosions et sous une pluie de balles, jumelant efficacement ces deux cinémas juvéniles adressés respectivement aux jeunes filles et aux jeunes garçons. Le film qui veut mettre d'accord les deux bords. Sa vraie bonne idée étant de proposer une forme de névrose affective chez le héros d'action dans toute sa splendeur, où l'arrogance et le Grand-Guignol remplacent les bouquets de fleurs et les cafétérias. Lui a envie de montrer qu'il est le plus fort et qu'il sait tout faire (avions, voitures, bateaux, motos... rien n'a de secret pour lui) pour séduire la belle. Et elle, elle marche à fond les ballons, allant même jusqu'à se faire kidnapper délibérément dans l'espoir d'être arrachée aux griffes de méchants terroristes. Le plan drague infantile et archi-borderline qui donne clairement le ton du spectacle.

 

Si les amateurs de cinéma rose zigouigoui y trouveront leur compte dans le processus narratif (et qui peut presque être considéré comme un défaut... ce n'est quand même pas True Lies), James Mangold ne cherche pas pour autant à parodier vulgairement le cinéma d'espionnage et s'attèle même à une mise en boîte technique vraiment épatante. Pour ses premiers pas dans le genre, il confirme un savoir-faire technique dans le domaine de l'action, joyeusement borderline - voir sa stupéfiante poursuite automobile, ou encore son introduction aérienne - et surtout miraculeusement lisible sans être trop poseur. Chose quasi inespérée à l'heure du tout secoué. Rien de révolutionnaire en soi, mais le résultat reste suffisamment carré pour démarquer Mangold de réalisateur fades tels que Doug Liman. Et puisque l'on en est à balancer des noms et chercher quelques comparatifs, Night And Day a le mérite de tenir son pari, dans sa mise en scène comme dans sa thématique, là où Mr and Mrs Smith s'était lamentablement planté en prenant le genre de haut.

Sorti de là, on reste bien évidemment dans du consommable de base qui trouvera ses belles heures le dimanche soir sur TF1, avec son pitch rigolo de l'improbable plan drague infantile noyé sous les fusillades, mais le pari est tenu : jamais prétentieux, jamais ennuyeux, jamais exaspérant.


Night and Day

CRITIQUE CONTRE
Par Elodie Leroy

Première véritable déception de l'été avec ce Night and Day prometteur sur le papier mais finalement très creux à l'écran. Ce qui nous plaisait au départ, c'était l'idée d'exploiter un cliché digne des films d'action les plus machistes en le tournant en dérision grâce à un casting propice à un vrai choc de personnalités. La première demi-heure du métrage séduit d'ailleurs sans trop de difficulté puisque la rencontre entre la restauratrice de voitures de collection et l'agent secret aux talents multiples se révèle plutôt réussie, atteignant un temps fort lors d'un voyage en avion particulièrement mouvementé. Mais de turbulences en turbulences, Night and Day s'essouffle assez vite et pèche bientôt par des inégalités de rythme doublées d'un manque d'originalité criant. L'ennui n'est jamais loin, même si le film est sauvé de justesse par l'humour et l'énergie de Cameron Diaz et par une production de bonne tenue, à défaut d'être inspirée.

 

Le premier gros défaut de Night and Day, c'est un scénario qui n'est absolument pas à la hauteur des ambitions humoristiques de cette production qui accumule les invraisemblances - dans le mauvais sens du terme. Pourtant, l'argument possède au moins un aspect intéressant : à y regarder de plus près, le parcours de June (Cameron Diaz) résume à lui seul l'histoire des femmes dans le cinéma d'action hollywoodien de ces 20 dernières années. Ainsi, dans la première partie, elle endosse le rôle du boulet de service qui hurle à tout va. Dans la seconde, elle intervient dans l'action mais doit obéir au doigt et à l'œil à son partenaire, sous peine d'être assommée, donc mise sur la touche. Enfin, dans la troisième, elle s'affranchit peu à peu pour finalement gagner le droit de prendre les rennes de l'action - donc du film. Le regard pétillant, Cameron Diaz incarne ces trois facettes avec candeur et il est vraiment dommage que le reste du scénario ne suive pas. On pardonnera la maigreur de l'argument justifiant cette course-poursuite (une batterie d'énergie que tout le monde tente de s'approprier), mais on avalera plus difficilement l'insipidité de la romance qui aurait dû faire rêver un minimum compte tenu du caractère fantaisiste des péripéties. Rien de glamour là-dedans, juste du calibrage : les dialogues jouent sur des traits d'humour convenus et la relation entre les deux protagonistes manque singulièrement de piquant. Outre la pauvreté du scénario, la faute en revient en partie à Tom Cruise, amusant pendant un quart d'heure avec son regard de frimeur, mais de plus en plus irritant par son manque de nuance et d'autodérision.

 

Night and Day

 

Enfin, n'oublions pas que Night and Day prétend aussi être un film d'action. Or si James Mangold (3h10 pour Yuma) nous délivre un blockbuster propre et bien emballé grâce à une photographie élégante et une multiplicité de décors, sa mise en scène pèche par manque d'inventivité et échoue à délivrer ne serait-ce qu'une seule scène mémorable. La course-poursuite à Séville se distingue tout de même par deux ou trois plans sympathiques dans le rendu de la vitesse à l'écran, mais l'ensemble nous laisse ne provoque aucune montée d'adrénaline et laisse par conséquent un amer sentiment de frustration. Pour l'audace formelle, on préfèrera largement revoir un bon Michael Bay. En résumé, on attendait un film d'action romantique qui nous emporterait dans sa démesure en gardant sa légèreté, et James Mangold se contente de nous livrer un nanar de luxe avec quelques idées sympa et boosté par une brochette de stars. C'est trop maigre pour justifier le déplacement.

 


Night and Day







Night and Day

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