Permanent Vacation
Le 04/05/2007 à 10:01Par Sabrina Piazzi
Dans quelques rues laissées à l'abandon de New York, un jeune homme marche pour survivre tout en ayant l'esprit constamment en décalage avec ce qui l'entoure. Le personnage principal de Permanent Vacation semble chercher quelque chose, un lieu ou quelqu'un qu'il ne trouve finalement pas et n'a d'autre solution que d'aller voir ailleurs quand il a ratissé tous les quartiers. Celui-ci joué par Chris Parker semble dès la première image en décalage complet avec le monde qui l'entoure. Sa démarche quelque peu désarticulée et dansante contraste avec les rues désertes et délabrées de New York. On ne se rend compte qu'après coup qu'Allie cherche en réalité la sortie de ce labyrinthe parsemé d'êtres désabusés et résignés. Si ceux-ci restent passifs, Allie est bien décidé malgré tout à s'en sortir, alors il marche, erre jusqu'à trouver l'opportunité de quitter « l'étape » new-yorkaise. La fuite en avant est le thème du premier film de Jim Jarmusch. L'ambiance sonore omniprésente caractérise l'état d'esprit bouillonnant du personnage qui cherche malgré sa condition à vivre et s'évader, d'où cette scène décalée où Allie se met à danser comme on rentre en transe au moment où il écoute Charlie Parker dans l'appartement presque vide qu'il « partage » avec sa copine.
Permanent Vacation est le film de fin d'études de Jim Jarmusch financé avec l'argent destiné à payer ses frais de scolarité. Remarqué dans de nombreux festivals en 1980, on retrouve les marginaux qui peuplent le cinéma de son auteur. La Grosse Pomme peut être plaisante à habiter mais pour une minorité seulement. L'American Dream laisse trop d'êtres humains de côté et la solution pour s'en sortir demeure la fuite : ce que fait Allie à la fin de Permanent Vacation.