Sa Majesté des mouches

Le 20/01/2009 à 15:26
Par Yann Rutledge

Notre avis

8 10 Alors que le metteur en scène vient d'annoncer son départ programmé des Bouffes du Nord, Sa Majesté des mouches sort chez Carlotta. Pour son troisième film, Peter Brook adapte Sa Majesté des mouches, premier roman de William Golding que l'auteur a publié dix ans auparavant. Loin de sa formation théatrale, Brook s'envole pour Puerto-Rico accompagné d'une équipe de techniciens et de jeunes comédiens non-professionnels pour conter dans une grande liberté la regression humaine d'une classe de jeunes écoliers écrasés sur une île déserte. En l'absence d'autorité, ces jeunes bourgeois en oublient leur éducation chrétienne et adoptent des rites tribaux en se maquillant le corps et en idôlatrant leur nourriture. Ces enfants regressent littéralement au stade de l'homme primitif (l'analogie avec les autochtones du Nouveau Monde est plus qu'explicité dans les derniers plans) et faisant fis du précepte "tu ne tuera point" n'hésitent pas à sacrifier leur camarades jugés différents.

Mise à nue juste et cruelle de la nature humaine, Sa Majesté des mouches malgré le statut de classique du roman adapté fut mal reçu par la critique de l'époque qui jugeait le film trop brut. Comme quoi le temps donne toujours raison au film...