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Shaolin Basket

Le 10/07/2008 à 07:51
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Notre avis
2 10 Handicapé par un scénario décousu et une galerie de personnages tous plus ennuyeux les uns que les autres, Shaolin Basket déçoit aussi par son absence de fantaisie et de ce sens de la démesure qui caractérise habituellement ce genre de production. Plus qu'à une adaptation de Slam Dunk, on pense plutôt à un outil de promotion de la superstar Jay Chou, ou à la rigueur à un remake raté de Shaolin Soccer. Mais n'est pas Stephen Chow qui veut.

Critique Shaolin Basket

Critique Critique Shaolin Basket

 

Librement inspiré du shônen manga culte Slam Dunk, Shaolin Basket (aussi connu sous le titre Kung Fu Dunk) n'a conservé de l'œuvre du génial Takehiko Inoue que le concept de base, celui d'un jeune homme doté de possibilités surhumaines en basket-ball et jouant de techniques peu orthodoxes. Dès les premières séquences, les fans du manga comprendront bien vite que les personnages n'ont pas grand chose à voir avec ceux du matériau d'origine, les scénaristes ayant malheureusement opté pour une tonalité nettement plus dramatique en affublant le héros d'un lourd passé. Orphelin puisque abandonné par ses parents, marginal car mis à la porte de son école, Shi Jie s'avère déprimant dès les premières scènes et n'a rien du voyou immature et gaffeur qu'était Hanamichi Sakuragi. Ce genre de changement semble témoigner d'une volonté de justifier de l'existence même du film par un argument tragique, comme si une histoire légère ne se suffisait pas à elle-même. On relevait déjà un défaut assez similaire avec l'adaptation hongkongaise d'Initial D, dans laquelle le père du héros se transformait en alcoolique, une trahison qui avait heurté pas mal de fans de l'anime. Sauf que le film d'Andrew Lau et Alan Mak avait au moins pour mérite de tenter de se rapprocher un maximum de l'esthétique de la série dont il s'inspirait, ne serait-ce qu'à travers les décors et les looks des personnages. Au contraire, Kevin Chu se fourvoie en utilisant le kung-fu pour adapter le concept de Slam Dunk à la sauce locale. Difficile alors de ne pas voir en Shaolin Basket une pâle resucée avec près de dix ans de retard de l'excellent Shaolin Soccer de Stephen Chow, la fantaisie en moins.

 

Critique Critique Shaolin Basket

 

Car s'il est un aspect qui déçoit terriblement dans Shaolin Basket, c'est bien l'absence de ce grain de folie que l'on attend justement des scènes d'action dans ce type de production. Visiblement peu inspiré par le sport dont il est question, Kevin Chu se contente de filmer platement les exploits de son héros et d'y associer un découpage clipesque afin de rythmer le tout. Mais l'amateur de délires à la Stephen Chow - puisque c'est la référence - ne sera pas dupe. Il y verra tout juste une énorme opération de promotion destinée à mettre en valeur la star du film, Jay Chou, visiblement tombé dans le culte de la personnalité. C'est bien simple, dès lors que Shi Jie entre en jeu ou accomplit une figure cool, une chanson de Jay Chou se déclenche automatiquement en guise d'accompagnement sonore. D'ailleurs, le personnage du film a été totalement repensé pour coller à son image de petit génie introverti, enfin sous les feux des projecteurs après des années passées à oeuvrer dans l'ombre des autres. On le préférait largement dans Initial D, où il endossait le rôle de Takumi avec davantage d'humilité.

 

Critique Critique Shaolin Basket

 

Pourtant, dans la deuxième heure de Shaolin Basket, même le héros finit par s'effacer au profit d'une galerie de personnages secondaires sans intérêt parmi lesquels Eric Tsang tire toutefois son épingle du jeu. Sans doute parce qu'il est le seul à pouvoir tourner en roue libre, là où le reste du casting avait besoin d'une direction d'acteurs digne de ce nom. Qu'il s'agisse des intrigues romantiques incohérentes reliées au personnage de Charlene Choi (qui méritait tout de même un rôle plus consistant), ou des pitreries irritantes des maîtres de kung-fu, le scénario se perd dans des considérations accessoires avant de s'achever par un pseudo-twist particulièrement mal amené, à grands renforts d'effets spéciaux dignes d'un téléfilm canadien des années 80... En conclusion, il vaudrait peut-être mieux que les Hongkongais laissent les Japonais adapter au cinéma leurs propres classiques, plutôt que de s'embarquer dans des transpositions ingérables qui virent inévitablement au massacre.







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