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Sinister

Le 12/10/2012 à 17:00
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Notre avis
8 10 Sinister est un habile croisement entre Ring et 8 millimètres. Doté d'une indéniable personnalité, le film de Scott Derrickson multiplie les trouvailles pour finalement échouer à deux doigts du sans faute à cause d'un scénario un peu léger et d'une révélation faite un poil trop tôt.  Reste un film d'horreur réussi dans lequel frissons et humour sont les deux faces de la même médaille. Découvrez ci-dessous notre critique de Sinister.

Sinister : Critique

Disons le tout net, Sinister tient plus du thriller fantastique que du pur film d'horreur. Ici, point de corps en décomposition ni de sang à profusion (bon, un minimum quand même, c'est pas le dernier Disney non plus...). Tout repose sur la suggestion. Le film débute sur le plan fixe -visiblement extrait d'une vidéo amateur- d'un arbre supportant quatre personnes qui semblent être les membres d'une même famille, chacun d'eux à un sac sur la tête, une corde autour du cou. Sans raison apparente, une branche commence à se détacher et par un mouvement de bascule, les pieds des malheureux quittent doucement le sol. Le cauchemar a commencé.

 

Sinister Ah, les bons vieux films de famille !

 

Les films de hantise nous ont habitués à mettre en scène de pauvres bougres emménageant dans des endroits dont on leur a caché la funeste histoire du style "la maison est bâtie sur un cimetière indien" ou alors "la nourrice a tué et dévoré les enfants à sa charge, 20 ans auparavant, dans la même cuisine où les nouveaux arrivants prennent leur café le matin". Ils se retrouvent donc bien malgré eux poursuivis par les ténèbres, fantômes et autres malédictions de bon aloi (The Shining, La Maison du Diable...), avant d'enfin réaliser qu'il est grand temps de se barrer et vite. Dans Sinister, on vous épargne le sempiternel "mais qu'est-ce qui nous arrive ?" pour passer directement au plat de résistance. Ellison (Ethan Hawke), un écrivain en perte de vitesse comme d'inspiration, emménage en toute connaissance de cause dans la maison où la famille sus-citée a périe pendue. Sa propre parentèle l'accompagne... ça sent mauvais, hein ? L'objectif d'Ellison, qui a depuis longtemps abandonné la fiction pour s'inspirer du réel, est d'enquêter sur le drame et, si possible, de retrouver le cinquième membre de la famille executée : une petite fille du nom de Stephanie, disparue sans laisser de trace. Son enquête va singulièrement se compliquer lorsque l'écrivain découvre dans le grenier de sa nouvelle résidence un coffre renfermant un projecteur et plusieurs bobines de film 8 millimètres. Celles-ci, datées entre 1966 et 2011, mettent en scène le massacre de plusieurs autres familles...

 

Ethan Hawke, impérial en écrivain torturé


Les vertus d'un casting irréprochable

 

Ellison est un personnage profondément antipathique. Derrière son apparente quête de justice, il court après un quart d'heure de gloire bel et bien révolu depuis la parution de son premier et unique véritable succès littéraire, quelques années auparavant. Ethan Hawke (Le Cercle des Poètes Disparus, Training Day...) réussit la prouesse d'incarner un tel personnage sans pour autant se mettre le public à dos. Il porte littéralement Sinister sur ses épaules par son omniprésence sur les 2 heures que compte le film. Autour de lui, le casting n'est pas moins parfait. De Juliet Ryance (Animal, Trois Soeurs) en épouse compréhensive et maintenue dans l'ignorance, à la toute jeune Clare Foley (Les Winners, Girls) dans le rôle d'Ashley, la fille d'Ellison, chacun est à sa place. Mention spéciale à James Ransone (ex-toxicomane !), qui endosse l'uniforme de l'adjoint Machin-chose (Deputee So and So en VO), véritable bouffée d'air frais au coeur de l'atmosphère suintante, oppressante de Sinister. Ses apparitions ont des propriétés cathartiques essentielles à l'appréciation du film (sa théorie sur les écureuils et les serpents est un réel moment d'anthologie). Et nous voilà arrivés au véritable atout de ce Sinister : les scènes de comédie. Oui, vous avez bien lu. Ces instants, distillés au compte-goutte tout au long du film, ont le double mérite de rendre les personnages plus attachants, humains mais également de permettre aux spectateurs de relâcher la pression accumulée par l'alternance entre les vidéos "maison" du tueur (dont certaines à l'ambiance vraiment malsaine) et les déambulations d'Ellison dans les couloirs sombres de sa demeure. 

 

 

Half Life enfin porté à l'écran ? Ah non.

 

SINISTER : L'art de la terreur

 

La majeure partie du film est effectivement constituée de ces deux types de séquences qui, dans les faits, se révèlent nettement moins rébarbatives que sur le papier. Le réalisateur Scott Derrickson (L'Exorcisme d'Emily Rose, Le Jour où la Terre s'arreta) connaît son affaire et insuffle à son film une atmosphère oppressante à couper au couteau, jouant sur les contrastes, usant et abusant de contre-jour à tel point que chaque retour à la lumière est accueilli par le spectateur comme un intense moment de soulagement, au même titre que les séquences dites "comiques".  Les ténèbres ont une place majeure dans Sinister et il n'est pas rare d'apercevoir (ou de croire avoir aperçu) des formes furtives en périphérie du regard, aussi bien dans le film que dans la salle de cinéma elle-même (gage d'un effet réussi, non ?). De même, les vidéos amateurs laissées par le tueur ont quelque chose à la fois de drôle et d'insoutenable. Drôles par leurs titres, toujours formidables d'humour noir (la séquence montrant la famille se balançant à l'arbre au bout de leurs cordes s'intitule "Pendaison de crémaillère 2011"... De là je vous laisse deviner ce que désigne la "Garden Party 86"...) et insoutenables par leur contenu. Le tout est porté par une bande sonore irréprochable mélangeant des sons qui ne devraient jamais, oh non jamais, être associés, contribuant ainsi au malaise constant dans lequel est plongé le spectateur.

 Sinister : La critique (2012)Silence on tourne !

 

Seulement voilà, il faut bien aborder le défaut majeur de ce film qui n'en est malheureusement pas exempt. L'oeuvre de Derrickson est ternie par un background surnaturel qui n'était sûrement pas nécessaire et qui, faute de véritable mythologie, tombe comme un cheveu sur la soupe. La légende du Boogeyman (ici surnommé Mr Boogie) fait office de fourre-tout et ça se ressent. Peut-être aurait-il été plus malin de délaisser cette vision des choses pour privilégier une approche plus psychologique, le personnage d'Ellison en avait le potentiel. Quoi qu'il en soit, Sinister remplit haut la main son office de fournisseur officiel de coups de flippe grâce a quelques très bonnes trouvailles et malgré certaines ficelles un peu grossières.




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