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Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans

Le 19/02/2009 à 08:35
Par
Notre avis
5 10

Présenté comme une introduction à la saga, Underword 3 : Le Soulèvement des Lycans fait aussi office de spin-off sur le personnage de Lucian, le Lycan qui donnera du fil à retordre à Selene quelques siècles plus tard. Si ce chapitre ne retrouve pas le souffle du premier opus et ne s'élève pas au rang de la tragédie romantico-gothique qu'il aurait dû être, il a au moins pour mérite de renouer avec la mythologie ébauchée dans Underworld à travers des personnages charismatiques, à commencer par celui incarné avec conviction par Michael Sheen, tout en délivrant au passage quelques transformations de loups-garous réussies. Un divertissement d'une efficacité télévisuelle, à défaut d'être inspiré.

 

 


Critique Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans

A l'origine de la franchise Underworld, il y a un film d'action gothique réalisé en 2003 par Len Wiseman avec le budget serré de 22 millions de dollars. Ecrit par Danny McBride, Kevin Grevioux (acteur dans les trois films) et Len Wiseman lui-même, Underworld mettait en vedette Kate Beckinsale et Scott Speedman dans un cocktail de scènes d'action efficaces et rythmées tout en déployant un univers plus riche que ne le laissait présager un pitch reposant essentiellement sur la lutte ancestrale entre Vampires et Lycans. Underworld se distinguait du tout venant non seulement par son style visuel très affirmé mais aussi par la manière dont le scénario réussissait progressivement à installer une véritable mythologie. Un aspect qui se voyait malheureusement sous-exploité dans le second opus de la franchise, Underworld 2 : Evolution, dans lequel Len Wiseman disposait d'un budget deux fois plus élevé mais se laissait aller à une débauche de scènes pyrotechniques de mauvais goût, au détriment de la substance qui avait fait le charme - et le succès - du film d'origine. C'est précisément sur ce plan que Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans se propose d'offrir une compensation en se présentant comme une introduction à Underworld. Ou plutôt un spin-off puisque l'histoire qui nous intéresse ici est consacrée au charismatique Lucian, personnage secondaire dans les deux autres opus, et développe un épisode évoqué en flash-back à la fin d'Underworld. Le résultat, s'il n'est pas exempt de défauts, se laisse voir sans ennui et a au moins pour mérite de renouer avec l'essence de la franchise.

 

Critique Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans

 

Ceux qui ont vu les précédents films se souviennent forcément des deux opposants principaux de ce chapitre, à savoir Lucian et Viktor, deux des personnages les plus réussis du premier Underworld et respectivement campés par Michael Sheen et Bill Nighy. Les autres ne seront pas pour autant largués puisque l'histoire est tout aussi accessible aux novices qu'aux initiés, même s'il y a fort à parier que les seconds y trouveront davantage de satisfaction que les premiers. C'est donc l'histoire de Lucian, un Lycan miraculeusement épargné à la naissance par le cruel souverain des Vampires, Viktor, qui a fait de lui et de ses semblables ses esclaves. Entretenant une liaison avec la fille de Viktor, Sonja (Rhona Mitra), Lucian va peu à peu se révolter contre l'injustice de sa condition et devenir le leader d'une véritable rébellion de Lycans. Si l'on reprochait à Underworld 2 : Evolution de passer à la trappe l'opposition entre Vampires et Lycans sur le plan de la condition sociale, les Vampires incarnant l'aristocratie et les Lycans le monde d'en-bas, Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans répare cette négligence en forçant le trait puisque les rapports de domination entre les deux races apparaissent de manière on ne peut plus claire dans ce monde médiéval dont le principal décor n'est autre que le château des Vampires. Dans ce simili-huis clos, ces derniers sont ainsi dépeints comme des nobles vivant dans l'opulence, consacrant leur temps libre à des réunions politiques vaines et à des soirées de débauche (à ceci près que les verres de vin sont des verres de sang) et traitant les Lycans comme des bêtes sauvages tout juste bonnes à effectuer les basses tâches. Comme on s'en doute, l'histoire d'amour transgressive entre Lucian et Sonja sera l'étincelle qui attisera la haine entre les deux camps, provoquant une véritable scission et transformant les tensions en guerre ouverte.

 

Critique Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans

 

Si les enjeux du film restent un peu trop sommairement développés pour prétendre au qualificatif de shakespeariens, force est de reconnaître que le mélange entre la montée en force du leader des Lycans et les conflits personnels qui animent le triangle formé par Lucian, Viktor et Sonja fonctionne plutôt bien grâce à une interprétation de qualité. Bill Nighy (Walkyrie) en fait bien entendu des tonnes, frôlant plus d'une fois le cabotinage, mais s'impose tout de même comme un tyran crédible face à un Michael Sheen (Frost Nixon) plutôt inspiré en Lycan rebelle animé par des sentiments romantiques.  En revanche, Rhona Mitra peine un peu à trouver l'ambivalence nécessaire à son personnage, censé être à la fois dure à cuire dans l'action, ce qu'elle réussit plutôt bien, et crédible dans les scènes d'émotion, où elle se montre nettement moins convaincante. Cela dit, à la décharge de l'actrice, il faut bien dire que cette histoire d'amour interraciale manque un peu d'ampleur, l'expression des émotions restant trop timide pour que le film s'enrichisse d'une véritable dimension tragique. Comme si Patrick Tatopoulos hésitait constamment à sauter le pas et à élever les sentiments, si ce n'est peut-être dans la cruelle séquence de châtiment évoquée dans Underworld.

 

Critique Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans

 

Il en va de même pour les séquences de combat, dont le montage se contente d'alterner maladroitement les grands angles et les plans américains sur les acteurs principaux, donnant parfois l'impression d'assister davantage à un épisode de la série Highlander qu'à un vrai film de cinéma. Plus que la dimension purement épique de ce chapitre, ce qui semble avoir le plus intéressé Patrick Tatopoulos ce sont les créatures elles-mêmes. Rien d'étonnant de la part du superviseur des effets spéciaux d'Underworld, à qui l'on doit aussi quelques designs intéressants dans des films ambitieux techniquement tels que I, Robot ou Silent Hill. Dans Underworld 3, Tatopoulos semble prendre un réel plaisir à filmer ses loups-garous, par ailleurs fort bien animés et joliment mis en valeur par le style visuel presque monochrome qui constitue la marque de fabrique de l'univers Underworld. Le film bénéficie à ce titre d'effets spéciaux bien réalisés, notamment des transformations de loups-garous qui renvoient directement aux classiques du genre en intégrant de manière quasi invisible les effets numériques. Enfin, le film délivre quelques beaux plans dans le final lorsqu'une horde de Lycans déchaînés assaillent le château par centaines - on regrette juste que ce passage ne dure pas davantage. A l'arrivée, s'il manque d'ambition dans sa réalisation et s'il n'a finalement de gothique que son esthétique, ce Underworld 3 : le Soulèvement des Lycans reste un opus honnête, imparfait certes mais qui se laisse suivre avec plaisir au même titre qu'un bon téléfilm.









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