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Critique : IRIS - saison 1

Le 23/08/2010 à 18:31
Par
Notre avis
9 10

Série coréenne événement initiée par Kang Je-Gyu et librement inspirée de son film Shiri sorti il y a une dizaine d'années, IRIS offre un cocktail généreux de thriller d'action, d'espionnage et de romance. Imposant un rythme soutenu grâce à des scènes d'action extrêmement ambitieuses, IRIS allie la qualité d'un scénario développant des enjeux politiques complexes à une mise en scène énergique et percutante. Tandis que le mystère entourant l'organisation secrète IRIS s'épaissit pour nous entraîner dans une conspiration bien orchestrée, les sentiments explosent aussi vivement à l'écran que la violence graphique, grâce à des personnages romantiques à souhait campés par un casting mené par l'excellent Lee Byung-Hun (A Bittersweet Life). En d'autres termes, IRIS constitue un bon bol d'air frais dans l'univers monotone des séries policières actuelles et on espère voir ce drama débarquer prochainement dans nos contrées.



Critique de la série IRIS - saison 1

Série événement diffusée entre le 14 octobre et le 17 décembre 2009 sur la chaîne coréenne KBS, IRIS faisait déjà couler beaucoup d'encre avant même sa sortie. Avec son budget de 20 millions de dollars, IRIS peut non seulement se targuer d'être le drama le plus cher de toute l'histoire de la télévision coréenne et d'être le premier à avoir été diffusé sur une chaîne japonaise mais également d'avoir déplacé son équipe à travers le monde. Derrière ce projet ambitieux, nous retrouvons un personnage incontournable de l'industrie : Kang Je-Gyu, l'homme à qui l'on doit entre autres le film de guerre coup de poing Frères de Sang mais aussi et surtout Shiri, le thriller d'action qui a révolutionné les standards du cinéma coréen en 1999. L'histoire d'IRIS s'inspire d'ailleurs librement de l'univers de Shiri, en plus de se situer dans la même veine sur le plan de la mise en scène. Pour asseoir son succès auprès du public, IRIS avait également besoin d'une star crédible à la tête du casting, et c'est le charismatique Lee Byung-Hun, vu notamment dans A Bittersweet Life, dans Le Bon, la Brute et le Cinglé et aux Etats-Unis dans G.I. Joe : Le Réveil du Cobra, qui écope du rôle principal.

Sur le plan commercial, le succès est largement au rendez-vous : débutant plutôt bien avec 24,5% de parts de marché à la diffusion du premier épisode, IRIS bénéficie d'un excellent bouche-à-oreille et dépasse les 30% au bout du septième, pour atteindre le record de 39,9% en fin de saison (avec 41,8% de pdm sur Séoul à la diffusion du dernier épisode).  Mais l'entreprise est-elle une réussite artistique ? N'y allons pas par quatre chemins : alliant la qualité d'un scénario complexe, des personnages attachants et des scènes d'action spectaculaires, IRIS mérite amplement le détour.

 

Critique de la série Critique de la série IRIS - saison 1

 

Synopsis : Kim Hyun-Jun et son meilleur ami Jin Sa-Woo sont recrutés par la NSS (National Security Services), les services secrets sud-coréens, pour devenir agents. Ils travaillent au service de Choi Seung-Hee, dont ils tombent tous deux amoureux. Mais lorsque Kim Hyun-Jun se rapproche de Choi Seung-Hee, Jin Sa-Woo décide de taire ses sentiments. Un soir, alors qu'ils fêtent tous les trois une mission réussie en Hongrie, Hyun-Jun reçoit un message le convoquant à un rendez-vous secret. Baek-San, le directeur adjoint de la NSS le charge alors d'une mission en solo : il s'agit de tuer un homme d'état nord-coréen. Hyun-Jun réussit sa mission mais il est blessé pendant l'opération. Lorsqu'il demande assistance à Baek-San, ce dernier lui fait savoir qu'il ne peut pas l'aider, avant de lui envoyer un tueur pour l'exécuter, un tueur qui n'est autre que Jin Sa-Woo...
Hyun-Jun ne se doute pas qu'il a mis les pieds dans une sombre machination orchestrée par une organisation secrète du nom de "IRIS"...


L'histoire propose un cocktail inédit d'espionnage, d'action et de romance et débute par la mise en place du triangle amoureux qui occupera le devant de la scène, à savoir Kim Hyun-Jun (Lee Byung-Hun) et son meilleur ami Jin Sa-Woo (Jeong Jun-Ho), tous deux recrutés par une femme du nom de Choi Seung-Hee (Kim Tae-Hee) pour devenir agents de la NSS (National Security Services, les services secrets sud-coréens). Les deux hommes ont la mauvaise idée de tomber amoureux en même temps de leur supérieure hiérarchique, ce qui entraînera bien sûr des conséquences en chaîne des plus dramatiques. Pas de doute, nous sommes bien dans une fiction coréenne, où le mélodrame tient toujours une place centrale dans le récit, et où les sentiments explosent aussi vivement à l'écran que la violence graphique. S'il est une caractéristique de la série qui pourra éventuellement constituer une barrière culturelle pour le public français, c'est l'accumulation dans les cinq premiers épisodes de scènes romantiques très fleur bleue, accompagnées de chansonnettes plus ou moins réussies. De quoi faire sourire le spectateur élevé aux Experts et autres NCIS - où l'on atteint plutôt l'extrême inverse puisque les personnages y sont très (trop ?) avares de sentiments. Toutefois, on devine dès l'ouverture du premier épisode, très percutante, qu'IRIS possède bien d'autres atouts dans son jeu. A commencer par un scénario de qualité laissant la part belle à l'action.

 

Critique de la série Critique de la série IRIS - saison 1

 

Après un premier quart posant les bases de l'intrigue, c'est à partir de l'épisode 6, presque exclusivement consacré à une course poursuite dans les rues de Budapest, que la série décolle littéralement pour nous entraîner dans une vaste conspiration impliquant des protagonistes issus des deux Corées. L'univers d'IRIS se déploie peu à peu dans toute son ampleur et sa complexité sans jamais perdre le spectateur en route grâce à une narration limpide et une structure maîtrisée à chaque épisode mais aussi sur la durée. Les tensions entre les deux Corées sont bien entendu au cœur des préoccupations : entre menace terroriste et danger d'une nouvelle guerre fratricide, les thèmes se font l'écho de peurs bien réelles en Corée du Sud (rappelons que les habitants de Séoul vivent au quotidien en sachant que des missiles sont en permanence pointés sur eux), posant au passage quelques questions pertinentes sur les intérêts placés ou non dans une éventuelle réunification. La bonne surprise, c'est que l'histoire ne cultive aucun genre de manichéisme, l'opposition Nord-Sud se muant peu à peu en un affrontement opposant des clans transversaux entre les deux pays. Au centre de cette machination, une société secrète du nom d'IRIS tire les ficelles. Qui est à la tête d'IRIS et qui sont ses agents ? Jusqu'où s'étend son influence ? En quoi le destin de Hyun-Jun est-il lié à cette organisation ? Autant de questions qui finissent par former un véritable mystère que Hyun-Jun et ses rares alliés vont tenter de démêler afin d'éviter la catastrophe. L'énigme s'avère très bien entretenue tout au long des vingt épisodes et des révélations sont à prévoir jusqu'au dénouement - vous voilà prévenus.

 

Critique de la série Critique de la série IRIS - saison 1

 

Forte d'un budget conséquent, la série s'offre un grand nombre de décors extérieurs dont certains à l'étranger, baladant les personnages entre la Corée, le Japon, la Chine, la Russie ou encore la Hongrie. Qu'il s'agisse du centre de Séoul, avec ses grandes avenues envahies par la foule, ou des rues de Budapest, avec leurs tons de couleur très vieille Europe, IRIS exploite formidablement ses décors qui deviennent le théâtre de scènes d'action particulièrement ambitieuses, entre les courses poursuites en voitures, parfois démentes, et les fusillades lorgnant tout autant du côté de John Woo que de Michael Mann. Il y a pire, comme références. Ces séquences d'action constituent l'une des attractions majeures de la série grâce à une mise en scène à la fois terre-à-terre et immersive utilisant abondamment la caméra à l'épaule. Citons parmi les moments les plus mémorables l'évasion haletante de Hyun-Jun à Budapest, l'assassinat du diplomate japonais dans un restaurant, la prise d'otage au sein de la NSS ou encore la fusillade autour d'un bus en plein Gwanghwamun (une séquence qui renvoie à une scène culte de Heat). Les affrontements au corps à corps atteignent le même degré de brutalité que les gunfights, comme on le constate dans le combat d'anthologie dans un laboratoire entre Seung-Hee et un terroriste nord-coréen (il est rare de voir une actrice s'investir dans une scène d'une telle violence !). Toutefois, si les tueries sont au rendez-vous, elles sont toujours mises au service du scénario et ne paraissent par conséquent jamais gratuites.

 

La mise en scène flirte certes volontiers avec le cinéma, mais le choix du format de la série télévisée trouve tout son sens dans le développement des relations entre les personnages. De l'opposition entre Hyun-Jun et Sa-Woo aux amours contrariées de Hyun-Jun et Seung-Hee, le scénario exploite des thèmes somme toute très classiques. Ce n'est donc pas tant pour leur originalité que ces derniers trouvent leur intérêt, mais pour la manière dont ils s'intègrent dans la trame globale pour lui insuffler une véritable portée dramatique. Soulignons au passage le talent des scénaristes pour arrêter chaque épisode sur un cliffhanger reposant chaque fois sur un face-à-face, une touche de suspense qui a toujours pour effet de donner envie de se précipiter vers l'épisode suivant...

 

Critique de la série Critique de la série IRIS - saison 1

 

De par sa condition de paria, Hyun-Jun s'impose sans mal comme le héros tragico-romantique par excellence, un costume endossé à la perfection par l'acteur Lee Byung-Hun. D'abord révélé à la télévision dans des rôles romantiques, l'acteur s'est forgé au fil des années une crédibilité dans l'univers du thriller et du cinéma d'action, en grande partie grâce à sa collaboration avec le réalisateur Kim Jee-Woon dans A Bittersweet Life, puis Le Bon, la Brute et le Cinglé et récemment I saw the Devil. Dans IRIS, Lee Byung-Hun prouve qu'il peut se permettre de jouer simultanément sur les deux facettes de son image, ce qu'il fait avec l'intensité et la classe qu'on lui connaît. Pour lui faire face, Kim Tae-Hee (The Restless) s'impose aussi bien en tant que partenaire romantique que femme d'action, et Jeong Jun-Ho (The Legend of the Evil Lake, Another Public Enemy) gagne toujours plus en relief à mesure que son personnage se laisse entraîner dans un cercle infernal de trahison. A ce titre, la tournure très mélodramatique de la brouille de Hyun-Jun et Sa-Woo évoque directement l'esprit des John Woo du début des années 90. Parmi les personnages secondaires, très hauts en couleur, Kim So-Yeon (Seven Swords) tire son épingle du jeu en espionne nord-coréenne au regard mélancolique (mais dont le séjour en prison est l'occasion d'un hommage à Linda Hamilton dans Terminator 2 !) dirigée par un patron campé par Kim Seung-Woo (Yesterday), impeccable. Enfin, du côté des personnages peu recommandables, Kim Young-Chul (A Bittersweet Life) fait un bad guy machiavélique et insaisissable à souhait, tandis que le chanteur T.O.P. intrigue par ses apparitions rares, mutiques mais toujours choc dans le rôle du tueur implacable au design très manga.

 

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Outre une version long métrage, IRIS connaît déjà une suite avec une seconde saison intitulée ATHENA, dans laquelle le haut de l'affiche est tenu par Jung Woo-Sung (le bon dans Le Bon, la Brute et le Cinglé) et dont la diffusion est programmée à partir de novembre 2010. Reste à espérer que la France, encore très frileuse avec les dramas asiatiques, pourra un jour profiter d'une sortie digne de ce nom - pourquoi pas dans un coffret DVD et/ou Blu-ray - tant IRIS apporte un vrai bol d'air frais dans l'univers monotone des séries d'action actuelles.

 

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