Sorti il y a quelques semaines sur nos écrans, La loi du marché de Stéphane Brizé a été salué par la presse (3,8/5 sur Allociné), par le public (220.000 entrées) et a même permis à Vincent Lindon de récolter un Prix d'interprétation au dernier festival de Cannes. Bref, a priori, ce film qui relate le quotidien douloureux d'un ancien chômeur devenu vigile dans un centre commercial semble faire l'unanimité. Seulement voilà, aujourd'hui, une voix s'est faite entendre sur Europe 1 pour critiquer le film de Brizé : celle de Laurence Parisot, ancienne patronne du Medef (le syndicat des chef d'entreprise) qui a tenu à pointer du doigt l'aspect "caricatural" (selon elle) de l'oeuvre de Brizé.

"Nous sommes dans la caricature", explique-t-elle ainsi, dénonçant un film "politique", émanant du courant de pensée d'une "certaine gauche". "D'un côté, nous avons l'entreprise qui est systématiquement décrite comme tyrannique, abusive. De l'autre, nous avons l'employeur et le banquier, en particulier, qui sont inévitablement pervers. Et puis, je ne parle pas de l'actionnaire qui lui est de toute façon un salopard. [...] On peut tout à fait considérer que le film de Stéphane Brizé est une oeuvre d'art, mais certainement pas comme un documentaire social qui décrirait la réalité. Les commentaires du cinéaste virent au manichéisme le plus simpliste. C'est la grande épopée du bien et du mal. [...] Où vont aller les bénéfices du film ? Cet acteur qui est effectivement extraordinairement talentueux et ce réalisateur gagnent beaucoup d'argent. Je voudrais savoir : sont-ils aussi généreux que Bill Gates ? [...] Ce sont les premiers à bénéficier d'une certaine loi du marché." Voilà une déclaration choc qui ne devrait pas manquer de faire réagir autant la classe politique que la grande famille du cinéma !