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Michael Douglas : "Honnêtement, je ne comprends rien à Ant-Man !" interview Marvel

Le 11/04/2021 à 11:18
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A 75 ans, Michael Douglas s'amuse comme un fou dans la peau de Hank Pym, le savant des deux films Ant-Man. L'acteur de légende prend autant de plaisir à cotoyer Paul Rudd et Evangeline Lilly sur le tournage que lors de la promo organisée par Marvel.
 
FilmsActu a eu la chance de passer 20 minutes avec lui en juillet 2018 lors d'une table ronde organisée après l'avant-première de Ant-Man et la Guêpe. Discussion avec un monstre du cinéma visiblement toujours passionné par son métier et qui n'a pas la langue dans sa poche.
 
Ant Man 2 : Ant-Man et la Guêpe
 
Michael Douglas : Vous avez vu les autres acteurs ? (on a pu interviewer Paul Rudd, Hanna John-Kamen et Evangeline Lilly avant lui - ndr). Evangeline vous a-t-elle expliqué le Quantum Realm ?

On comptait sur vous justement.
Non, pas moi. Elle le fait bien. Elle a un diplôme en physique. Moi je n’y comprends rien.

Qui aimeriez-vous trouver dans le Quantum Realm ?
Michelle Pfeiffer, c’est pas mal. Je n’aurais jamais penser la retrouver là. D’autant plus que l’on a tous les deux pu être rajeunis de 30 ans pour une scène.
 
Ant Man 2 : Ant-Man et la Guêpe
 
Qu’est ce que cela fait de se voir 30 ans plus jeune à l’écran ?
Sur l’écran, j’ai adoré. Le tournage n’était pas aussi glamour. On vous recouvre le visage de petits points pour le retravailler en post prod avec les effets spéciaux. J’avais Michelle Pfeiffer face à moi le visage couvert de boutons (rires). Il a fallu oublier cet instant comique afin de jouer nos scènes. J’ai été comme un gosse sur ce tournage. Avant Ant-Man, je n’avais jamais fait de film avec des fonds verts et autant d’effets spéciaux. C’est étrange de devoir faire confiance au réalisateur qui vous dit, regarde ici, tel truc va arriver alors qu’il n’y a rien ! J’étais anxieux. J’ai adoré cette expérience. Je profitais de mon temps libre pour aller me balader sur les autres plateaux, là où il y avait les cascades, les effets spéciaux, les maquettes miniatures.

C’est étrange de vous imaginer anxieux à tourner un divertissement après une carrière comme la vôtre…
Ma filmographie est essentiellement constituée de films contemporains centrés sur les personnages. En terminant une scène, je sais d’instinct si elle est réussie ou pas et comment elle apparaîtra à l’écran. Avec Ant-Man, je n’ai aucune idée du rendu. Je ne comprends même pas ce qu’il se passe parfois. On m’a dit, tu as une boîte de mini voitures et quand tu en jettes une par terre, elle prendra une taille normale. C’est dingue ! D’habitude en tant que producteur de mes films, j’ai le contrôle total. Là, j’étais complètement largué (rires).
 
Avez-vous vu d’autres films Marvel ?
Oui. On m’a forcé à le faire. Quand on m’a envoyé le script d’Ant-Man et la Guêpe, je n’ai rien compris. J’ai dû regarder Captain America Civil War. Je ne savais pas que Paul était allé en Europe pour affronter les Avengers et qu’il avait volé ma combinaison. J’ai donc dû combler mes lacunes pour comprendre l’histoire. Je me sentais vraiment comme un idiot.
 
Ant Man 2 : Ant-Man et la Guêpe

Vos enfants ne pouvaient pas vous aider ?
Ils m’ont aidé pour le premier film. Après la sortie du premier Ant-Man, Dylan, qui avait 15 ans, m’a dit très sérieusement : « Papa, ce film va avoir un effet positif sur ta carrière ». « ah bon, merci », je lui ai répondu. « Non papa, tu ne comprends pas, tu vas toucher un autre public avec ça ». « Waouh, ok ». Puis il m’a dit « Papa, tu devrais penser à faire une suite ». Il a eu raison. Ces films touchent une nouvelle génération de spectateurs qui n’ont forcément pas vu Basic Instinct ou Liaison Fatale.

Jouer dans un film de super-héros est-il désormais une étape obligatoire pour un acteur à Hollywood ?
Je ne sais pas si c’est obligatoire, mais je suis heureux qu’ils aient pensé à moi. Quand je vois Anthony Hopkins dans Thor ou Robert Redford dans Captain America, je me dis que c’est une belle opportunité. Mais, je ne peux pas généraliser. Doit-on passer par la case super-héros aujourd’hui en tant qu’acteur ? Je n’en sais rien. Je sais juste que les films de super-héros prennent énormément d’espace et que pouvoir intégrer la famille Marvel est vraiment sympa. A ce stade de ma vie, mon leitmotiv est : « pas de connards ». J’ai envie de travailler avec des gens sympas, motivés, créatifs, agréables. Je ne veux plus de tension, de drame en coulisses, de politique. Paul (Rudd) est un super partenaire. Il a un formidable sens de la comédie. Je suis jaloux de lui car je dois réciter les faits scientifiques mais personne ne comprend de quoi je parle, et lui a le droit d’improviser ! J’adore aussi cette relation père fille avec Evangeline.
 
Ant Man 2 : Ant-Man et la Guêpe

En tant que producteur, qu’est-ce qui explique selon vous le succès de ces films ?
Tous les films de super-héros ne sont pas des succès. Beaucoup se sont plantés. Ce sont les Marvel qui connaissent un succès incroyable. Ceci depuis 10 ans et 20 films. Marvel sait caster intelligemment. Quand vous regardez Robert Downey Jr, j’ai tourné un film en 2000 avec lui appelé Wonder Boys qui n’a pas très bien fonctionné mais que j’aime beaucoup et dont je suis fier… Robert a traversé une période personnelle très difficile mais Marvel a parié sur lui en super-héros. Personne n’y aurait cru. Et pourtant… Pareil pour Paul Rudd, qui l’aurait imaginé en super-héros ? Marvel sait très bien caster. Puis leurs personnages sont bien définis et bien construits. C’est une autre de leur force. Parfois les histoires pêchent un peu mais Marvel sélectionne d’excellents réalisateurs. L’humour de Peyton Reed fonctionne à merveille avec Paul Rudd par exemple. Puis ils ont casté Evangeline Lilly qui parle français et qui contrairement à moi sait expliquer le Quantum Realm (rires). Dans ce monde fractionné et chaotique, c’est le genre de films qui nous rappelle pourquoi on fait des films. Ant-Man c’est deux heures de divertissement qui permettent de rire et de s’évader. L’intérêt de ces films est de fuir le cancer que répandent de nombreux politiciens, dans mon pays et dans beaucoup d’autres.

Regrettez-vous qu’il soit plus difficile aujourd’hui de produire des films plus adultes à budgets moyens ?
Je pourrais mais il y a le streaming. Je viens de tourner une comédie avec des épisodes de 30 minutes pour Netflix. Cette série s’appelle The Kominsky Method (elle est produite par Chuck Lorre de The Big Bang Theory). J’adore cette expérience dans la comédie. C’est une des raisons pour lesquelles j’aime Ant-Man aussi. Mais Netflix va dépenser 8 milliards de dollars en production cette année. En plus de cela, il y a Amazon, Hulu. Ma femme Catherine (Zeta Jones) tourne une série pour Facebook. Ces films indépendants que j’aimais et que j’aime toujours connaissent une nouvelle existence via le streaming. Oui l’écran pour les regarder est plus petit mais j’ai fait des films au cinéma que personne n’a vu. Comme Solitary Man et King of California. J’ai vraiment travaillé dur sur ces films pour quasiment rien, j’en ai fait la promo et rares sont les cinémas qui les ont programmés. Netflix a 130 millions d’abonnés. Ils payent pour la promo, il y a une audience, c’est l’évolution naturelle pour les productions indépendantes.
 
Ant Man 2 : Ant-Man et la Guêpe

Vous auriez aimé pouvoir endosser un des costumes d’Ant-Man et être minuscule ?
Pour espionner les gens qui parlent de moi ? (rires). Oui.

Vos enfants comptent-ils aussi entrer dans le business du cinéma ?
Oui. Ils veulent tous être acteurs. Cameron, mon fils aîné, est acteur. Il a été en prison pour quelques années, c’est de notoriété publique, il est de retour et est très bon acteur. Dylan qui a des diplômes universitaires est aussi un acteur accompli. Carys suit aussi des cours d’art dramatiques. J’ai aussi une nièce. Il a quatre autres Douglas qui arrivent. Mon père (Kirk Douglas, 102 ans) et moi en parlions il y a peu. Lui et moi avons tourné 160 films sur 85 ans. C’est au tour de la nouvelle génération de Douglas de prendre le relais.  
 
Michael Douglas n'a pas manqué de scander "Allez Allez Allez Allez !" en français lors de l'avant-première d'Ant-Man et la Guêpe à Disneyland Paris le 14 juillet afin de soutenir l'équipe de France qui jouait le lendemain en finale de la Coupe du Monde.

 

 

 





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