FOREST POOKY en tournée avec FRANK TURNER - interview

Forest Pooky est actuellement en tournée française avec l’anglais Frank Turner. Tous les deux se connaissent maintenant depuis une dizaine d’années.

On a eu l’occasion de croiser Forest avant la première date histoire de parler de sa tournée internationale de six mois qui vient de s’achever et de son nouveau EP We’re Just Killing Time Before We Die.   

Tu viens de passer six mois à vadrouiller avec ta guitare autour du monde. Où es-tu parti ?
Je suis parti d’octobre à mars en Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis), dans le Pacifique, en Nouvelle-Zélande, en Australie et à Hong Kong. Je suis revenu pour la tournée avec Frank Turner et la sortie de mon EP We’re Just Killing Time Before We Die.

Un titre très optimiste ?
Mais oui c’est optimiste. Tuer le temps avant de mourir. Ce n’est pas dans l'idée de se morfondre mais plutôt dans l'idée d'en profiter pour faire la fête et vivre des aventures. D’ailleurs la pochette c’est du Calavera, symbole de la fête au Mexique où on fête les morts. C’est plutôt positif même si les européens ont du mal à le voir dans ce genre de message.

Ce EP paraît sur plusieurs labels ?
Oui. Sur Kicking Records, Little Rocket Records, qui est le label du bassiste de Leatherface, et je l’ai aussi financé avec ma structure 386 production.

Pourquoi avoir sorti un EP et non pas un album ? Le précédent date déjà de 2012.
Parce que je suis un garçon occupé avec plein de projets. Je ne tourne pas qu’avec ce projet solo même si c’est mon occupation principale. Entre temps, j’ai sorti des albums avec d’autres groupes comme Supermunk et Napoleon Solo. J’ai aussi fait des splits en tant que Forest Pooky avec Kepi Ghoulie des Groovie Ghoulies, Peter Black des Hard Ons. Je fais aussi des compils avec les groupes avec lesquels je tourne quand je pars à l’étranger. J’en ai fait une avec Six Mile Station, le groupe de l'américain Spike Mcguire, et avec Yotam Ben Horim de Useless ID. J’en prépare une autre pour novembre afin de marquer une tournée européenne avec Spike McGuire et le canadien Seth Anderson. J’ai tourné avec eux en Amérique du Nord.

Tu fais actuellement le tour de la France avec Frank Turner. Comment vous êtes vous rencontrés ?
Il y a 10 ans, Frank est venu voir mon groupe de l’époque les Pookies en banlieue parisienne avec Cham, un ami qui lui a monté sa tournée. On lui avait laissé 10/15 minutes de temps sur notre set afin qu’il puisse jouer.  Son groupe Million Dead venait de splitter et il avait juste enregistré une petite démo avec ses premières compos acoustiques. Daniel et lui se galéraient sur cette tournée. On leur a filé des coups de main, on les a aidé à trouver des hébergements. On s’est recroisé au fil des années jusqu’à ce qu’il y a deux ou trois ans, il m’invite à ouvrir pour lui à Paris. Et là c’est la tournée toujours avec Cham qui booke. C’est un peu une histoire d’amitié de longue date. Depuis Frank a fait pas mal de trucs marquants (rires).

As-tu un titre préféré de Frank Turner ?
Il y a un morceau sur l’album Love Ire & Songs, « Long Live The Queen », qui m’avait profondément marqué la première fois que je l’avais entendu en concert. Si ce n’est pas mon préféré, c’est mon souvenir live le plus fort.



Tu as enregistré ton nouveau EP avec Fred Norguet qui a travaillé par le passé avec les Burning Heads, Seven Hate, et aussi avec tes frères qui jouaient alors dans Uncommonmenfrommars.
J’avais peu de moyens financiers mais on s’est arrangé et on a enregistré la plupart du EP dans son salon. C’était assez rigolo de faire parti de la vie de la famille Norguet. Je l’avais croisé quand il avait fait la préprod du premier album des Uncos et je l’avais recroisé à Warm Audio à Lyon quand il était venu enregistrer avec Dirty Fonzy. Il m’a fait enregistré des choses que je n’avais pas l’habitude de faire, a rajouté des percussions, on a mis des claviers. Cela donne un résultat différent et vraiment intéressant.

Tu as à nouveau tourné un clip avec David Basso sur le titre "Dance With Me". Toujours avec des constructions en carton !
Le carton, c’est la vie ! On a passé deux jours à faire le clip, une journée pour construire le robot géant en carton, on a mis l’acteur dedans et il a joué pendant 20 minutes (rires). On se connait depuis longtemps avec David. On échange nos idées, on développe le scénario, j’insiste sur les constructions en carton puis lui s’arrange pour que cela fonctionne.

Lors de cette tournée de six mois, quel pays t’a le plus plu ?
Le Canada de l’Ouest. C’est vraiment beau. J’ai fait du surf pour la première fois de ma vie à Tofino sur l’île de Vancouver. J’ai rencontré Seth Anderson qui va venir en Europe. C’était vraiment bien.

Mais c’est pas tous les jours facile par là bas ?
Ah non. On est loin de l’accueil européen. Souvent, on te dit de jouer puis de partir. C’est très limité socialement. Mais c’est une question de culture. Les gens ne sont pas moins gentils. C’est juste ainsi qu’ils accueillent les groupes. Pas de logement, de nourriture, de boisson. Ils ne sont pas mal élevés ou méchants. C’est juste ainsi.

Quel a été ton plan le plus galère sur cette tournée ?
Cela a été en Australie. J’ai appelé le bar où l’on jouait avec Peter Back pour savoir si c’était payant et le gars m’a dit « quel concert ? Il n’y a rien ce soir » (rires). On a quand même joué mais lui n’était pas au courant de cette date.

Le meilleur souvenir ?
J’ai joué avec les Hard Ons en Australie. C’était vraiment cool. Mais j’ai aussi le souvenir d’une super date où pourtant ni l’organisateur ni les autres sont venus (rires).

Combien de dates fais-tu par an ?
Une moyenne de 150 concerts par an. Tous projets confondus.

Regardes-tu des séries en tournée ?
Quand je peux oui. Je suis actuellement Mr Robot qui est assez incroyable. Je m’identifie bien dans cette vision de la société. J’aime beaucoup aussi Rick et Morty. C’est vraiment drôle et irrévérencieux.

 
Retrouvez Forest Pooky sur https://www.facebook.com/forestpooky

et sur sa chaîne youtube.