Preview : Dollhouse - épisode pilote

La Fox diffusait vendredi dernier le premier épisode de sa nouvelle série Dollhouse. Créée par Joss Whedon (Buffy, Angel), Dollhouse était initialement porteuse de beaucoup d'espoirs de par son pitch original et la personnalité de son créateur. Oui, mais voilà, au fil des mois, l'ambition de la série semble s'être dégonflée comme un ballon de baudruche : scénarios refusés et modifiés par la Fox, nouveaux montages, première reculée à plusieurs reprises et finalement placée sur la case suicide du vendredi soir. Le résultat est un monumental bide d'audience puisque la première n'attire que 4,73 millions de curieux en audience rectifiée.

Le mystère demeurait néanmoins sur la qualité de la série. Après le visionnage de ce premier épisode titré Ghost, autant l'avouer tout de suite : Dollhouse, ça craint.

Les premières scènes incluant Echo (Eliza Dushku) nous montrent la jeune femme dans une course-poursuite en moto (Fantasme de Joss Whedon n°1). Dans les secondes suivantes, la belle se trémousse sur une piste de danse dans une robe suffisamment courte pour laisser transparaître un endroit de son anatomie que la bienséance nous interdit de nommer (Fantasme de Joss Whedon n°2). Puis elle trouve le véritable amour avant que sa mémoire ne soit effacée (Fantasme de Joss Whedon n°3). Et puis ? Et puis plus rien... L'enquête qui suit (Echo transformée en négociatrice pour mettre fin à une prise d'otage) n'a strictement ni queue ni tête et les rebondissements tombent à plat sans émouvoir le spectateur qui pas un instant ne doute que la petite fille de douze ans sera sauvée et les méchants tués. En outre, cet épisode pilote est d'une mollesse telle que l'héroïne ferait passer Derrick pour un flic d'action. Rien dans la réalisation, le montage ou simplement la musique ne vient sauver Dollhouse de la monotonie digne du centre-ville de Sedan un après-midi grisâtre du mois de novembre. Le résultat est sans appel, on s'ennuie ferme en attendant la fin de l'épisode.

Alors que l'idée de départ de jouer sur les différentes personnalités est excellente (comme c'était le cas pour Le Caméléon ou encore Code Quantum), Dollhouse laisse le territoire de son héroïne totalement vierge. Comment s'identifier à quelqu'un qui n'a aucune personnalité ? Comment éprouver de la sympathie pour une héroïne dont on ne sait rien ? Le spectateur est alors contraint de se raccrocher aux seconds rôles, un homme de main sympathique et un flic caricatural intervenant en tout et pour tout cinq minutes.

Le scénario, le centre illégal tellement ultra secret qu'on ne sait pas comment ils font leur pub, l'enquête téléphonée, les personnages lisses comme une pub sur papier glacé, les rebondissements prévisibles, tout sonne faux et creux dans cet épisode pilote. Ne subsiste alors qu'un terrible sentiment de vide que même la plastique irréprochable d'Eliza Dushku ne parvient pas à combler. De la personnalité, décidément Dollhouse en manque sacrément...