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Yôji Yamada


Actualités Yôji Yamada.
Sa biographie, filmographie, ses premiers et derniers films.
News, vidéos et photos de Yôji Yamada.
 
Réalisateur, Acteur
Né le : 13 Septembre 1931

Biographie


Si le nom de Yoji Yamada est peu connu des cinéphiles français, c'est pourtant celui d'un des cinéastes les plus populaires au Japon depuis plus de 35 ans, loin devant nombre de réalisateurs prisés ici. Cette popularité est sans aucun doute due au succès durable de la série de comédies pour la Cie Shochiku, Otoko wa tsuraiyo (C'est dur d'être un homme!), dont le personnage, Tora-San ("M. Tigre"), interprété par l'acteur Kiyoshi Atsumi, a enjambé plus de 25 ans de l'histoire du cinéma japonais populaire, avec pas moins de 48 épisodes (qui figure dans le Guinness Book of records) !

En dehors de Zatôichi, le Masseur Aveugle (avec Shintaro Katsu), aucun autre personnage ne fut plus apprécié du public (et des critiques) japonais. Pourtant, seul le premier épisode de Tora-San est sorti en France...
À de rares exeptions près, c'est Yôji Yamada qui a réalisé toute la série, à raison de deux épisodes par an, l'été et à Noël ! Cela n'a pas empêché Yamada de tourner plusieurs autres films très différents, notamment des mélodrames à tendance sociale, comme Harakara (Le Village, 1975), Shiawase no kiiroi hankechi (Les mouchoirs jaunes du bonheur 1977), Harukanaru yama no yobigoe (L'Echo de la montagne / A Distant Cry from Spring, 1980), ou Musuko (Les Fils / My sons, 1991), sans compter la série des Gakko (L'Ecole / A Class to remember), plus récemment, ce qui en fait l'un des metteurs en scène les plus prolifiques du cinéma japonais d'après-guerre, avec 77 films à son actif.

Yoji Yamada est né le 13 septembre 1931 à Takarazuka (près d'Osaka). Dès son enfance, dans le contexte de la guerre sino-japonaise, son père l'emmène en Mandchourie, où ils habitent Harbine quelques années. En 1947, de retour au Japon, en pleine défaite, il vit à Ube, puis fait des études de droit à l'Université de Tokyo ("Todai") dès 1949, tout en s'occupant d'un ciné-club.
Diplômé de la Todai en 1954, il passe un examen à la Cie Shochiku (où travaillent Ozu et Kinoshita, entre autres cinéastes connus), mais il échoue... Il se présente alors à la Cie Nikkatsu, et réussit son passage. Mais, ironie du sort, comme il y a alors trop d'assistants à la Nikkatsu, on le renvoie à la Shochiku ! Tout en étant assistant (de Yuzo Kawashima, Yoshitaro Nomura, ou Minoru Shibuya), il y écrit des scénarios, pour Yori Nomura et Kazuo Inoue, et fait la connaissance de jeunes cinéastes de la "Nouvelle Vague" qui ont pour noms Nagisa Oshima, Yoshishige (Kiju) Yoshida, ou Masahiro Shinoda. C'est en 1961 qu'il fait ses premières armes en collaborant à un film de télévision (Isoku), et en réalisant son premier film de cinéma, Nikai no Tanin (L'Etranger du 1er étage), qui est un échec public. Il continue à écrire des scénarios pour des films de série et réalise son second film en 1963, Shitamachi no Taiyo (Le Soleil de la ville basse), remarqué par les critiques, ainsi que le plus ambitieux Kiri no Hata (Le Drapeau de brume, 1965), film à tendance sociale.

En 1966, il tourne Natsukashii Furaibo (Le Vagabond nostalgique), dont le personnage du titre deviendra vite le modèle d'un autre vagabond, qui verra le jour en 1969 : Tora-San, dont les historiens Donald Richie et Tadao Sato assurent qu'il est inspiré du personnage de Kihachi dans les comédies muettes d'Ozu. C'est pourtant bien Yamada qui crée le personnage de Tora-San, qui va devenir le plus prisé du grand public japonais, qui adore ce camelot ambulant qui parcourt tout le Japon, revient dans sa famille quand on ne l'attend pas, et... rencontre un tas de jolies femmes, qui se trouvent être les plus grandes stars du cinéma japonais de l'époque : Ruriko Asaoka, Ayako Wakao, Sayuri Yoshinaga, Komaki Kurihara, et surtout Chieko Baisho, la plus populaire de toutes.
Le succès des 48 épisodes (la série n'étant interrompue que par la disparition de l'acteur Atsumi en 1996) s'explique sans doute par le fait que le vagabond Tora-San (de son vrai nom Totajiro Kuruma) symbolise les aspirations de liberté de comportement que ne peuvent concrétiser des spectateurs socialement "prisonniers" de leur famille ou de leur compagnie. Dans une période instable, où les sociétés Majors battent de l'aile, et où la Shochiku connaît des difficultés financières, Tora-San s'avère être le sauveur de la compagnie, pour laquelle cette série, habilement dirigée par Yôji Yamada, représente un pactole régulier et inestimable. Mais la marginalité de Tora-San, avatar miraculeux du genre Shomin-geki (comédie-mélo populaire) n'est pas transgressive, et, comme le rappelle Yamada lui-même, "le personnage n'a aucune ambition de s'élever dans l'échelle sociale". Sa gentillesse et ses maladresses le rendent sympathique à un public qui ne peut jouir de sa liberté, même relative.

Fort de ce succès toujours renouvelé, Yamada peut donc se permettre de temps à autre de réaliser des films plus personnels, sans Tora-San. Dès 1970, il tourne Kazoku (Une famille), qui présente les premiers symptômes de l'essor économique phénoménal du Japon (c'est l'année de l'Exposition d'Osaka), vus par une famille pauvre qui parcourt tout le pays. Kokyo (Le Pays natal, 1972) reprend un thème voisin, où le même couple doit s'éxiler pour trouver du travail; et dans Haruka naru yama no yobigoe (L'Echo de la montagne, 1980), Yamada conte l'histoire d'une veuve (Chieko Baisho), contrainte de quitter la ferme d'élevage à Hokkaido. Yamada, sous l'influence des idéaux de la gauche démocratique japonaise de l'après-guerre, prend aussi le pouls d'une société qui connaît des bouleversements sans précédent sur la route d'un capitalisme triomphant, revanche de la défaire militaire humiliante... On retrouve dans tous ses films des acteurs populaires de la Shochiku, y compris le mythique Chishu Ryu, dans sa période post-Ozu. Yamada a aussi le chic pour utiliser des stars à contre-courant des films de genre qui les ont rendus célèbres.

Ainsi, en 1977, il engage Ken Takakura, Yakuza N°1 du box-office, dans Les Mouchoirs jaunes du bonheur, une histoire d'amour très mélodramatique, un véritable "tear-jerker" qui fait un tabac au Japon, et il l'engagera de nouveau dans L'Echo de la montagne (1980), autre mélo optimiste tourné à Hokkaido, avec la fidèle Chieko Baisho. Parmi les films dramatiques de Yoji Yamada, il faut souligner Musuko (Les Fils / My sons, 1991), avec Rentaro Mikuni, et... Masatoshi Nagase, un film sur le fossé des générations dans le Japon contemporain, qui fit forte impression. En 1993, Yamada réalise Gakko (L'Ecole / A Class to remember), où il met en scène des abandonnés de la société japonaise en crise, qui suivent des cours du soir pour obtenir un certificat. Le succès du film auprès d'un public concerné entrainera trois autres épisodes, avec les mêmes acteurs.

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