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Test Blu-ray : Halloween - Director’s cut Collector - Import Australien

Le 07/04/2010 à 09:30
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Test du Blu-Ray Halloween Director's cut collector

Alors que débarque dans nos bacs le Blu-Ray de Halloween 2, toujours réalisé par Rob Zombie, nous ne pouvions décemment pas passer à côté de l'édition que tous les fans du premier épisode se doivent de posséder en Haute Définition. Un disque pas toujours évident à dénicher puisqu'à ce jour, le film n'existe pas en Blu-Ray sur le sol français et qu'en allant fureter du côté des États-Unis, on trouve une très belle édition director's cut avec une hotte remplie de bonus... mais exclusivement zonée en A, donc incompatible sur nos belles platines.

 

Pour pallier à ce manque, il faut donc regarder du côté de nos amis australiens qui proposent non seulement un disque Zone B (passant sur n'importe laquelle de vos platines, y compris la PS3), mais qui est en plus l'identique reproduction de l'édition américaine. Toujours mis en boite par Dimension Entertainement, cette édition est trouvable sur n'importe quel marchant spécialisé en ligne en provenance du pays des kangourous, aidé par un taux de change franchement avantageux. Sans faire de pub, on peut le trouver - frais de port compris - moins cher qu'un produit neuf chez nous !

 

Test du Blu-Ray Halloween Director's cut collector

 

Avant d'entamer le test complet, penchons-nous légèrement sur la Director's cut. En l'état, il est difficile se savoir s'il existe réellement une telle appellation pour le film de Rob Zombie. Les bonus et les scènes coupées révèlent la très nette intention de raconter un autre film (le ''prologue'' était encore bien plus long) ainsi que la multiplicité des options pour raconter les événements pivots. Ne sachant pas si ses choix conviendraient aux producteurs, le réalisateur a tourné moult versions alternatives de ses scènes fortes. Ce n'est pas un hasard s'il existe la version salles officielle et le working print ''interdit'' qui au final n'ont plus grand-chose à voir l'un avec l'autre. En effet, la version salle présente Myers en bourreau alors que le working print dresse plutôt un portrait de martyr...

 

Test du Blu-Ray Halloween Director's cut collectorTest du Blu-Ray Halloween Director's cut collector

 

Le montage présenté ici est une troisième version qui fait un peu tampon entre les deux précédentes. Une alternative qui pioche et coupe un peu chez l'un comme chez l'autre et dont la durée grimpe à 121 minutes, soit quinze de plus que la version salles. Au final, même si l'on regrette énormément que la fin d'origine n'aie pas été réintégrée, on se retrouve avec une œuvre déjà bien plus Zombiènne dans laquelle le cinéaste a même intégré quelques éléments absents des deux montages évoqués plus haut, comme des plans de coupe en noir et blanc granuleux sur l'enfant, déambulant dans le centre psychiatrique. C'est d'ailleurs tout ce segment qui se trouve enrichi, appuyant bien plus la relation entre l'enfant, sa mère et le Dr Loomis. Les autres changements concernent, entre autres, la violence sexuelle (l'évasion est celle proposée sur le working print, pendant que les gardiens violent une patiente), l'intervention de Sid Haig dans le rôle d'un fossoyeur et quelques variantes lors des meurtres de la seconde partie.

 

Test du Blu-Ray Halloween Director's cut collectorTest du Blu-Ray Halloween Director's cut collector







Image : 8/20

Comme déjà constaté sur ses films précédents, Rob Zombie impose à chacun d'entre eux une imagerie léchée, délibérément crasseuse et une atmosphère esthétique particulièrement glauque. A en juger d'ailleurs par les images du tournage proposées plus loin, l'étalonnage accentue d'autant tout l'aspect ténébreux de cet Halloween en renforçant les niveaux de gris et les contrastes. Comme sur la quasi intégralité des titres proposés sur le format, ce remake nécessite vraiment d'être possédé en Blu-Ray pour en capter toutes les nuances. D'abord parce qu'il insiste fortement sur sa collection de trognes, avec une grosse majorité de plans hyper serrés sur les visages. Ensuite parce que ces mêmes gros plans ont parfois une bougeotte qui ferait défaut à un encodage Mpeg 2 de DVD standard. Enfin et surtout parce que la seconde moitié du film se déroule quasi-intégralement dans le noir. Des noirs bien profonds en plus. La HD n'est donc pas un luxe pour profiter des détails qui en jaillisse ici et là, en plus de rendre un fier service à une direction artistique loin d'être vilaine.

 

Ci-dessous nos captures du Blu-Ray en Full HD (1080p) :

 

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Retrouvez l'intégralité de nos captures en dessous de l'article


Son : 8/20

Côté son, c'est bien. C'est même vachement bien, même si l'absence d'un DTS HD nous rappelle qu'une souplesse d'encodage totale aurait pu appuyer d'autant plus un coffre et un mixage déjà saisissants. Pour le reste, la piste anglaise Dolby True HD 5.1 remplit largement son devoir et fournit une expérience de Home Cinema qui n'a clairement rien à envier aux expériences salle (surtout si l'on considère l'état les salles françaises dans lesquelles il a été projeté lors de sa courte carrière). On apprécie d'abord toute l'ampleur de la scène avant qui rend vivifiant le célèbre thème musical écrit par John Carpenter, mais surtout une gestion des basses fréquences qui mettent franchement la gomme... tout le temps ! Le genre de film à ne pas regarder trop tard pour ne pas se fâcher avec le voisinage.

 

Notons que, pour des raisons qu'on ne comprend même pas, l'éditeur propose également une petite piste Dolby Digital 5.1 qui ne sert pas vraiment à grand-chose. Des sous-titres anglais font aussi partie du programme, histoire de faciliter la compréhension, mais aucun en français.

 

Halloween - Director’s cut Collector - Import


Bonus : 10/20

Blu-Ray 1

 

Pour entamer cette interactivité particulièrement maousse, c'est Rob Zombie lui-même qui ouvre le bal dans un Commentaire audio qu'il s'applique à combler en solo. Un bel exercice, il faut l'admettre, où malgré une culture clairement alternative à ce que livre l'industrie cinématographique et musicale, le bonhomme s'impose comme un excellent analyste de la cinématographie et confirme qu'il ne se pose pas derrière une caméra comme un touriste. Un vrai discours de cinéaste, pertinent, évoquant sans langue de bois l'état de l'industrie du remake et la façon de s'y appliquer de façon maline. Par ailleurs, comme il s'agit ici de la Director's Cut (enfin, plus ou moins) il revient sur les coupes effectuées et les alternatives de la version salle. Pour le reste - et c'est sans doute ce qui lui fait le plus défaut, Zombie évoque de nombreuses anecdotes de tournage qu'on préférera découvrir directement par l'image sur les suppléments suivants. Un commentaire un peu repétitif avec ce que l'on verra ensuite, en quelque sorte.

 

Halloween - Director’s cut Collector - Import

 

On retrouve ensuite une série de suppléments déjà proposés sur les toutes premières éditions du film, qui vont de l'essentiel au totalement inutile. Côté ''essentiels'', les Scènes coupées (22min19) s'imposent d'elle-même. Outre le fait que Zombie y apporte également des commentaires tout aussi instructifs, elles donnent une idée encore plus claire de ce qu'aurait pu (ou dû) être le film si on lui avait vraiment laissé les pleins pouvoirs. Au nombre de 17, on constate que l'on a droit à de vraies scènes coupées et pas quelques chtouilles alternatives que proposent la plupart des suppléments des autres films. S'il y a effectivement quelques variantes ici, c'est parce qu'elle offrent un regard tout autre. Zombie avait énormément de choses à dire dans son film, de différentes façons en plus, mais il a dû tailler dans le vif. Entre meurtres plus ou moins sanglants qui appuient la ''quête'' de Michael Myers et dialogues parfois poussifs de traits de caractères franchement variés, on ressent que le cinéaste voulait faire du premier acte du film une grosse histoire à part entière. Les détails sont plus appuyés, plus tragiques et pathétiques aussi. On y découvre par ailleurs quelques guests sympas (Tom Towles, Adrienne Barbeau qui était quand même la femme de John Carpenter) et bien plus de séquences dans le centre psychiatrique.

 

Halloween - Director’s cut Collector - Import

 

La Fin Alternative (3min45) est celle que les plus malins d'entre vous auront pu découvrir dans ce qu'il est bon de cataloguer comme le ''vrai film de Rob Zombie'', soit la version working print circulant sous le manteau. Un final bien moins hollywoodien que celui des autres montages, moins manichéen, mais plus touchant et réussi. En tout cas en réelle concordance avec toute la première partie qui pose Michael Myers, non pas comme un monstre, mais comme une victime incontrôlable incapable de maintenir ses pulsions. Une lecture un peu autre et moins spectaculaire que ce que livre le genre en général et sans doute loin que ce que les Weinstein attendaient... Là encore, Rob Zombie livre un (petit) commentaire qui, étrangement, contredit pourtant cette idée. Il trouve cette dernière moins percutante, un peu trop naïve, et ne mettant surtout pas assez en valeur le personnage de Laurie Strode.

 

Halloween - Director’s cut Collector - Import

 

Les autres modules de ce disque font déjà un peu plus gadgets et fondent l'interactivité de base de toute édition... de base. Même s'il y a quelques éléments sympa à en tirer. C'est sans trop de surprise que l'on constate que The Many Masks Of Michael Myers (6min26), Réinventer Halloween (19min11) et Le casting (18min16) relèvent plus des featurettes passe-partout que de véritables making-of même si l'on essaie ici d'aborder la conception du film de la façon la plus sincère possible. C'est coup sur coup un peu la gloire des uns et des autres (pourquoi pas, Zombie a fait un bon travail) mais la démarche artistique est suffisamment défendue pour que ces modules ne soient pas insupportables. Les Sessions de casting (29min52) ainsi que le Screen Test de Scout Taylor Compton (7min47) confirment que le contenu de ce premier disque est essentiellement là à titre d'archivage et même si ces dernières petites vidéos peuvent parfois clairement souler (sur 15 comédiens castés, les deux tiers ne concernent que des seconds rôles) et ont le mérite d'exister et de ne surtout pas empiéter sur le reste. Enfin, avant de passer au plat de résistance, on ne peut pas passer à côté de l'excellent Bêtisier (10min18) dévoilant un Malcolm Mc Dowell totalement hystérique ne pouvant s'empêcher de faire le charlot à la moindre occasion. Ca rigole énormément (dès qu'il a une scène avec Sheri Moon Zombie, c'est le fou rire collectif) et il est très facile d'y adhérer. Spectacle d'autant plus drôle qu'il contraste énormément avec l'atmosphère glauque du film.

 

Blu-Ray 2

 

Alors qu'il y a le film et plein de petites choses sur le premier disque, il n'y a qu'un seul bonus sur le second ? Un seul, oui, mais attention les yeux : Michael Lives est un making of de 4 heures et 20 minutes ! Deux cent soixante longues minutes qui dépassent même la simple notion de ''coulisses du film'' tel que l'on a l'habitude de le connaitre. Il y a les petites featurettes sans intérêt, il y a les gros making of chargés qui dépeignent intelligemment l'entièreté d'un projet... Et puis il y a ceci. Quelque chose de plutôt inédit dans son genre puisqu'au-delà de dévoiler la conception du film (qu'il fait pourtant dans sa totale entièreté de A à Z, jusqu'au moindre détail) il propose une expérience totalement différente. Différente, parfois déconcertante mais qui impose une immersion totale qui justifie alors son interminable durée. On ne peut évidemment en vouloir à personne de flancher un peu par moment, voire de le regarder en plusieurs fois, mais plus les délais de visionnages sont restreint (étaler le visionnage sur un ou deux jours maxi étant l'idéal) plus le ressenti recherché par les créateurs du documentaire fera son effet.

 

Halloween - Director’s cut Collector - Import

 

On se souvient du making of de The Devil's Reject qui, avoisinant déjà les 2h30, cherchait à ouvrir intégralement ses portes au public et en faisait l'un des meilleurs du genre. Ici, outre la durée, on gravit un échelon supplémentaire en invitant tout simplement le spectateur sur le plateau, tout du long. Michael Lives, c'est un pass donnant intégralement accès au tournage d'un film de la façon la plus privilégiée qui soit, tous les jours, du soir au matin, en ne lâchant plus Rob Zombie d'une semelle. On est là, dans un coin, et on observe. Offrant toute ses lettres de noblesses à la notion de ''Journal de bord'' tant revendiqué sur de nombreux bonus ici et là, tout est ici répertorié jour après jour, des premiers essais jusqu'au peaufinage final. C'est ici que la longue durée trouve son intérêt puisque l'adaptation se fait progressivement, nous habituant jour après jour aux différents membres de l'équipe, aux comédiens, aux méthodes de travail, aux cadences effrénées et finalement à la véritable vie d'un plateau de cinéma qui, contrairement à ce qu'on veut parfois nous faire croire, se montre particulièrement épuisante et longue.

 

Halloween - Director’s cut Collector - Import

 

Si le documentaire peut parfois donner la sensation de souler, c'est parce que ceux qui s'agitent à l'écran le sont tout autant, appliquant étonnement un transfuge sur nous. Si d'autres séquences se montrent hilarantes, réjouissante et transpirent un véritable amour créatif, c'est parce que là encore, il s'agit d'un reflet de l'état d'esprit général. On assiste donc sans aucune censure, ni le besoin de caricaturer ou d'embellir les situations, à une aventure à la fois humaine et professionnelle où chacun fini par se révéler sous les deux axes. Qu'il s'agisse de démarrer en fanfare sur les séquences les plus complexes à titre technique, pour enchainer ensuite sur des scènes de comédies plus légère et enfin se remettre au taquet parce que l'échéance arrive à grands pas, la cadence industrielle d'un produit n'a plus aucune secret. Enumérer les nombreux passages exaltants de cette longue visite guidée n'aurait plus de cesse, mais tout ce qui concerne les enfants (en particulier lorsqu'ils découvrent le Boogeyman pour la première fois), Ken Foree totalement indiscipliné et surtout, surtout, Malcolm McDowell qui met une ambiance du tonnerre à chacune de ses présence (lorsqu'il est accompagné de Tom Towles et Udo Kier, ils s'amusent comme des gosses) justifient à eux seuls le visionnage intégral de cet opus qui dévoile tout, tout, tout...

 

Halloween - Director’s cut Collector - Import

 

Plus qu'une interactivité, donc, on baigne ici dans une expérience immersive totale qui propulse cette édition au rang des meilleurs Blu-Ray disponibles à ce jours. De quoi satisfaire largement les fans du film et tout ceux qui veulent s'offrir un stage pas trop cher sur un plateau. Précisons enfin que, à l'exception du commentaire audio, tous les bonus bénéficient de sous-titres anglais rendant tout ceci franchement abordable pour qui a quelques notions dans la langue de Shakespeare...


Halloween - Director's Cut
Halloween - Director's Cut
Sortie : Courant Juillet 2009

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