Bien qu'il s'agisse ici d'un encodage Mpeg 2, la seule chose qui permette encore au Blu-Ray de Predator d'avoir le dessus sur les éditions DVD est sa compression largement avantagée par l'espace disponible sur le support. C'est forcément plus net et plus détaillé (heureusement) et les plans surexposés "rouges" à bord des hélicoptères, par exemple, y gagnent assurément. C'est malheureusement le seul avantage puisque l'on se retrouve une fois encore avec le sempiternel master utilisé depuis que le film existe en DVD. A savoir une copie pas toujours propre, riche en artefacts, souvent granuleuse, et qui met plus que jamais en évidence les différences de textures d'un plan à l'autre. Par conséquent, certains cadres larges privilégiant le décor naturel sont splendides, alors que d'autres sont parfaitement inacceptables (le plongeon de Dutch, des gros plans sous-exposés) à une époque où l'on vend la haute définition comme un renouvellement de l'image. Une belle démonstration de raccords esthétiques contrastés...
Le plus déprimant, c'est de constater qu'aux yeux de l'éditeur, Predator n'est qu'un fond de catalogue parmi d'autres (Robocop est tout aussi mal loti), trop peu considéré pour se voir offrir une remasterisation digne de ce nom. Ca arrivera sans doute un jour, alors il vaut mieux considérer cette édition comme un substitut pour les moins patients...
On est un peu plus gâté sur un plan sonore, même si l'on récupère là encore le mixage 5.1 utilisé il y a cinq ans pour la ressortie DVD collector. Bien évidemment, la nostalgie aidant, on est tenté de regarder le film dans sa version française DTS (la même que sur le DVD). Mais cette dernière qui n'était déjà pas géniale sur l'édition standard fait désormais vraiment pale figure face à son homologue anglaise DTS HD Master Audio. C'est concrètement le jour et la nuit : sur la piste anglaise, les effets sont bien plus présents, plus limpides, et bénéficient d'un relief suffisamment bien dessiné pour que le bricolage multicanal ne paraisse pas trop grossier. La fusillade au sein du camp offre par ailleurs un sacré coup de fouet au film, soutenue par la bande originale d'Alan Silvestri dont on profite joyeusement des cuivres aux décibels ravageurs.
Rien du tout excepté quelques bandes annonces. Chose honteuse lorsque l'on sait qu'un commentaire audio, un making of et d'autres documentaires sont disponibles depuis belle lurette. Ca mérite un blâme, ça !