Tiré d'un master haute définition, l'image de ce film fauché réalisé avec les (maigres) moyens du bord est, disons le tout de go, resplendissante ! L'inconvénient d'un film tourné en noir et blanc est que les défauts de son image se remarquent presque tout de suite : tout est affaire de contraste, réussi ou non. Ici, Forbidden Zone possède un joli piqué aux noirs profonds et aux blancs éclatants, sans jamais nuire aux détails de l'image. Certes, quelques petites tâches de poussière sont encore visibles ça et là, mais elles ne gênent en aucun cas la vision du film. On terminera sur la compression qui sait se faire discrète, un léger fourmillement qui se fait certes ressentir sur quelques plans sombres, mais dans l'ensemble c'est un sans faute. Chapeau bas messieurs du Chat qui fume !
Nous étions déjà conquis par l'image et les pistes sonores achèvent de nous convaincre. Pas moins de quatre (quatre !!) pistes sonores nous sont offertes : une piste encodée en DD 5.1, une piste tonitruante DTS 5.1 , la piste Mono 2.0 d'origine et la piste musicale isolée présentée en Stéréo. Si le DTS 5.1 n'était pas présent, on louerait le dynamisme du remixage DD 5.1 encodé à un débit de 384Kbps. Mais malheureusement pour ce dernier, la piste DTS 5.1 24 Bits encodé à un débit de 768Kbps le surpasse en tous points. Jamais nous aurions imaginé découvrir le film dans de telles conditions. Qu'il s'agisse des morceaux de ce timbré de Danny Elfman ou de la profusion des instruments, cette débauche musicale prend tout son sens grâce aux effets surround.
Pour les puristes, Le Chat qui fume a ajouté la piste Mono 2.0 d'origine encodée à 192Kbps qui s'avère d'honnête facture malgré un léger souffle. L'éditeur a enfin eu la très bonne idée d'adjoindre au film la piste musicale isolée, permettant ainsi de profiter pleinement de la bande son composée par Danny Elfman.
Pas encore convaincu que ce DVD est indispensable ?! Tournons-nous du côté des suppléments. Là encore, Le Chat qui fume ne s'est pas moqué de nous et nous offre une pléthore de "boni" (sic).
Tout d'abord, Le Chat qui fume a eu la très bonne idée d'ajouter au film deux pistes de sous-titres, l'une en anglais et l'autre en français, spécifiquement pour les morceaux musicaux.
Richard Elfman
Ensuite, on trouve un commentaire audio de Richard Elfman, réalisateur du film, et de Matthew Bright, son co-scénariste. Dans ces commentaire, les deux compères ne se montrent pas avares en anecdotes, avouant avec humour ne plus avoir de nouvelles de plus de la moitié des interprètes du film. Ils évoquent comment leur bande s'est formée (ce sont tous des amis d'amis), les galères rencontrées durant le tournage (mésentente entre quelques actrices, problèmes dus au faible budget, etc...), la manière dont la trame du scénario a été imaginée, etc... Passionnant et d'une bonne humeur communicative (on ne comptera pas le nombre de "God I wanted to fuck her" de Bright quand Gisele Lindley est à l'écran), ce commentaire se termine sur une promesse par Elfman et Bright de se lancer presque trente ans plus tard dans un second opus : croisons les doigts !
On continue avec Voyage dans la Zone Interdite (35 minutes), module présenté par Richard Elfman himself et dans lequel il revient aux côtés d'une partie de l'équipe et du casting sur l'élaboration et le tournage du film. Matthew Bright, Marie-Pascale Elfman, John Muto, Susan Tyrrell mais aussi Richard Elfman reviendront sur l'écriture du film, la composition des morceaux, la conception des décors, mais aussi sur le regard qu'ils portent sur le film quasiment trente ans plus tard. Richard Elfman déclare qu'il ne prenait à l'époque pas de drogues (on a du mal à le croire) et que Forbidden Zone "était la chose la plus difficile à faire mais aussi la plus géniale". Une mine d'informations en somme, agrémentée de nombreuses images issues d'archives de concerts de leur groupe The Mystic Knights of the Oingo Boingo.
Danny Elfman
Nous retrouvons aussi une interview concoctée par l'équipe du Chat qui fume d'une dizaine de minutes de Marie-Pascale Elfman, Frenchy dans le film et ex-femme de Richard Elfman, qui revient sur la rencontre avec ce dernier à Paris dans la troupe du Grand Magic Circus, elle-même dirigée par Jérome Savary. Peut-être un peu redondante avec le commentaire audio et avec le documentaire Voyage dans la Zone Interdite, cette interview se termine sur les paroles de Marie-Pascale Elfman qui avoue que sur ce film, "tout a été fait en dépit du bon sens".
Marie-Pascale Elfman
Dix scènes coupées ont été regroupées dans un module d'une quinzaine de minutes, et à la vue de celles-ci, on se prend à se demander pourquoi Richard Elfman ne les a pas intégrées au montage final tant elles sont drôles et inventives (surtout la performance culinaire des deux timbrés "pétomanes" que sont Kipper Kids). Ce n'est sans doute pas à cause de leur irrévérence ou de l'esprit politiquement incorrect qui s'en dégage, mais probablement plus pour une question de rythme que ces séquences n'ont pas été finalement intégrées.
Deux des dix scènes coupés
On retrouve aussi deux extraits du film Hercules Family, la première mouture abandonnée de Forbidden Zone. Tournées en 16mm, ces séquences présentent Satan alias Danny Elfman, qui reprend Minnie the Moocher de Cab Calloway, et Marie-Pascale Elfman, qui reprend Jonny chanté initialement par Marlène Dietrich.
Cette série de bonus se termine par le clip très MTV "Private Life" d'Oingo Boingo, par la bande annonce d'époque qui reprend l'accroche de la bande annonce de La Dernière Maison sur la Gauche de Wes Craven ("Keep repeating : it's only a movie, it's only movie"), et par une galerie de photos.
Hercules Family