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Le transfert proposé est très fidèle au film tel qu'il nous a été présenté en salles. Le léger grain constaté n'est donc pas un défaut de l'édition, d'autant qu'il ne s'accompagne d'aucun défaut de compression particulier. La définition est excellente, l'étalonnage harmonieux, les couleurs très naturelles et les contrastes impeccables. Tout au plus pourra-t-on regretter un léger manque de piqué par moments, mais c'est à peu près tout.
Ce sont pas moins de six pistes audio que nous propose cette éditon de Half Nelson : Anglais et Français Stéréo, DD 5.1 et DTS, toutes d'excellente qualité. La piste DTS américaine se détache néanmoins légèrement de par sa puissance, son dynamisme et sa clarté limpide. Un constat qui s'impose dans les (nombreux) moments musicaux, au cours desquels le caisson de basse pulse de manière très agréable, participant à créer une ambiance très environnante. Le DTS français se montre lui aussi de très bonne qualité, bien qu'un peu moins enveloppant et énergique. Les deux DD 5.1 sont de qualité équivalente, et même s'ils n'égalent pas les DTS, ils s'en approchent tout de même d'assez près. Quant aux deux pistes Stéréo, elles représentent une bonne alternative pour ceux qui ne possèderaient pas le home cinema, à la fois puissantes et très bien mixées.
Commentaire audio
Bien que ce ne soit pas précisé dans l'interactivité du DVD, ce commentaire est celui du réalisateur/scénariste Ryan Fleck et de la scénariste/productrice/monteuse Anna Boden, qui se renvoient tout du long la balle de manière fort agréable afin de nous livrer les secrets de Half Nelson. En les écoutant parler des acteurs (professionnels ou non), de l'écriture, de la mise en scène et du pourquoi de chaque élément de décor ou de chaque accessoire, on se rend compte à quel point le film est le leur de A à Z. Le commentaire débute par l'explication de la séquence d'ouverture et du titre assez mystérieux du long métrage, mais il en va ainsi à peu près pour chaque scène. Si les deux compères louent bien entendu le talent de leurs deux interprètes principaux, racontant au passage de quelle manière ils ont été choisis (Ryan Gosling, entre les mains duquel le scénario a atterri sans qu'ils s'en doutent une seconde ; et Shareeka Epps, repérée dans un collège au moment où la première mouture du film a été conçue, sous forme de court métrage), ces réflexions n'apparaissent à aucun moment comme péniblement calculées pour des raisons de promotion. Au contraire, on saisit très vite à quel point les moyens manquaient, la mention du recours incessant au système D intervenant de façon récurrente durant le commentaire : la voiture de Dan appartient à l'une des amies d'Anna Boden, de même que le vélo de Drey, tandis que la maison de Frank, le personnage joué par Anthony Mackie, leur a été prêtée à la condition que le propriétaire apparaisse dans le film, et ainsi de suite. Lorsqu'ils évoquent les requêtes de leurs producteurs, c'est pour expliquer comment ils s'y sont pris pour les contourner. Un autre point essentiel concerne la musique, omniprésente à toutes les étapes de la conception du film - et en particulier celle du groupe Broken Social Scene, de Toronto, qui a servi à créer l'ambiance. La difficulté de certaines scènes n'est pas passée sous silence, comme la fameuse scène des toilettes (au cours de laquelle Drey surprend Dan en flagrant délit de consommation de crack), dont on apprend par exemple qu'elle a effrayée Shareeka Epps pour de vrai au moment du tournage. Ryan Fleck et Anna Boden n'omettent pas de citer leurs influences : les films US des années 70 et notamment un certain type de "buddy movie" à la Macadam Cowboy, les œuvres de Hal Ashby et Robert Altman, ainsi que les documentaires de Frederick Wiseman, dont l'esthétique les a aussi inspirés.
Clip (3'28)
Voici un clip bien sympathique, mais on aurait tout de même aimé connaître le titre de la chanson et le nom de l'interprète...
Bêtisier (6'50)
Ce bonus commence par la blague faite à Shareeka Epps pour la détendre à la fin du tournage de la scène des toilettes, blague mentionnée dans le commentaire audio justement. Le reste donne en général une idée de ce qu'ont pu donner les fréquentes improvisations des acteurs sur le plateau, pour un résultat plus ou moins drôle.
Scènes coupées
Les scènes supplémentaires se répartissent entre scènes inédites et versions longues de scènes existantes. En prime, le bonus nous permet de découvrir la fin alternative du film. La première scène inédite, L'Allergie de Jimbo (0'36), nous donne surtout l'occasion de voir Dan sniffer dans les toilettes entre deux cours ; la deuxième, Drey et sa mère (0'26), est un plan contemplatif montrant Drey surprendre sa mère en train de fixer la fenêtre d'un air pensif ; la troisième, Le jour d'après (2'26), est un peu plus longue mais n'ajoute pas grand-chose à la narration malgré un bref échange entre Dan et Drey après que celle-ci a manqué le cours, le lendemain de la scène des toilettes.
Côté scènes versions longues, Cours de dialectique (0'50) prolonge un échange un peu léger entre Dan et ses élèves, tandis que Vous connaissez pas Hegel ou quoi ? (0'47) approfondit un échange assez amusant entre le remplaçant de Dunne et sa classe ; enfin, Dan s'incruste (0'39) montre simplement Dan danser un peu plus longtemps à l'une de ses soirées arrosées. Rien d'essentiel dans tous ces bouts de scènes, mais l'ensemble reste plaisant. Même chose en ce qui concerne la fin alternative, Rencontre entre Franck et Dan (1'03), très brève et plutôt anecdotique.
