Pas la peine de tergiverser inutilement, alors que le DVD standard place la barre extrêmement haut, le HD-DVD de La Vengeance dans la peau impose la perfection. Point ! La HD est une fois encore l'alliée d'un film à l'image qui demeure parmi les plus belles proposées aujourd'hui et bénéficie d'un piqué saisissant. Une haute définition qui donne la part belle aux détails les plus infinis bien que La Vengeance dans la peau n'a pas de véritables vertus contemplatives (ceux qui l'ont vu sur un écran géant s'en souviennent encore), et les nombreux extérieurs en profondeur de champs laisse distinguer des bâtiments en tous genres à perte de vue, même si la caméra remue énergiquement. Les scènes à Tanger et New York en sont les exemples les plus épatants.
A l'image du DVD, Universal nous livre une bande son ne tarissant pas d'énergie et dont le mixage 5.1 parvient à suivre (difficilement, mais sûrement) les nombreuses agitations visuelles ainsi que le montage du film. Etant donné qu'il s'agit essentiellement d'une énorme course poursuite aux quatre coins du globe, on s'en donne donc à cœur joie en termes de restitution géographique. Une scène = une atmosphère, un principe ici appuyé par des effets surrounds qui se détachent assez harmonieusement de la scène avant et de la richesse de son orchestration musicale. L'utilisation ici du fameux Dolby Digital Plus cher au cœur d'Universal offre un peu plus de peps à l'ensemble.
Sans dire que Paul Greengrass est meilleur réalisateur qu'orateur, il livre avec le commentaire audio de La Vengeance dans la peau une prestation effroyablement anecdotique, bien loin des informations délivrées sur celui de Vol 93, par exemple. Peu de choses à dire, fatigué, ou bien les deux, on ne saura pas vraiment... Toujours est-il que le réalisateur se contente de paraphraser ce qui se déroule à l'écran, le film étant de toute façon d'une grande limpidité dans ce qu'il divulgue, quitte à longuement tourner en rond sur certaines idées. Il aime justement l'idée que Bourne évolue dans des grandes villes telles que leurs habitants les connaissent, il aime aussi le mélange entre le film d'auteur et la superproduction, mais il n'était pas obligé de nous le répéter toutes les cinq minutes. Pour le coup, une déception...
Le véritable apport du HD-DVD en matière de bonus repose sur la fonction U-Control qui dévoile là encore la sérieuse longueur d'avance qu'avait le format sur son homologue Blu-Ray. Etant donné que le commentaire ne nous a pas convaincu, on se retourne donc vers cette fonction qui nous propose pas moins de 11 featurettes/making of sous forme de vignette en mode picture in picture durant la lecture du film. Et pas des documents de charlot qui ne durent que quelques secondes. Ca tourne à chaque fois à peut prêt autour des 4 -5 minutes pour une durée globale qui dépasse les trois quart d'heure. Pas vraiment anodin, donc, même si les propos des intervenants se limite essentiellement à vendre et expliquer le film là où ce sont surtout les images du tournage qui valent le détour. Mieux vaut choisir le français comme sous-titre principal du film au démarrage de celui-ci. Une fois en U-Control, ils s'adapteront automatiquement à ce qui est dit dans les vignettes, et inversement lorsque l'on retourne dans le film... Un système vraiment au point. Par ailleurs, ce supplément bénéficie de son propre chapitrage adapté à celui du film, pour ceux qu'ils veulent directement se rendre sur ces minis documentaires.
Les scènes inédites (12min23) proposées ne méritent
pas particulièrement de déplacer les foules et s'attardent surtout sur les
personnages secondaires (dont celui de Scott Glenn, plus présent avec sa
nomination à la tête de la CIA, mais pas intéressant pour deux sous) à travers
des introductions respectives rallongeant inutilement le début du film. Rien
d'excitant dans la globalité, mais on retiendra néanmoins une amusante scène se
déroulant à Paris (là encore, au tout début du film, et à la sortie du Métro
Palais Royal pour ceux que ça intéresse), durant laquelle Matt
Damon fait un court échange dialogué en français.
Un Homme
qui bouge : Jason Bourne (24min) est le making of semi promotionnel déjà découvert
chez nous il y a six mois lors de sa diffusion sur Canal +, et qui s'intéresse
essentiellement aux nombreuses villes visitées par le personnage dans le film.
Et donc par toute l'équipe du film, par soucis d'authenticité... Le genre de
détail qui nous rappelle que, pour être un peu méchant, La
Vengeance dans la peau est surtout un film de gares. Bien que
lourdement ancré dans la promotion, on y découvrira de nombreuses images de
tournage ainsi que les réactions à chaud des acteurs et techniciens durant
celui-ci. Le ton sensiblement humoristique de la chose et sa courte durée lae
rendent plutôt agréable à suivre
On passe ensuite à l'essentiel, la conception des scènes
musclées. Poursuite sur les toits (5min40) et Préparation des coups
de poings (5min) sont consacrés aux deux grosses scènes d'action purement
physiques du film et situées à Tanger. Outre les bonds et rebonds de la
poursuite sur les toits, le module consacré à cette séquence s'intéresse
surtout aux différentes méthodes de cadrage pour donner vie aux mouvements de
caméra presque impossibles. On y découvre, par exemple, que pour le plan où le
héros plonge à travers la dernière fenêtre, un cascadeur/cadreur a également
bondi d'un bâtiment à l'autre. Plus traditionnel mais toujours intéressant à
observer, le second module se penche sur l'excellente scène de combat qui suit.
Ecole de pilotage (3min24) et Course poursuite à New York (10min47) s'intéressent comme leurs noms l'indiquent à l'étonnante scène finale de
stock-car improvisé en se focalisant bien évidemment sur les étranges
techniques utilisées pour l'occasion (la doublure-pilote était sur le toit !),
mais aussi sur la façon dont Matt
Damon lui-même vit l'expérience.