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Conan

Le 12/08/2011 à 00:01
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Notre avis
3 10 Alors que le film de John Milius traverse les âges et les époques, ce Conan 2011 aura bien du mal à passionner. Ce bon vieux Schwarzi peut tranquillement dormir sur ses deux oreilles aux cotés de ses maîtresses : cette version de Marcus Nispel ne passera pas à la postérité, se rangeant, au mieux, quelque part entre Prince of Persia et Le Roi Scorpion. Découvrez ci-dessous notre critique de Conan.

Critique Conan
Critique Conan

Espéré et attendu, le remake de Conan est aussi craint et redouté par les fans de John Milius, de Robert E. Howard et d'heroic fantasy en général. Le choix du réalisateur cristallise à lui seul ces attentes ambiguës : on a aimé le Marcus Nispel de Massacre à la tronçonneuse presque autant qu'on a détesté celui de Vendredi 13. Ainsi, le voir s'attaquer une nouvelle fois au genre de l'action-aventure 4 ans seulement après la débâcle de Pathfinder appelait à une certaine méfiance... justifiée ? Inutile de s'appesantir sur le pourquoi du comment ('Greed is good' dirait Gordon Gekko) mais ce Conan 2011 se veut le pop-corn movie du mois qui renflouera les caisses aussi vite qu'il sera oublié. N'attendez donc plus le grand film épique qui mettra tout le monde d'accord et profitez plutôt de ce futur nommé dans la catégorie 'Meilleur Combat' des prochains MTV Movie Awards.

D
e ce calibrage estival la réalisation, confondant vitesse et précipitation, répond du tac-au-tac en noyant le spectateur sous un rythme effréné de cinq minutes de dialogues pour quinze minutes d'action, de la première à la dernière image. Ainsi, même si la séquence d’introduction du jeune Conan affrontant seul un groupe de barbares est chargée de vitalité, de violence et de style, cette redondance cyclique atténue sa portée de manière drastique. Sur la quantité, les scènes d’action ne font que trop rarement mouche et, à part un combat avec des êtres de sable et un monstre marin, l’ennui (voire le sommeil) guettera les moins endurcis, victimes désignées d'un scénario d'une pauvreté abyssale.

 

Critique Critique Conan

 

L’âge hyborien, période fictive de l’histoire de Conan créée par Robert E. Howard, a toujours su influencer l’imaginaire des lecteurs et en particulier les œuvres de l’artiste Frank Frazetta auquel ce Conan 2011 souhaitait s’imprégner. Une volonté louable sur le papier mais qu’on ne retrouve jamais vraiment à l’image. En effet, à part un rapide (mais efficace) affrontement entre notre héros et un monstre marin, le bestiaire du film de Nispel est proche du néant. Quant à l’univers, chaque environnement nous est présenté sous forme de panorama, par un plan large du lieu dans lequel va se dérouler l’action, comme une sorte d’écran de chargement d’un vieux jeu vidéo d’aventure.

 

Malheureusement, dans les scènes qui suivent on demeure plus ou moins cloitré dans des décors dont nous pressentons les limites. Du coup, le spectateur ne ressent à aucun moment la magnificence des lieux et, pire encore, l’univers du Cimmérien n'arrive jamais à nous faire décoller et voyager. Néanmoins, il est à noter que ce que le film perd en monstres et en 3D inutile, il le contrebalance en maquillages et costumes réussis. La preuve, Rose McGowan y est aussi méconnaissable qu'après sa toute dernière opération de chirurgie esthétique. Une consolation bien maigre certes, mais à ce niveau, presque providentielle.

 

Critique Critique Conan

 

Naturellement, qui dit nouveau Conan dit têtes-qui-se-tournent-avec-un-air-accusateur vers l'acteur qui a osé succéder à l'inoubliable performance d'Arnold Schwarzenegger.
Sacrilège pour beaucoup, il faut avouer que le physique de Jason Momoa rend néanmoins le personnage de Conan plus réaliste : muscles secs et traits tirés, le personnage apparaît comme sculpté dans du bois et non comme tout droit sorti d'une salle de gym, bodybuildé jusqu'aux cheveux. Pour autant, si le spectateur attend un Conan froid, brutal et puissant, autant revoir la performance de Momoa en Khal Drogo dans la série Game of Thrones. En effet, alors que dans la série l'acteur en impose en leader né, il apparaît ici sans réelle identité, ni caractère, comme vidé de toute substance et de charisme. Tout au plus aura-t-il le machisme du héros d'origine en reprenant la femme sur sa position dans la hiérarchie de l'époque (quelque part en-dessous de l'homme et des chevaux mais au-dessus des esclaves et des couverts de table).

 

Hélas, le reste du casting n'est pas à la fête non plus, Stephen Lang (Avatar) compose un méchant tout droit sorti d'une obscure série B avec des motivations aussi peu subtiles que celles de Minus et Cortex ou, au choix, la quasi totalité des méchants de James Bond, Saïd Taghmaoui joue un "maître des clefs" aussi inutile que celui de Matrix Reloaded et même Rachel Nichols avec son regard très 'Jodie Foster époque Taxi Driver' ne semble guère passionnée par la multitude de séquences d'action sans queues ni têtes. Au final, Conan n'est rien d'autre que ce qu'il promettait d'être, un divertissement bourrin qui plaira aux fans de films d'action burnés. Quant à ceux qui attendaient un film sombre, épique, viscéral et pessimiste, ils devront définitivement passer leur chemin devant cet ersatz luxueux du, pourtant oubliable, Roi Scorpion.

 





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