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Don't Be Afraid of the Dark

Le 22/09/2011 à 12:45
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Notre avis
3 10 Si un film d'horreur se doit de faire peur, Don't Be Afraid of the Dark manque assurément sa cible en abusant de mécanismes obsolètes. On aurait aimé beaucoup plus d'audace dans le récit et dans la mise en scène... Bon sang, nous sommes en 2011 ! Découvrez ci-dessous la critique de Don't Be Afraid of the Dark.

Critique Don't Be Afraid of the Dark
Critique Don't be Afraid of the Dark

"C’est deux jetons par personne" nous aboie l’imposant guichetier cloitré dans sa cabine. Le tonnerre gronde, la pluie rend boueuses les allées désertes de la fête foraine. On regarde le décor extérieur du manoir des horreurs, à l’étage se côtoie un véritable bestiaire d’un autre temps : une hydre à trois têtes, une peinture de Beetlejuice défraîchie, celle de la créature de Frankenstein version Boris Karloff et même un squelette mécanique qui abat sa faux dans le vide en s'esclaffant "Mouhahaha". Devant notre air quelque peu dubitatif, une voix s'élève "Au moins on sera au chaud...", alors on hausse les épaules et on se retrouve à choisir comme des gamins le plus beau wagon (en fait celui qui ressemble vaguement à Bouffe-Tout de S.O.S. Fantômes). Ainsi le manège se lance difficilement sous le crissement inquiétant de la ferraille rouillée et nous plonge dans l’obscurité de la bouche béante de King Kong. A l’intérieur, les animatroniques se déclenchent après notre passage, les effets sonores sont juste aussi minables que les haut-parleurs du McDrive, on entend un "Franchement, celui de Peter Jackson c'était vraiment de la merde" et on croise même un salarié déguisé en Dracula de Lugosi qui fume sa clope sur le bas coté en nous regardant passer. Le train fantôme horrifique, censé être parsemé de surprises, provoque l’ennui. Alors à la sortie on rentre la tête, on s’emmitoufle et on se dit, un peu bougon, que jamais plus on ne se fera avoir, croix de bois, croix de fer...

Critique Don't Be Afraid of the DarkLa vérité sort de la bouche des enfants... les dents de lait aussi !

 

Nous voici maintenant à la sortie de la séance de Don’t Be Afraid of the Dark. Cette fois ce n’est ni la pluie ni l’ennui qui nous a convaincu de pousser les portes du cinéma mais bien une simple phrase : "Guillermo del Toro présente". Après L’Orphelinat et Les yeux de Julia, Don't Be Afraid of the Dark, la nouvelle production horrifique du réalisateur mexicain (dont il co-signe ici le scénario) est donc un film d’horreur 'à l’ancienne', un train fantôme usé dont finalement seules les affiches et bandes annonces valent (un tant soit peu) le détour. En effet, Don’t Be Afraid of the Dark est typiquement le genre de film dans lequel les adultes agissent bêtement en refusant de voir la réalité en face, même quand elle se trouve sous leur nez : "Comment ça le jardinier a été retrouvé à moitié mort avec des entailles sur tout le corps et un ciseau planté dans la clavicule ? Hum, c’est sûrement un accident, il a dû faire une vilaine chute voilà tout".

 

NOT AFRAID MALHEUREUSEMENT

Terriblement agaçants, ces personnages ne prennent jamais le temps d'écouter, ni donc de croire et d'aider l’enfant pourchassé par d'affreux monstres souhaitant se goinfrer de ses nombreuses dents de lait. Ainsi, voyant à de nombreuses reprises l’enfant terrorisé et en pleurs, ils la laissent pourtant errer seule dans l’austère manoir et les immenses jardins (labyrinthiques, Guillermo del Toro oblige) de la propriété. Même lorsque la petite Sally (Bailee Madison) supplie Kim (Katie Holmes) de rester auprès d’elle durant la nuit, cette dernière quitte le lit pour retrouver le confort douillet de sa chambre et s'endormir profondément... Pendant que l’enfant se fait, bien entendu, copieusement agresser par les vilaines créatures.

 

Critique Don't Be Afraid of the Dark

 

Ne vous attendez donc pas à une bouffée d’air frais comme a pu l’être Paranormal Activity ou encore Insidious puisque Don’t Be Afraid of the Dark est un condensé de mécanismes rouillés de vieux films d’horreur dont le bestiaire ne sauve malheureusement pas le film de l’ennui. Dévoilés beaucoup trop tôt et dotés d’une taille ridicule, les monstres ne provoquent jamais le sentiment de peur. Pire, le scénario a beau mettre minutieusement en scène chaque attaque (dans une chambre, une cave, une salle de bain, une bibliothèque, bref toutes les pièces du Cluedo) et à multiplier les "jump scares" histoire de combler l’absence cruelle de tension, le film a bien du mal à en donner pour son argent au spectateur. Le plus fort c'est que même les acteurs ne semblent, eux non plus, guère concernés par les évènements : Katie Holmes, qu'on apprécie pourtant de revoir sur grand écran, n'arrive jamais à se dépatouiller de ses deux expressions fétiches : "Katie Holmes un peu souriante" et "Katie Holmes faussement concentrée". Enfin, la mise en scène, quant à elle, ne relève malheureusement pas la sauce puisqu'elle se révèle d'un classicisme tout bonnement hallucinant pour un film d'horreur de 2011.

 

Critique Don't Be Afraid of the Dark"Katie Holmes faussement concentrée"

 

Ce qui vient très rapidement à l'esprit c'est que ce Don't Be Afraid of The Dark aurait gagné en efficacité en étant réduit à un court-métrage ou, à la limite, à un téléfilm de luxe. Peut-être même du genre de ceux réalisés au début des années 60 et figurant dans la fameuse collection des "Alfred Hitchcock présente". Malheureusement, le film de Troy Nixey est comme une grosse carlingue manœuvrée par des personnages têtes-à-claques, roulant à 100 à l'heure sur des chemins grossiers, slalomant entre des figures attendues et terminant sa course dans un final grotesque, poussée ad patres par une fainéantise particulièrement outrancière (l’antre des monstres ne sera, à ce titre, jamais dévoilé).

 

Critique Don't Be Afraid of the Dark

 

Pêle-mêle nous vous conseillerons donc plutôt de redécouvrir Saint-Ange, l’introduction d’Amer ou bien encore n’importe quel film avec une petite fille étrange aux longs cheveux noirs (et, croyez-nous, il y en a un sacré paquet) plutôt que ce film au demeurant sympathique mais d’un autre temps et terriblement dépassé dans ses 'mécanismes de la peur'. Peut-être aurait-il simplement fallu laisser le téléfilm original réalisé en 1973 par John Newland là où il était : dans les oubliettes d'un choc cinématographique enfantin. Cela nous aurait peut-être évité, en jetant un dernier coup d'oeil au fameux "Guillermo del Toro présente" dissimulé quelque part sur la devanture du cinéma, de se jurer, un peu bougon, qu'on ne nous y reprendra plus. Croix de bois, croix de fer.

 

 






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