La Panthère Rose 2
Le 23/01/2009 à 06:10Par Arnaud Mangin
Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. Ca fait donc beaucoup d'espoir chez l'équipe de La Panthère Rose 2 qui déborde littéralement d'énergie, presque épuisante à force de cabrioles effectuées par son héros. Un parti pris pour le burlesque visuel gentiment entretenu qui permet à ce second opus de la franchise new look de surclasser son prédécesseur (de triste mémoire, franchement médiocre) et surtout d'être plus respectueux des bases mises en place par Blake Edwards dans le film original. Pas de quoi crier au génie puisque le résultat reste moyen, mais cette suite s'autorise quelques scènes vraiment drôles alors que le premier n'en comportait strictement aucune. On ne peut pas totalement blâmer une saga qui a le mérite d'évoluer...
Jacques Clouseau is back ! On n'avait pas nécessairement envie de le revoir, parce que l'essai précédent de Shawn Levy (devenu simple producteur exécutif ici) nous avait carrément dégoutés et que dans l'absolu, balancer Steve Martin en lieu et place de Peter Sellers, n'était pas très judicieux ! Que l'on se rassure, Martin ne fait toujours pas de l'ombre à son prédécesseur mais cette nouvelle aventure se laisse doucereusement suivre. Parce que le pitch, plus épuré, a le mérite d'aller droit au but en plus d'être tout simplement meilleur, mais surtout parce que - chose devenue de plus en plus rare - la mise en scène demeure au service de la comédie. Et oui, au milieu de gags parfois lourdissimes, on retiendra quand même quatre ou cinq séquences un peu Chaplinesques (voire Drebineques, pour les connaisseurs) reposant uniquement sur la supposée élasticité de son acteur principal et qui confinent à une certaine efficacité. Non, il n'y a pas de honte à se bidonner devant un type qui traverse un conduit de cheminée du toit jusqu'au rez de chaussée en perforant tous les autres étages au passage. Plus réussie encore, une séance de jonglage géante improvisée avec des bouteilles de vin dans un restaurant où toute la clientèle participe malgré elle. C'est très lourd, souvent idiot, mais parfois drôle.
Et puisque l'on parle de lourdeur, il est difficile de passer à côté d'un casting assez hallucinant qui élève ce film du statut de pantalonnade insignifiante à celui de véritable curiosité. Alfred Molina en tutu, Andy Garcia en bellâtre italien (après 30 ans d'une carrière assez noble, il y en a un qui a finalement osé lui demander de nous faire l'accent rital), John Cleese en Français mais qui ne s'emmerde même pas avec le moindre accent, une star de Bollywood, Judith Godrèche avec ses quatre secondes de présence syndicale à l'écran et bien évidemment Jean Reno (rasé) qu'on surprendra à danser sans honte en faisant un shampooing bien mousseux à son comparse. Et ça, ce n'est rien. Parce que la production nous a réservé quelques surprises (il faut les découvrir par vous-mêmes, franchement) dont une carrément hallucinante, qui ferait passer le casting d'Ocean's 12 pour une cour de récré.
Evidemment, sorti de la découverte d'un œil curieux, il restera trop peu de choses à cette Panthère Rose 2 pour maintenir notre attention plus que nécessaire, mais suffisamment pour ne pas nous faire crier au parjure absolu une fois de plus. Quelconque et inoffensif au lieu d'être totalement nul et honteux... Ce n'est déjà pas si mal.