Rien à déclarer
Le 02/02/2011 à 17:40Par Michèle Bori
C'est sans tambours ni trompettes que Dany Boon continue son parcours dans un registre dont il est désormais devenu une référence grâce au succès de Bienvenue chez les ch'tis. Il nous livre avec Rien à déclarer une nouvelle comédie fraîche et pleine de bonhomie, s'offrant en plus la présence du trublion Benoît Poelvoorde, auquel suffisamment de marge est donné pour qu'il dynamite l'humeur ambiante en en faisant des caisses. Le résultat est un brin plus burlesque que Bienvenue chez les ch'tis et tout aussi chouette. Mais à part ça... rien à déclarer, bien évidemment.
Découvrez ci-dessous la critique du film Rien à déclarer
Critique Rien à déclarer
Après Bienvenue chez les ch'tis et son monstrueux succès il était évident que, d'une façon ou d'une autre, Dany Boon serait attendu au tournant de sa réalisation suivante. Contre toute attente, plutôt que d'essayer de rebondir de façon outrancière sur le record qui l'a catapulté à un degré d'estime public indiscutable, le réalisateur impose un certain profil bas en poursuivant sa traversée du créneau populaire. Un cinéma-digestif d'une humilité hautement appréciable, qui classe Rien à déclarer au rayon de la comédie doucerette cherchant avant tout à nous amuser. Et cet objectif est plutôt atteint dans sa globalité, la grande force du film reposant bien évidemment sur le duo Poelvoorde/Boon, qui n'est pas sans rappeler les heures de gloire de Gérard Oury dans ses confrontations De Funès/Bourvil. La recette de l'impossible teigneux affrontant un gentil dadais atteint donc toujours aujourd'hui une véritable efficacité dans le registre de l'antinomie loufoque. Surtout lorsque le cadre où se déroule ce combat est celui des douaniers, le clan des français s'opposant à celui des belges. Autant dire que les esclandres vont bon train et Benoît Poelvoorde revêt son uniforme de cabotin (dans le bon sens du terme) jusqu'à l'excès, pour notre plus grand plaisir bien sûr !
Du burlesque, encore du burlesque, toujours du burlesque, qui s'autorise par ailleurs quelques emprunts bienheureux à Blake Edwards dans l'aspect théâtral et visuel de certaines scènes (qu'on ne révélera pas ici), couplé aux traits populistes et humanistes du film précédent, notamment dans son exploitation de la troupe d'acteurs qui accompagnent le duo. Parce que Rien à déclarer est aussi un film de seconds rôles, auxquels vient se greffer le fleuron de la scène belge comme Bouli Lanners et François Damiens. Mais là où le film va véritablement plus loin que Bienvenue chez les ch'tis est dans le rajout d'une intrigue policière, forcément tournée en dérision, lui offrant plus de poids là où les Ch'tis se limitait quasiment à poser un univers et ses habitants. Sans compter l'incursion inattendue de séquences d'action et de poursuites en voitures dont l'étonnante tenue technique n'a rien à envier aux productions Besson (et se montrent même largement supérieures à celles de From Paris With Love par exemple). Nous avons même droit à un passage se déroulant l'espace...
Forcément, ce que l'on gagne en péripéties et en intrigue, on le perd en charme latitudinal et le grand public se sentira sans doute moins impliqué. Mais Dany Boon confirme une évidente aisance à proposer un spectacle accessible, une sorte de Théâtre de Guignol pour adultes, tapant vraiment juste à de nombreuses reprises. Sauf qu'ici, c'est gendarme contre gendarme !
Article publié le 26 novembre 2010.