Sanctum

Critique Sanctum

Ce qui permet à Sanctum de sortir la tête de l'eau sur le plan médiatique, c'est uniquement l'estampillage "James Cameron" qui l'accompagne un peu partout puisque el film demeure finalement très anecdotique. Alors du Cameron (ici producteur exécutif), il y en a, c'est vrai : le défi technologique et les outils maison qui vont avec, l'amour de l'univers aquatique et l'art de le magnifier par l'image, ainsi qu'un portrait de l'univers spéléo-scientifique en équipe qui n'est pas sans rappeler Abyss, Titanic et bien évidemment le récent Avatar. À Avatar, il emprunte d'ailleurs légèrement le contexte de la colonisation de paysages paradisiaques du Pacifique Sud par des curieux friqués des Etats-Unis qui aimeraient bien en profiter. Il s'agit là du fer de lance actuel de James Cameron, qui ne cache plus sa lutte très active pour l'écologie. Son fantôme n'est effectivement pas loin.

Le problème, c'est que c'est un autre réalisateur qui est aux commandes. Et bien que lourdement chaperonné par le producteur, Alister Grierson peine à insuffler un semblant de magie ou de rythme à son intrigue finalement très bateau de survival en milieu naturel hostile. Un groupe de spéléologues sur le point de découvrir un réseau de grottes inexplorées par l'homme à ce jour se retrouve soudainement coincé dans son centre, piégé par une tempête tropicale. Le plus expérimenté de l'équipe invite les autres à le suivre pour trouver une sortie et, forcément, toutes les dix minutes il y en a un qui casse sa pipe d'une façon ou d'une autre. Refaire L'Aventure du Poséidon dans la roche, pourquoi pas, mais Sanctum souffre d'une narration poussive et peine à susciter une quelconque empathie pour ses personnages. Surtout que, le film respectant trop scrupuleusement les clichés, il est devient désespérément aisé de deviner qui sortira et qui restera coincé.

Le propos de fond - un fiston humaniste qui affronte son père radical -  avançant avec des semelles de plombs et l'intrigue que sporadiquement à impliquer le spectateur, il ne reste qu'un aspect digne de susciter l'intérêt : la 3D. Avec James Cameron en coulisses, on n'en attendait bien évidemment pas moins, mais on peut au moins reconnaitre à Sanctum une utilisation de l'outil plutôt judicieuse, en particulier lors des séquences purement aquatiques. C'est pas la panacée, mais les technophiles curieux peuvent se laisser tenter...

Article publié le 14 février 2011