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Taking Manhattan

Le 13/08/2010 à 10:13
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Notre avis
4 10 Taking Manhattan ne restera clairement pas dans les annales du genre mais ce n'est pas une raison aux amateurs de castagnes made in HK de le bouder. Kirk Wong délivre une petite série B loin de la maestria du Syndicat du Crime, de City on Fire ou son Crime Story certes, mais qui demeure suffisamment sympathique et nerveuse pour assurer le divertissement.

Critique de Taking Manhattan, un film de Kirk Wong

Critique de Critique de Taking Manhattan, un film de Kirk Wong, un film de Kirk Wong

 

Kirk
Wong est un peu le cinéaste maudit de la Nouvelle Vague
hongkongaise. Dans l'ombre de Ringo Lam (City on Fire, Full Alert), de John Woo (Le Syndicat du Crime, The Killer) ou encore de Tsui Hark (le cinéaste/producteur qui donnait à l'époque le La à toute l'industrie du cinéma), Kirk Wong a pourtant accouché d'une poignée de polars qui, à défaut d'être essentiels, s'imposèrent comme des jalons importants du genre. Nous pensons notamment à Crime Story (1993), un des rares Jackie Chan pour adultes, ainsi que Rock n' Roll Cop et OCTB : Organized Crime and Triad Bureau (1994). Maudit également parce qu'il perdit à deux reprises le contrôle de son film face à son producteur (le mégalo Tsui Hark sur Gunmen) et sa star (Jackie Chan soucieux de délivrer avec Crime Story un film qui ne ternirait pas son image). Alors que Rock n' Roll Cop et OCTB sont à ce jour encore honteusement inédits chez nous, Metropolitan édite une petite série B oubliée, sympathique mais mineure au sein de l'œuvre du cinéaste.

Critique de Critique de Taking Manhattan, un film de Kirk Wong, un film de Kirk Wong

 

On peut aisément rapprocher Kirk Wong du Ringo Lam des années 90. Ce sont tout deux des cinéastes résolument urbains qui mettent en scène des personnages (flics ou gangsters) en marge de la société, récusant violemment l'ordre établi. Les deux hommes ont par ailleurs en commun un goût certain pour la mise en scène nerveuse, crue et sans fioriture. La différence entre les deux hommes, qui expliquerait en partie la raison pour laquelle Wong s'est fait uelque peu oublier, se situe au final dans leur utilisation de cette mise en scène. L'un, Ringo Lam, aura pour constance de coucher sur pelloche les maux de la société hongkongaise, poisseuse et crépusculaire (et pour cause, la rétrocession approche) ; l'autre, Kirk Wong, pense avant tout au rythme, à l'efficacité visuelle. Son œuvre ne possède pas véritablement de thématique à proprement parler. Kirk Wong est un faiseur. Un bon faiseur. Pas plus. Mais c'est déjà pas mal dirons-nous.

Critique de Critique de Taking Manhattan, un film de Kirk Wong, un film de Kirk Wong

 

Pak Tong Cheuk expliquait dans Hong Kong New Wave Cinema (1978-2000) (Intellect Ltd, 2008) qu'en tournage le cinéaste se fiait à son intuition. "Il se balade dans les rues, visite divers quartiers et gens afin de se nourrir de la vitalité sous-jacente de Hong Kong". Il a effectivement pour habitude - comme bon nombre de ses confrères - de tourner en extérieur caméra au poing, à l'arrache et sans autorisation officielle, faisant fi des badauds. Il n'y pas de raison pour lui de ne pas suivre la même règle de conduite en traversant l'Océan Pacifique. Seulement, étranger dans une ville qu'il ne connaît pas, il peine à retranscrire l'effervescence des rues de Manhattan. Le bougre ne parvient pas plus à transcender son scénario hormis lors des scènes d'actions, terrain sur lequel il n'a décidément rien à prouver. Sa gestion du rythme, des angles de caméra sauveraient presque à eux seuls tous les défauts du film. Taking Manhattan ne restera clairement pas dans les annales du genre mais ce n'est pas une raison aux amateurs de castagnes made in HK de le bouder.






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