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Test Blu-ray : Mean Streets

Le 13/04/2011 à 11:35
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Test Blu-ray Mean Streets C'est une exclusivité mondiale. Carlotta édite le premier chef d'oeuvre de Martin Scorsese en Blu-ray avec une image et un son entièrement remasterisés, qui plus est rempli à crac de suppléments aussi instructifs que divertissants. De la sérigraphie à la jaquette, Carlotta signe un travail éditorial exceptionnel qui s'impose d'emblée comme l'un des musts de l'année 2011. Mean Streets est disponible en Edition Collector DVD et Edition Collector Limitée Blu-ray le 6 avril 2011.

Test Blu-ray Test Blu-ray Mean Streets






Image : 9/20
Vous pouvez d'ores et déjà jeter votre ancienne édition DVD Aventi à la poubelle ! Ce master Haute Définition laisse pantois devant la beauté et la stabilité de la copie proposée ici. Présenté dans son format 1.77 respecté, Mean Streets renaît littéralement devant nos yeux. Filmé la plupart du temps caméra à l’épaule, le film de Martin Scorsese peut compter sur la compression AVC pour consolider les plans vifs et nerveux qui donnent son identité à Mean Streets et qui finissent de l'ancrer dans une réalité quotidienne. La photo contrastée, parfois poisseuse signée Kent Wakeford est superbement restituée y compris sur les séquences nocturnes ou celles se déroulant dans le bar principal noyé sous les éclairages rouge presque démoniaques. La palette colorimétrique ne bave pas et s'avère excellemment saturée, la restauration est vraiment superbe, les noirs denses, le piqué étonnant, les contrastes ciselés et le grain cinéma heureusement conservé. Seules quelques séquences sont marquées par une définition peut-être moins pointue mais considérant l'âge du film (1973 tout de même !), cette édition HD offre un confort de visionnage inédit, exceptionnel et inégalé, d'autant plus que Carlotta est le premier éditeur au monde à la proposer aux cinéphiles.

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Son : 8/20
Carlotta a misé sur un mixage PCM mono de très bon acabit autant pour la version originale que pour la piste française. Les deux alternatives acoustiques se valent et offrent un rendu des voix saisissant même si la version originale est marquée par quelques fluctuations où les dialogues réalisés en son direct laissent parfois momentanément la place à ceux enregistrés en postsynchronisation. Cette variation du volume intervient à plusieurs reprises mais ne gâche en rien le visionnage et renforce même l’aspect nostalgique de l'oeuvre de Martin Scorsese. La version française est de son côté peut-être moins riche en terme d'ambiances annexes mais tout aussi limpide et propre, restituant les dialogues au doublage "old school" de manière homogène. Evidemment, la restauration des deux pistes sonores profitent grandement à la superbe bande-originale alliant les cultes Be my baby des Ronettes et le Jumpin' Jack Flash des Rolling Stones. Enfin, aucun craquement ou souffle sporadique n'est à déplorer.

Mean Streets

Bonus : 10/20
Carlotta signe cette fois encore un travail éditorial imposant et nous accordons de ce fait la note maximale à cette interactivité qui comble toutes nos espérances.

Voyage à travers Mean Streets (26min50)

Comme dans un commentaire audio, Martin Scorsese se penche sur la genèse de Mean Streets ainsi que sur les évènements de sa vie ayant inspiré certaines scènes clé de son troisième long métrage. Il déclare d'ailleurs avoir condensé 6 ou 7 ans de sa vie en une fiction se déroulant sur 3 ou 4 jours. Illustré par les scènes du film correspondantes aux anecdotes, mais aussi par des photos issues du tournage, ce commentaire en dit long sur la jeunesse du réalisateur et sur son enfance passée dans un contexte de crime organisé du quartier de Little Italy de New York. Dans une seconde partie, Martin Scorsese explique qu'il se destinait d'abord à une vie religieuse et entre au séminaire en 1956. Renvoyé au bout d'un an, il termine ses études à la Cardinal Hays School (dans le Bronx) avant d'intégrer l'université de New York (NYU) en 1960 où il fréquente les cours de cinéma. Regorgeant d'informations captivantes sur la thématique du film, les origines siciliennes du cinéaste, la religion, la violence de la rue, le jeu et les improvisations des comédiens, cette analyse en dit plus long que certains autres commentaires qui ne parviennent même pas à en dire le tiers en 1h30.

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De Little Italy à Hollywood (20min47)
C'est au tour de Kent Jones, critique et cinéaste, de prendre la parole et de compléter habilement les propos tenus par Martin Scorsese dans le segment précédent. Notre nouvel interlocuteur livre un regard personnel sur Mean Streets et se remémore même sa première vision du film lors de sa sortie alors qu'il n'était âgé que de 9 ans. Tout d'abord, Kent Jones insiste sur l'évolution des représentants des Italo-Américains dans le cinéma hollywoodien, tenus à l'origine par des comédiens tels que Kirk Douglas et même Steve McQueen. C'est à partir du Parrain que les rôles d'Italo-Américains seront tenus par de véritables comédiens issus de cette souche, Mean Streets s'étant engouffré dans cette brèche avec un réalisme confondant. Le côté artisanal de l'oeuvre de Martin Scorsese est analysé tout comme l'utilisation des chansons populaires dans le film (un procédé relativement avant-gardiste pour l'époque), les liens entre la bande-son et les personnages, le tournage à Little Italy et les séquences en intérieur à Los Angeles, l'interprétation, et le côté documentaire de Mean Streets. Par la suite, Kent Jones relie les thématiques de ce film au documentaire Italianamerican (présent dans cette édition Blu-ray) dans lequel Martin Scorsese donne la parole à ses parents sur leurs origines siciliennes. A la fin de cette analyse, Kent Jones se penche sur le film charnière qu'est Mean Streets, avec lequel Martin Scorsese décide de s'exprimer en son propre nom comme le lui avait conseillé John Cassavetes après avoir vu Bertha Boxcar, qu'il avait détesté mais grâce auquel il s'était aperçu que ce jeune cinéaste avait beaucoup d'autres choses à dire.

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Lumière instinctive (18min14)
Le chef opérateur Kent Wakeford, qui a signé les photos de Mean Streets et d'Alice n’est plus ici de Martin Scorsese nous fait part de ses souvenirs de tournage. Cette interview est menée par le critique et historien du cinéma Michael Henry Wilson et fait la part belle au système D qui régnait sur le plateau mais aussi sur la reconstitution de l'atmosphère new-yorkaise pour les scènes intérieures tournées à …Los Angeles. En effet, pour des raisons pratiques et économiques, le tournage du bar principal et des autres séquences intérieures a été déplacé de l'autre côté des Etats-Unis mais aucune scène n'a été tournée en studio. Les partis-pris esthétiques (usage de la caméra à l'épaule pour renforcer la nervosité des personnages) ainsi que la photo du film sont évidemment passée au peigne fin, notamment l'ambiance presque pandémoniaque du bar dans lequel déambulent les personnages de Mean Streets. Kent Wakeford se souvient également des improvisations des acteurs qu'il devait suivre instinctivement, de la complexité de l'éclairage, mais aussi et surtout de la fureur et de l'énergie qui émanaient des comédiens, en particulier de Robert de Niro et de Harvey Keitel, qu'il croyait être de vraies petites frappes new-yorkaises. Quelques photos du tournage viennent illustrer ce module passionnant du début à la fin.

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De retour dans son quartier (6min56)
Il s'agit d'une excellente featurette comme il en fleurissait tant dans les années 70 et que l'on a souvent plaisir à découvrir sur les galettes des films de cette époque. Cheveux longs, pantalon pattes d'eph et grosse boucle de ceinture apparente, Martin Scorsese fait le tour de son quartier de Little Italy avec deux amis d'enfance et tous se remémorent quelques souvenirs mis en scène dans Mean Streets qui venait d'être tournés. Nous voyons rapidement le réalisateur chez sa mère (qui apparaît dans Mean Streets lors de la crise d'épilepsie) et les amis arpenter Elizabeth Street tandis qu'un parallèle est fait avec les images du film tournées dans le même quartier.

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Les rues de Mean Streets (6 min)
Si vous n'avez jamais eu la chance de fouler les trottoirs du quartier de Little Italy à New York, ce module est fait pour vous. C'est ici l'occasion de dresser un parallèle entre les lieux de tournage de l'époque et tels qu'ils sont devenus aujourd'hui. Ou comment des bâtiments quelque peu délabrés ont laissé place à des boutiques de luxe ou des restaurants branchés. La célèbre fête de San Gennaro, du nom du Saint Patron de Naples, est ici évoquée. Il s'agit d'un grand festival de rue organisé chaque année à Little Italy, le long de Mulberry Street. Durant 11 jours, les parades, processions et attractions diverses (tel le concours de mangeurs de pâtes) s'enchaînent pour le plus grand plaisir des touristes. Aujourd'hui, Little Italy n'est plus qu'une version carte-postale d'un quartier qui a cessé d'exister mais où subsistent quelques vestiges du passé, comme certains paliers authentiques que Martin Scorsese nous montre dans Mean Streets. La caméra fait ensuite un détour à Elizabeth Street où a grandi le réalisateur.

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Home movies (10min33)
Ce supplément, véritable petit bijou, est composé d'un montage inédit des films Super 8 utilisé pour le générique d'ouverture de Mean Streets. Ces bobines en excellent état proviennent des archives de Martin Scorsese et ne disposent pas de de piste sonore. Certains de ces plans ont été tournés par le frère du réalisateur mais la plupart ont été réalisés par Martin Scorsese lui-même à la façon d'un amateur, sans utiliser de zoom ni d'éclairage. Comme le déclare le réalisateur sur le carton d'introduction : "ce film miniature se suffit à lui-même et dit ce qu'est Mean Streets". Outre Martin Scorsese lui-même, nous y voyons Harvey Keitel, les rues bondées de Little Italy et la vie de quartier comme a voulu la retranscrire le réalisateur dans son film.

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EXCLUSIVITE BLU-RAY


Italianamerican (47min12)

En exclusivité Blu-ray Disc, Carlotta propose ce court-métrage réalisé par Martin Scorsese en 1974. Ce "film-jumeau à Mean Streets", comme le dit Kent Jones dans le segment "De Little Italy à Hollywood", met en scène les parents du réalisateur, Charles et Catherine, et nous permet d'assister à une discussion sur l'histoire de leur famille et de leur quartier. Dans l'appartement familial, Martin Scorsese lance la conversation, reste en retrait et laisse surtout sa mère, à qui il a visiblement piqué sa folle énergie, son bagou, les traits et son don de raconter des histoires, passer du coq-à-l'âne tandis qu'elle se lève plusieurs fois pour remuer la sauce-tomate des pâtes en train de bouillir. Le père en profite alors pour contester parfois les dires de sa femme qui revient alors de sa cuisine et n'hésite pas à couper la parole à son mari pour reprendre la conversation là où elle l’avait laissée ! Italianamerican a été réalisé dans le cadre d'une mini-série destinée à faire le portrait des communautés peuplant les Etats-Unis, à l'occasion du bicentennaire en 1976. Martin Scorsese s'est donc naturellement chargé de la communauté italo-américaine. Les prises de vue se sont déroulées sur deux week-ends à raison de 4 à 5 heures de tournage. Italianamerican demeure un documentaire drôle, émouvant et instructif dans lequel le réalisateur ne se contente pas d'interroger seulement ses parents sur leurs origines et leurs premiers boulots, mais également sur leur vision du rêve américain. Les parents se prêtent au jeu avec générosité, en accentuant d'ailleurs parfois le degré de l'italianité, visiblement pour le plus grand plaisir de Martin Scorsese… et des spectateurs. Ce contrepoint documentaire de Mean Streets complète de ce fait astucieusement le film. Enfin, Italianamerican était déjà disponible dans le DVD consacré aux premiers courts-métrages et documentaires de Martin Scorsese sorti en juin 2007.

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L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (3min30) et les credits du Blu-ray.



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Mean Streets
Mean Streets
Sortie : 6 Avril 2010
Éditeur : Carlotta

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