Comme souvent sur les titres Dreamworks animation, le DVD de Shrek 3 propose le minimum syndical même si les limites évidentes du DVD s'imposent sur les quelques "défis" techniques que se sont lancés les créateurs comme les ciels poussivement nuageux où l'on décèlera discrètement la compression ça et là. Le format HD-DVD devrait s'en tirer avec plus d'aisance. Néanmoins, notons la tenue générale de l'ensemble qui parvient sans mal à restituer l'univers graphique du film à partir de sa source numérique d'origine, livrant une foultitude de détails, notamment dans les décors et certaines fibres vestimentaires sur les plans serrés. Les possesseurs des deux épisodes précédents seront en terrain connu...
Sur un plan sonore, dans le but de caser le plus de langues possibles, la compression fera ici un peu plus des siennes en offrant un Dolby Digital 5.1 bien timide. Bien évidement l'atmosphère est là, avec une ouverture frontale aux effets stéréo assez généreux, mais on est vraiment loin du spectacle épique que devrait offrir un film comme celui-ci. On se retrouvera avec, tout au plus, quelques bruits de fond ça et là, un caisson n'intervenant qu'en cas de frasques musicales et des surrounds quasi inexploités. Le relief général sauve l'ensemble, mais on est en droit d'attendre bien plus.
Le film s'adressant à la famille et plus précisément aux enfants, la version française (artistiquement honnête) est encore moins bien lotie. Les différences sont minimes, mais pourtant bien là. Les voix du canal central prennent le dessus, effaçant quelque peu un enveloppement déjà pas particulièrement démonstratif et surtout un poil moins détaillé que la version originale. Pas encore une référence, quoi..
Album des élèves de Worcestshire :
Ca commence mal d'entrée de jeu puisque l'on a ici droit à un gadget totalement inutile comptant sur la bienveillance de fans hardcores. En l'occurrence, il s'agit d'un album interactif réunissant quelques personnages de la classe du jeune Roi Arthur. En sélectionnant le nom de n'importe lequel d'entre eux, on a accès à une fiche personnalisée renchérie d'interventions audio à propos de leurs gouts, leurs désirs, et autres choses dont on se fiche totalement...
Scènes supprimées (18min25) :
Déjà plus digne de figurer sur le DVD, ce module en trois actes (pour trois scènes coupées) se saborde un peu par le bon sens : comment peut-il y avoir des scènes coupées sur un film d'animation dont le montage est conçu avant le "tournage" ? La réponse demeure des plus surprenante puisqu'il ne s'agira pas réellement de scènes, mais plutôt d'une séance de Lay-Out où l'équipe du film commente une série de dessins sommaires affichés sur un tableau. Tout le monde s'amuse (ils ont de la chance) alors que ce n'est effectivement pas très drôle, même si l'on n'a pas attendu ces séquences coupées pour déceler les limites de la franchise. Il sera ici question d'un monstre mystérieux au fond d'une grotte, d'une scène de cantine à la fac d'Arthur, ainsi qu'une relecture de Cyrano De Bergerac. Sachant qu'il s'agit d'un comparatif à un story-board (sans les voix des acteurs), on regrette de ne pas y voir figurer la fonction multi-angle.
A la rencontre des personnages (10min41) :
Que serait un DVD confondant interactivité et auto-promo sans sa fameuse featurette dévoilant les comédiens derrière un micro ? Comme sur le DVD de Shrek 2 qui était déjà comme le DVD de Shrek 1, on ne se surprendra plus à entendre Eddie Murphy, Mike Myers, Cameron Diaz et leur joyeuse bande vendre le film comme un renouveau dans l'industrie lorsqu'ils ne racontent pas inutilement l'intrigue. Vite vue, vite oubliée, même l'apparition d'Eric Idle des Monty Python laisse de marbre...
La Technique de Shrek (9min55) :
Voilà encore la seule chose qui servira à peu près de making of. Dix minutes sur une édition double collector, c'est limité... D'autant plus que le module demeurera en cela aberrant que tout le monde est ici convaincu d'avoir offert au film une avancée technique spectaculaire, sans même reconnaître une certaine laideur globale bien fidèle aux films précédents. Enfin, technologie il y a effectivement eu, mais elle aura surtout permis aux animateurs de concevoir le film rapidement. Un terme répété sans cesse ici et qui reflète bien l'état d'esprit de la franchise : faire un film le plus vite possible. Pour ceux que ça intéresse, on évoquera également la conception des fringues et coupées de cheveux de synthèse...
Le reste des suppléments ne sera qu'une accumulation de choses superflues. Un Guide de Shrek pour être de bons parents, avec des conseils pas spécialement amusants malgré l'effort fourni, un juke-box donnant accès aux scènes chantées des autres films Dreamworks ainsi que les bandes annonces de ces mêmes film. Un menu spécial enfant est également proposé. Outre des Shrektivités disponibles en DVD-rom, il propose un jeu totalement stupide qui consiste à poser une question à Merlin... naturellement, le bonhomme répond par oui ou non sans même savoir ce que l'on avait demandé.
Comme souvent, à défaut d'avoir éclairé la lanterne du spectateur sur le film, l'éditeur atteint son objectif : convaincre de s'intéresser à ses autres produits !