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Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)

Le 06/05/2009 à 08:01
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Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)

Depuis le succès public et critique de Priscilla Folle du Désert, Stephan Elliott n'a pas réalisé beaucoup de films puisque son dernier en date, Le Voyeur (aka Eye of the Beholder), remonte à plus de dix ans en arrière. Le cinéaste est de retour avec Un Mariage de Rêve, adapté de la pièce Easy Virtue de Noël Coward. Une comédie so british particulièrement réjouissante, de par sa mise en scène débordante d'énergie, ses dialogues aux petits oignons et son casting savoureux. Un film qui donne aussi l'occasion à Jessica Biel de faire ses preuves dans un registre nouveau pour elle, face à Kristin Scott Thomas, Colin Firth et Ben Barnes.

Nous avons eu le grand plaisir de rencontrer Stephan Elliott, de passage à Paris le mois dernier. Sans langue de bois et avec la vivacité qu'on lui soupçonnait, le cinéaste australien nous parle de son retour vers le cinéma, des conditions de tournage d'Un Mariage de Rêve, de sa mise en scène très spontanée ou encore de ses acteurs, délivrant au passage sur ces derniers quelques anecdotes croustillantes...

 

 

Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)

 

Filmsactu.com : Il y a longtemps que vous n'aviez pas réalisé un film. Qu'avez-vous fait pendant toutes ces années ?

Stephan Elliott : Oui, cela fait onze ans. L'industrie du cinéma commençait à ne plus du tout m'amuser. Le dernier film que j'ai fait était un thriller politique sérieux (ndlr : Le Voyeur) et j'ai travaillé avec des Américains qui se sont avérés être des gangsters : ils sont partis avec l'argent. J'ai dû finir le film par mes propres moyens, ce qui a pris cinq ans au lieu de trois. Je me suis littéralement ruiné. A l'issue de cette histoire, j'ai voulu tout arrêter et tirer un trait sur le cinéma. Il était temps de partir. Entre temps, j'ai fait tout un tas de choses, comme de travailler dans un bar, et j'ai beaucoup écrit. Mais je l'ai fait pour moi, pas pour le cinéma. Quelques années plus tard, j'ai eu un accident de ski en France et je me suis fracturé le dos. J'étais complètement cassé en deux et une partie de mon corps était totalement paralysée. Cet accident m'a coûté quatre ans et demi de ma vie. Je suis resté très longtemps à l'hôpital, j'ai dû réapprendre à marcher et j'ai eu le temps de réfléchir. Cet accident m'a réveillé et je me suis dit qu'il était temps de me remettre au travail. Voilà donc ce que j'ai fait pendant tout ce temps !

 

Comment avez-vous été amené à adapter la pièce Easy Virtue ?

Justement, alors que je me disais donc qu'il fallait que je m'y remette, le producteur Barnaby Thompson m'a apporté la pièce originale. Ma première réaction a été de refuser. Je lui ai dit que je n'étais pas la bonne personne pour ce genre de film. Barnaby m'a répondu que c'était pour cela qu'il s'adressait à moi, parce que j'étais potentiellement le mauvais réalisateur. C'était une manière intéressante de voir les choses. J'ai donc lu le scénario et j'ai été tout de suite intéressé par le personnage de Jessica Biel, Larita. Elle me ressemble beaucoup. Elle se retrouve coincée dans cet horrible monde anglais et elle commence à se battre pour en sortir. Quand j'ai pris conscience de cette dimension-là, je me suis dit que je pouvais travailler là-dessus. Il y avait une piste à suivre parce que je m'identifiais à cette situation. Et pour anticiper la question : oui, nous nous moquons bel et bien des Anglais. (rires)

 

Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)

 

Jusqu'à quel point avez-vous pris des libertés par rapport à la pièce d'origine ? Le personnage féminin était-il aussi moderne ?

Le film s'éloigne beaucoup de la pièce. D'abord parce que la pièce a été écrite comme un mélodrame, avec un ton sérieux et très sombre. Il faut savoir que Coward n'avait que vingt-deux ans quand il l'a écrite et s'il s'est fait par la suite connaître par son humour, il n'était pas drôle du tout à cette époque. Or lorsque Hitchcock en a fait une première version cinématographique, il se trouve qu'il avait vingt-deux ans lui aussi. Ils étaient des enfants tous les deux. Coward n'était pas encore Coward, Hitchcock n'était pas encore Hitchcock. Sur le plan stylistique, il était intéressant de se demander ce qu'un Hitchcock ou un Coward plus âgé aurait fait de cette histoire, comment ils l'auraient abordée vingt-cinq ans plus tard, à l'apogée de leur talent respectif et en tant qu'adultes. Ensuite, en tant que réalisateur, j'ai voulu faire un film rock'n roll. Je voulais qu'il y ait des effets spéciaux, que la musique soit moderne. Regardez aussi les costumes : Jessica a l'air d'une star de cinéma des années 30. Que fait-elle en 1924? Il était très amusant de mélanger tout ça. Le film a une touche rock'n roll très contemporaine tout en étant fidèle aux thèmes de Coward.

 

En quoi avez-vous apporté un regard neuf sur ces thèmes ?

Je sais que le public de ce film sera essentiellement composé d'adultes, mais il y a une chose dont je suis fier : rien ne m'a plus marqué que d'assister à une projection avec des jeunes de 16 ans qui n'avaient jamais vu un tel film auparavant et qui en sont sortis surpris de s'être autant amusés. Pour eux, c'était le genre de films que leurs parents seraient allés voir mais pas eux. Et pourtant, ils se sont amusés. Il était très important pour moi que le public plus âgé s'y retrouve mais que les jeunes puissent eux aussi apprécier. Je pense que nous avons réussi sur ce plan.

 

Le film raconte une histoire en fin de compte très triste, puisque nous assistons en plus du calvaire de Larita à la destruction d'une famille, mais avec un ton humoristique puisque certaines scènes s'apparentent à une farce, comme par exemple celle du chien... Aimez-vous particulièrement ce genre de contraste?

Oui, c'est du comique tarte à la crème. En fait, le film ne parle pas seulement de la destruction de cette famille mais aussi de la chute de l'Angleterre. Lorsqu'il a écrit la pièce, Coward se moquait de ses compatriotes et c'est quelque chose qui m'a beaucoup amusé car en tant qu'Australien, j'aime évidemment me moquer des Anglais. Ce qui est bien avec ce genre d'humour tarte à la crème, c'est qu'il fonctionne dans tous les pays. Les Français sont d'ailleurs très doués en la matière. Tout le monde comprend l'humour populaire quand il se traduit de manière visuelle. Cette scène du chien fonctionne partout parce que personne ne la voit venir. Elle produit toujours un choc quand elle arrive et à toutes les projections, on a pu entendre des exclamations !

 

Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)


Le personnage joué par Kristin Scott Thomas, Mrs Whittaker, est aussi comique malgré elle.

C'est surtout grâce à Kristin. Elle a apporté une dimension physique à la comédie. Elle faisait parfois des trucs bizarres et je lui disais "Mais qu'est-ce que tu nous fais?". Elle me répondait : "Là je suis ma maîtresse d'école", ou encore "Maintenant, je joue plutôt ma mère". Il était très amusant de voir ce qu'elle apportait chaque jour à son personnage. Elle lui a bien sûr aussi apporté toute sa dimension dramatique, mais elle l'a rendue très comique. Ce qui est intéressant avec Mrs Whittaker c'est qu'on serait tenté de dire qu'elle est la méchante dans cette histoire mais en réalité ce n'est pas vraiment le cas. Vous ne pouvez pas lui en vouloir de s'accrocher à sa famille, à ses terres, à sa maison. Elle se bat pour survivre alors que son mari, lui, se fiche de tout. Il était important aussi pour moi de montrer cela. Je voulais aussi que l'on se demande ce qu'il y avait finalement de si mal là-dedans. A travers Larita, Mrs Whittaker entrevoit l'Amérique rayonnante, ce concept de modernité, et elle se dit que tout cela finira par s'effondrer. Il faut donc comprendre qu'il n'y a pas que du mauvais dans le fait de s'accrocher au passé et qu'il vaut mieux avoir une Histoire. Je viens d'ailleurs moi-même d'un pays dont l'Histoire n'est pas très longue. L'Australie est un pays jeune.

 

Le film est très visuel alors que vous auriez pu vous reposer uniquement sur les dialogues. Comment avez-vous travaillé le style visuel ?

Nous avons voulu insuffler une réelle énergie au film. L'année dernière, au moment du tournage, la grève des scénaristes faisait rage et tout le monde, y compris les acteurs, était très occupé. Nous avons eu énormément de mal à trouver un créneau pendant lequel toute l'équipe pourrait se libérer et ça s'est passé d'un coup, sans prévenir. Tout le monde était soudain disponible mais dans un laps de temps très limité. Du coup, alors que j'étais supposé avoir dix semaines pour tourner, on m'a annoncé que je n'en aurai que sept et qu'il n'y avait pas le temps de faire de répétitions. J'aurais pu prendre peur mais je me suis dit que ça valait le coup d'essayer. Ce contexte explique qu'il y ait une telle énergie dans le film. Elle était bien réelle. Tous les jours, une fois que tout le monde était prêt, nous mettions directement en marche la caméra sans aucune répétition et nous commencions à tourner. En plus, il y avait un excellent état d'esprit. Je me rappelle un jour avoir perdu mon sang froid et m'être exclamé : "Je ne peux plus travailler dans ces conditions! C'est de la folie!". Et Kristin de me dire : '"Mais qu'est-ce que tu racontes? On s'éclate! On n'a rien à préparer, rien à penser!". Maintenant, quand je vois le résultat, je vois à quel point cette énergie transcende tout le film. Et dans ce que vous voyez à l'écran, certaines choses sont venues naturellement. Quand vous voyez Jessica et Kristin se toiser, il y a du vrai. Dans ces moments-là, je mettais vite en marche la caméra. En fait beaucoup de choses étaient travaillées directement sur place entre les acteurs.

 

Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)

 

Vous improvisiez les mouvements de caméra sans story-board ?

Absolument. Je travaille sans story-board. C'était très amusant mais aussi très épuisant. A la fin de la journée, tout le monde s'effondrait littéralement. Cela dit, quand on a dû tourner en hiver en Angleterre, la lumière n'était bonne que quatre heures par jour. A cela, je n'étais pas préparé! Imaginez un peu, n'avoir que quatre heures là où j'étais censé en avoir douze par jour! Du coup, j'ai transformé certaines scènes de jour en scènes de nuit par manque de lumière. D'autres scènes ont l'air d'avoir été tournées de jour mais ne le sont pas. Pour celles-ci, il fallait ajouter artificiellement de la lumière et c'était particulièrement difficile. Il y a aussi des scènes que nous avons mises en boîte très rapidement, comme celle de la chasse avec le renard qui a été tournée en trois heures. Dans un film américain, ça aurait pris trois jours. Toute cette énergie était donc épuisante mais elle se ressent dans le film.

 

Cela devait être très stimulant pour les acteurs !

Exactement ! Tout le monde courait dans tous les sens, c'était parfois hilarant. Encore une fois, Kristin s'est beaucoup amusée.

 

Il faut dire que Kristin Scott Thomas est une actrice très expérimentée. Etait-ce aussi facile pour ceux qui l'étaient moins ?

Effectivement, pour elle c'était facile. C'était davantage un défi pour ceux qui avaient moins d'expérience.

 

Qu'en était-il de Ben Barnes ?

Ben est formidable. Il vient du théâtre et il a une grande expérience de la scène donc ça ne lui a pas posé de problème. En revanche, il y a bien quelques membres du casting qui ont rencontré plus de difficultés mais nous n'allons pas entrer dans le détail. Et puis après tout, ils ont appris. Je leur ai dit qu'il n'y avait pas d'autre solution et ils se sont adaptés en quelques jours.

 

Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)

 

Comment Jessica Biel est-elle arrivée sur le film ? Ce rôle repose sur un registre très différent de ce qu'elle fait habituellement.

Nous avons auditionné beaucoup d'actrices et un jour, on m'a demandé ce que je penserais de Jessica Biel. J'ai dit que je ne savais pas, que je ne la connaissais pas, et nous avons organisé une rencontre. Dès qu'elle est arrivée, j'ai été frappé par sa grâce et sa beauté. Quand elle entre dans une pièce, elle fait forte impression. C'est d'abord cela qui a captivé mon attention. Ensuite, et ça c'est une astuce de réalisateur, je lui ai sorti une blague cochonne. Elle m'a regardé avec un sourire en coin et il y avait cette petite étincelle dans ses yeux. J'ai été surpris qu'elle ne soit pas du tout perturbée et je me suis dit qu'elle avait un grand sens de l'humour. De plus, personne ne lui a jamais demandé de jouer ce genre de rôles. J'ai vu beaucoup d'actrices expérimentées dans le domaine mais j'ai préféré parier sur elle. Parfois, il est préférable de travailler avec des acteurs qui ont cette soif de se révéler dans quelque chose de différent. Ils se donnent à fond là où d'autres s'ennuient et font ça uniquement pour l'argent. J'ai parié sur elle et je pense que ça a payé car elle est exceptionnelle dans le film.

 

Comment avez-vous eu l'idée de la toute première scène du film, cette introduction qui reproduit le style des films de l'époque ?

Comment se fait-il qu'aucun journaliste ne m'ait parlé de cette scène avant? Vous êtes la première! En fait, dans la pièce d'origine, Larita était juste une riche divorcée. Ils se rencontraient dans le sud de la France, mais on n'en savait pas plus. Or je voulais vraiment en faire un personnage de femme moderne. Qu'est-ce qu'une femme moderne de cette époque ? Une femme qui brise les règles. Nous avons fait des recherches et nous avons trouvé quelque chose sur cette femme qui avait concouru en 1928 au Santa Monica Grand Prize déguisée en homme. Là, nous tenions vraiment quelque chose d'intéressant. Nous avons trouvé les images originales sur Internet. Ensuite, nous avons fait tout un travail pour les recréer afin d'intégrer nos acteurs dans la scène. Il a fallu employer beaucoup d'effets spéciaux.

 

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La musique est-elle jouée intégralement par le même orchestre ?

Oui. Dans beaucoup de films, vous entendez des musiques tristes pour les scènes tristes et des musiques joyeuses pour les scènes joyeuses. C'est trop facile. C'est pourquoi nous avons créé ce petit orchestre dont les musiciens sont de vieux amis à moi. Nous les avons posés là et nous avons simplement improvisé. Tout le monde venait avec une idée de chanson, on ajoutait de la musique moderne tout en jouant à la manière des orchestres des années 20. C'était très organique et on s'est vraiment éclatés. Vous l'aurez peut-être remarqué mais dans la scène où la guerre est évoquée, une scène particulièrement sombre puisque Mr Whittaker est en train de raconter qu'il est mort à l'intérieur, la musique est très joyeuse et je pense que c'est ce contraste qui fait toute la scène. Mettre un morceau triste n'aurait pas fonctionné. Dans ce genre de cas, il vaut mieux prendre le contre-pied avec la musique. La scène n'en est que plus forte.

 

C'est très différent de ce qu'on aurait vu dans un film hollywoodien.

Exactement, c'est complètement à l'opposé. Et c'est pour cette raison que cela fonctionne. On s'est vraiment éclatés avec la musique et je pense que j'aime la bande originale autant que j'aime le film lui-même. Je l'écoute toujours à l'heure actuelle alors même que je l'ai produite. J'ai d'ailleurs moi-même chanté sur quelques titres.

 

Comment ça s'est fait ?

Je n'ai pas résisté ! (rires)

 

Jessica Biel et Ben Barnes chantent aussi quelques titres...

Tout à fait. D'ailleurs Ben a une voix absolument magnifique !

 

Il chante aussi pendant le film, en tant que personnage. Comment cette idée a-t-elle émergé?

Nous étions simplement assis ensemble un jour et un de ses amis lui a soudainement demandé de chanter une chanson. Dès que je l'ai entendu, j'ai compris. Il a une voix absolument incroyable. Vous pouvez vous en rendre compte un peu dans le film mais vous devriez l'entendre en vrai ! Il a travaillé sa voix suivant une formation classique et elle est particulièrement belle. A partir de l'instant où je l'ai entendu chanter, j'ai décidé d'intégrer ça dans le film. Par la suite, en travaillant sur des scènes avec Jessica, j'ai réalisé qu'elle savait elle aussi chanter et qu'elle avait une belle voix. Du coup, elle a participé à la bande originale. Tout cela n'était pas prévu au départ et a été improvisé en cours de route.

 

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Parlez-nous de la scène du tango. Que signifie-t-elle pour vous dans l'histoire ?

Ah oui, le tango... En tant que scénariste, je ne saurais toujours pas vous expliquer ce qui se passe vraiment à la fin du film. Nous avons délibérément fait une fin ouverte. Mais ce tango qui est très sexy vient de ces bordels de Buenos Aires. Il est donc intéressant de les voir faire une danse aussi sexuelle dans cet univers. C'est un vrai défi de leur part. Ils auraient pu faire n'importe quelle autre danse mais ils choisissent celle des prostituées au beau milieu de cette réception. Autre chose, je soupçonne que Colin (ndlr : Colin Firth) ait accepté le rôle juste pour cette danse. Au départ, il ne sait pas danser et il m'a prévenu dès le début qu'il ne se sentait pas capable de faire cette scène. Jessica et lui ont suivi des cours de danse avec un instructeur et ce que faisait Colin était épouvantable. Mais un jour, le chorégraphe lui a donné une nouvelle manière d'aborder les choses en lui disant de concevoir cela comme une chorégraphie de combat. Comme dans les films d'action. Une fois qu'on lui a dit de concevoir la scène comme un combat et plus comme une danse, Colin a commencé à progresser. Bien sûr, nous avions très peu de temps et nous n'avons consacré à cette scène que cinq ou six prises. Mais il a fait du bon travail. Une fois qu'on avait fini de tourner, il voulait continuer et j'ai essayé de le raisonner en lui disant que je n'avais plus le temps ! Mais il m'a supplié en me disant qu'il ne ferai plus jamais ça de sa vie. J'ai cédé et on a fait une prise de plus ! Il a essayé de recommencer mais cette fois, j'ai dû lui dire que c'était terminé ! (rires)

 

Vous avez tourné cette scène d'une traite ?

Oui. Avec trois caméras en marche, nous les avons laissés danser. Je les ai laissés faire et j'ai filmé en utilisant tous les angles possibles avec le peu de temps qu'il me restait. J'aurais adoré que la scène soit chorégraphiée davantage mais nous n'avions vraiment pas le temps. Encore une fois, dans un film américain, cela aurait sans doute pris une semaine à être tourné et nous l'avons fait en trois heures.

 

Peut-être un peu plus à cause de Colin Firth !

Effectivement ! (rires) Colin est un très bon acteur. En général, c'est quelqu'un qui parle assez fort, avec une attitude très anglaise, et là il joue au contraire un personnage très discret. Il n'a pas l'habitude de ça. Il m'a même demandé s'il ne pouvait pas avoir davantage de dialogues et je lui ai dit : "Non, assied-toi et ferme-la". Cela dit, quand Colin parle dans le film, c'est toujours pour dire quelque chose qui a du sens. Tout le monde jacasse dans tous les sens mais quand son personnage ouvre la bouche, c'est un moment important. C'est ce que je lui ai dit.

 

Interview Stephan Elliott (Un Mariage de Rêve)

Quels sont vos prochains projets ?

Je transpose Priscilla [ndlr : Priscilla Folle du Désert] sur la scène. Ce sera une grande comédie musicale comme en Australie. Elle vient de débuter à Londres et elle marche très bien. Ce qui est intéressant, c'est que nous sommes partis d'un film à petit budget et nous en faisons un show à gros budget sur la scène. Nous allons par la suite nous produire en France. Pour ce qui est de ce que je vais faire ensuite, je n'en ai aucune idée.

 

Vous n'avez aucun film de prévu ?

Je sais, c'est ce qui est marqué sur IMDB mais je ne suis pas au courant ! J'ai découvert ça avec surprise ! (rires) En fait, il s'agit d'un scénario que j'ai écrit il y a des années de cela. Je l'aime beaucoup mais c'est une satire très noire de Hollywood, où j'ai passé un moment de ma vie. L'histoire se moque d'aspects spécifiques des Américains et particulièrement de Hollywood et je ne pense pas que je trouverai qui que ce soit pour me le financer. En fait, le côté amusant depuis que j'ai eu mon accident, c'est que pour la première fois de ma vie, je ne sais pas du tout ce que je vais faire ensuite. Je verrai bien. On me propose de faire tout un tas de choses mais je préfère retourner faire du ski. Je viens d'en faire à Chamonix et je n'ai qu'une seule envie, c'est d'y retourner. Qui sait, peut-être même que je deviendrai instructeur de ski ! Vous pensez que je plaisante ? Et pourquoi pas !

 

Propos recueillis par Elodie Leroy








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