Black Flies : Sean Penn et Tye Sheridan dans l'enfer des urgentistes à Brooklyn - critique

Adapté du roman 911 de Shannon Burke, inspiré de son expérience d’ambulancier new-yorkais, l'urgence humanitaire de Black Flies brûle la pellicule.

L'histoire : Ollie Cross (Tye Sheridan), jeune ambulancier de New York, fait équipe avec Gene Rutkovsky (Sean Penn, un perpétuel cure-dents dans le bouche comme Stallone dans Cobra), un urgentiste expérimenté. Confronté à la violente réalité de leurs quotidiens, il découvre les risques d'un métier qui chaque jour ébranle ses certitudes et ne lui laisse aucun répit.

Impossible de rester indifférent face à cette avalanche de violence. La caméra de Jean-Stéphane Sauvaire nous plonge dans le chaos urbain de la ville qui ne dort jamais dès une scène d'ouverture percutante et magistrale. On y découvre Tye Sheridan en pleine intervention avec des ambulanciers sur une scène de crime en pleine rue, à l’issue d'une fusillade entre gangs rivaux.

En cousin d'A Tombeaux Ouverts de Martin Scorsese (mais on pense aussi à la filiation avec Taxi Driver et avec le cinéma d'Abel Ferrera), avec qui il partage cette ambiance seventies poisseuse, Black Flies ne nous lâche pas une seconde, soutenue par une bande-annonce saturée de sirènes et de chaos.

Le parcours initiatique d'Ollie Cross face à un mentor (Sean Penn) blasé, fatigué et borderline, au visage marqué par la douleur, est aussi viscéral que dérangeant.

La caméra de Jean-Stéphane Sauvaire, qui filme la misère urbaine avec une dextérité de documentariste, est un personnage à part entière et la vraie star du film.

Quand à New York, Sodome et Gomorrhe moderne qui suinte le putride par tous les pores, elle se révèle impitoyable avec ses habitants démunis et broyés par le système.

Un film coup de poing au désespoir et à colère incandescents.

Dans les coulisses de Black Flies avec Jean-Stéphane Sauvaire :