Child's Play : Chucky se la joue E.T sous acide dans un remake jubilatoire - critique

Le 20/06/2019 à 15:05
Par Pierre Champleboux

 

Si Ronni Yu était parvenu à dépoussiérer le Good Guy et à lui donner une seconde jeunesse à la fin des années 90 avec La Fiancee de Chucky, les derniers épisodes DTV des aventures du petit boogeyman Curse of Chucky et Cult of Chucky semblaient l’avoir définitivement enterré.

Lorsque on a appris qu’un reboot était en cours, on a serré les dents et les fesses. Il faut dire que les remakes de Freddy les griffes de la nuit et Vendredi 13 furent des expériences plutôt embarrassantes, et qu’on s’était juré de ne plus s’y laisser prendre. Les premières images du pantin redesigné ne nous avaient pas convaincu, et le trailer de ce Child's play : la poupée du mal nous avait laissé pour le moins circonspects, au même titre que beaucoup de fans de la franchise originale.

Mais parce qu’on est curieux et qu’on ne sait pas dire non, on est allés voir ce « Child’s Play : la Poupée du Mal » (titre français complètement crétin qui collerait d’avantage à un épisode de la saga spin off de The Conjuring : Annabelle ). Verdict ? Putain : c’est vachement bien !

Loin d’être un simple remake, cette version 2019 évite la redite en inventant un tout nouveau pantin. Cette fois-ci, on laisse de côté les histoires de poupées possédées : place à la poupée connectée 2.0 avec un défaut de fabrication. Une réinvention loin d’être opportuniste, car cette nouvelle nature du plus petit tueur du cinéma d’horreur est utilisée avec intelligence.

Pour faire simple, ce Chucky c’est un mix entre un Furby et une enceinte connectée, la capacité de se déplacer par lui même en plus. On notera d’ailleurs en passant que son design est bien plus réussi dans le film que sur les affiches, et le recours à des effets animatronics à l’ancienne offre à ce Chucky 2.0 un réalisme et un taux de flippance bienvenus.



C’est un autre Chucky (qu’on aurait d’ailleurs pu appeler autrement) qui s’éloigne de celui qu’on a connu en le rendant encore plus creepy et forcément moins sympathique. Le changement c’est maintenant, et c’est plutôt stylé.

L’histoire se passe dans un univers proche du nôtre, où la marque Kasplan a le monopole de la high tech. Dans ce monde, les produits de la marque sont dans tous les foyers : téléviseurs, smartphones, ou encore voitures sans pilote. Et comme les poupées Buddi sont des produits de ce géant du numérique, pour Chucky, ça va forcément créer des liens…

Si le film avait adopté un ton deadly serious et so dark à l’image notamment du Freddy de 2010, cette idée aurait pû être embarrassante et neuneu. Mais dès sa première séquence, on comprend que Child’s Play 2019 va jouer à fond la carte de l’humour et décider de se ranger du côté des films qui faisaient toute la richesse des rayons de videoclubs.

Un humour ni trop lourd, ni forcé, qui se mêle à des plans (très) gores comme on n’en avait pas vu depuis très longtemps dans un film d’horreur mainstream. Chucky s’amuse comme un petit fou (Mark Hamill aussi qui le double en v.o), et nous aussi !

Un concept rusé utilisé de façon jouissive, un réalisateur qui nous sert un film qui rappelle le meilleur de l’horreur des 90’s sans pour autant tomber dans l’hommage appuyé à la Stranger Things, et des comédiens qui assurent (mentions spéciales à Andy et sa mère (Aubrey Plaza), ainsi qu’au lieutenant Mike (Brian "Atlanta" Tyree Henry), absolument impeccables) : que demande le peuple ?

Nous, c’est juste ce qu’il nous fallait pour passer un bon moment et retrouver une vibe qu’on ne ressentait plus qu’en revisionnant de “vieux” films. La bonne surprise de ce début d’été !

                                                                                            par Pierre Champleboux
 




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