Farang : l'uppercut d'action bourrin et spectaculaire de Xavier Gens - notre critique
Le 30/10/2023 à 13:33Par Olivier Portnoi
Notre avis
(critique publiée le 28 juin 2023 à la sortie au cinéma de Farang)
Oui Farang est une vraie torgnole en pleine poire ! Aussi viscérale que jouissive. Xavier Gens a clairement été marqué par son expérience sur la série Gangs Of London au côté de Gareth Evans (il vient d’ailleurs de diriger la seconde équipe sur le tournage de Havoc, le film d'action à gros budget avec Tom Hardy du réalisateur de The Raid).
La filmo de Xavier Gens ne se répète jamais. Ayant grandi avec la série B, le réalisateur de Hitman, Cold Skin, Frontière(s) est un touche à tout du cinéma de genre. Mais il n'avait pas encore son film de baston dans son CV. C'est chose faite. Et Farang s'impose comme son meilleur film.
En Thaïlande, Xavier Gens signe un polar d'action aux combats brutaux qui n'a pas d'équivalent en France. Un vrai K.O technique fait de sang, de hargne et de larmes.
L'histoire : Sam (Nassim Lyes) est un détenu exemplaire. A quelques mois de sa sortie de prison, il prépare assidument sa réinsertion. Lors d'une permission, son passé le rattrape et un accident ne lui laisse qu'un seul choix : la fuite. Cinq ans plus tard, il a refait sa vie en Thaïlande, où il a fondé la famille dont il a toujours rêvé. Mais Narong (Olivier Gourmet), le parrain local, l'oblige à plonger à nouveau dans la délinquance. Quand Sam veut tout arrêter, Narong s’attaque à sa famille… Sam va traverser la Thaïlande pour se venger de son bourreau.
Enervé et musclé, Farang fait mal et tape fort. Très fort. Sur un pitch assez classique de "revenge movie", Xavier Gens signe une réalisation coup de poing à l'ultra violence rarement égalée dans les films d'action made in France.
Ayant travaillé aux côtés de Gareth Evans mais aussi de Tsui Hark et Ringo Lam, Xavier Gens a su développer un sens de la mise en scène sec, tranchant et immersif. Pas de glamorisation de la violence ici, on est dans le vif, on ressent les coups.
Gens filme avec un enthousiasme communicatif piochant aussi bien chez Gareth Evans (clairement son influence dominante) mais aussi dans les polars hongkongais des années 80 et 90 et chez William Friedkin, John McTiernan voire le meilleur des productions Europacorp.
L'action prend en intensité au fur et à mesure de la descente aux enfers du personnage principal jusqu'à un final barbare et presque cartonnesque tant il explose dans l'excès (cette scène de l'ascenseur déjà mythique).
Si Farang fonctionne autant, c'est aussi grâce à son acteur principal, le charismatique et puissant Nassim Lyes. L'acteur est très loin d'En Passant Pécho, la comédie qui l'a fait connaître. Avec son magnétisme animal, Nassim Lyes permet au film de ne jamais tomber dans la caricature du «revenge movie ».
Même s’il en partage les codes, Farang fait preuve d’une inventivité hors pair en matière de mise en scène grâce à Xavier Gens mais aussi à l’équipe qui l’entoure (le coordinateur de cascade Jude Poyer).
On s'attache à Nassim Lyes ce qui rend les séquences d'autant plus virulentes. Comme quoi de bons acteurs dans un film d'action change tout.
D'une efficacité redoutable, Farang est de ces films qui marquent. Xavier Gens signe un cinéma populaire qui assume son statut de divertissement brutal avec brio.
C'est K.O que l'on ressort de la projo de Farang sur grand écran. On ne peut que vous conseillez de donner sa chance en salles à ce film.
La vraie claque d'action de cet été.