La Nuit se Traîne : un thriller coup de coeur et coup de poing à ne pas rater - notre critique
Le 28/08/2024 à 12:00Par Olivier Portnoi
Ce soir-là, Mady, étudiant le jour et serrurier la nuit, voit sa vie basculer quand il ouvre la mauvaise porte et devient accidentellement complice d'une affaire de grand banditisme. Au cœur d’une ville en pleine ébullition, Mady n'a qu'une nuit pour se tirer d'affaires et retrouver la trace de Claire, celle qui a trahi sa confiance. Le compte à rebours est lancé…
La Nuit se traîne fait office d'uppercut. Premier film du belge Michiel Blanchart, ce thriller se passe sur une nuit. Une nuit dont Mady (très bon Jonathan Feltre que l'on avait repéré dans les Rascals) ne sortira pas indemne.
La Nuit se traîne impressionne par sa maîtrise et son style coup de poing. Michiel Blanchart, dont ce n'est que le premier film, ne cache pas ses influences. Qu'elles soient du côté de Michael Mann (Collateral) ou encore Martin Scorsese (A Tombeaux Ouverts, After Hours), David Fincher (ces ambiances) et les Safdie Brothers (Good Time).
Marqué par le cinéma anglo-saxon, Michiel Blanchart n'en oublie pas moins ses racines belges. Entre ombres et lumières de la nuit, Bruxelles est ici filmée comme Gotham City. La caméra de Michiel Blanchart nous happe au plus près de l'action. Et quelle action ! On s'identifie immédiatement au personnage principal, un jeune et sympathique serrurier qui a eu le malheur de faire le mauvais choix au mauvais moment.
Quant à Romain Duris, il semble prendre un plaisir énorme dans ce rôle de mafieux à contre courant de son image habituelle.
Efficace, concis, haletant, cette descente aux enfers ne cache non plus son fond politique et social.
On n'écoutera plus jamais Petula Clark de la même manière.
Au vu de cette réussite, pas étonnant que Sam Raimi ait débauché Michiel Blanchart aux Etats-Unis pour une adaptation en long métrage de son court Tu dois mourir Hélène. On a déjà hâte.