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Le Croque-Mitaine : un Stephen King bien flippant - critique t'as peur du noir ?
Le 02/06/2023 à 15:37Notre avis
Les adaptations de Stephen King sur grand et petit écran s'enchaînent depuis quelques années à un rythme frénétique avec du très bon (The Outsider) du bon (Doctor Sleep, ÇA partie 1), du moyen (Mr Harrigan's Phone) et du très mauvais (Firestarter). Quid de ce Croque-Mitaine ?
Soutenu par Shawn Levy (producteur de Stranger Things), le jeune réalisateur Rod Savage passe haut la main le test de l'adaptation grâce à quelques belles séquences de frousse. Si vous avez peur du noir et du "monstre" dans le placard, ce Boogeyman continuera de vous hanter bien après son générique de fin.
L'histoire : Sadie Harper ( Sophie Thatcher, Yellowjackets), une jeune lycéenne, et sa petite sœur Sawyer (Vivien Lyra Blair, la jeune princesse Leia d'Obi-Wan Kenobi) sont encore sous le choc de la mort récente de leur mère. Dévasté par sa propre douleur, leur père Will (Chris Messina, Air, Birds of Prey), thérapeute de profession, ne leur prodigue ni le soutien ni l’affection qu’elles tentent de lui réclamer. Lorsqu'un patient désespéré se présente à l'improviste à leur domicile pour demander de l'aide, celui-ci fait entrer avec lui une terrifiante entité s’attaquant aux familles et se nourrissant de leurs plus grandes souffrances.
En adaptant une nouvelle extraite du recueil Danse Macabre datant de 1982, Rod Savage, jeune réalisateur repéré par les fanas d'horreur avec les found footage Host et Dashcam, a eu la liberté de transformer le récit à sa guise.
Sur un pitch finalement classique, le Croque-Mitaine se nourrit des peurs de l'enfance et se démarque de la masse des films d'horreur actuels grâce à de nombreuses séquences de frousse efficacement mises en scène (notamment celle de la chambre de la petite Sawyer avec la boule lumineuse qui roule au sol), à une scène d'introduction percutante mais aussi à la prestation de son casting (Sophie Thatcher, Vivien Lyra Blair et Chris Messina).
Le Croque-Mitaine sait être prenant, sombre et flippant d'autant plus que Rob Savage expose un véritable amour pour le genre. Le réalisateur prend le temps de construire ses personnages et de les observer dans leur quotidien. Ce qui ancre son histoire un peu plus intensément dans le réel, à l'image de ce que fait Stephen King dans ses écrits. L'horreur n'en est que plus efficace et le thème du deuil plus touchant.
La créature, de par son attirance vers la souffrance et le traumatisme de ses victimes, rappelle dans son fonctionnement celle de la série HBO The Outsider, autre adaptation réussie d'un roman de Stephen King.
Malgré un ventre mou au milieu du film et quelques jump-scares faciles, Le Croque-Mitaine est une excellente surprise solidement charpentée et truffée de bonnes idées de mise en scène.
Les fans de fantastique et de Stephen King ne seront pas déçus.
