The Hunt : jouissif, méchant et bourrin ! critique du film Blumhouse qui a dérangé Donald Trump
Le 22/06/2020 à 15:58Par Olivier Portnoi
Notre avis
Méchant et drôle, The Hunt tire dans tous les sens. Les amateurs de joyeux bordel et de violence gratuite vont être servis. Certes The Hunt n'invente rien mais sa chasse à l'homme (et à la femme) est tellement véner et s'en prend tellement à tout le monde qu'elle en devient irrésistible.
L'histoire : 12 inconnus se réveillent dans une clairière, sans avoir aucune idée d’où ils se trouvent ni de la façon dont ils sont arrivés là. Très vite, ils comprennent qu’ils sont chassés et deviennent du gibier pour des milliardaires gauchistes lors de chasses à l'homme grandeur nature.
Scénarisé par Nick Cuse et Damon Lindelof (Lost, Watchmen la série, Leftovers), The Hunt bouscule les idées reçues en inversant les rôles. Cette fois-ci, les tueurs sont des libéraux, gauchistes, écolos, admirateurs de Ava du Vernay tandis que les victimes sont de bons gros beaufs rednecks conservateurs en mode "Make America Great Again".
The Hunt brouille les pistes et cherche sans se cacher à flinguer tout le monde. Le réalisateur Craig Zobel (Compliance) s'en donne à coeur joie.
A 100 à l'heure, The Hunt ne fait pas dans la dentelle. Au contraire, il bastonne à gros calibre. Violence gratuite, gore, répliques cinglantes, bad ass attitude, rebondissements méchants, satire féroce, misanthrophie assumée, survival entre The Purge (American Nightmare) et Hostel, The Hunt est un chaos euphorisant, cynique et hautement divertissant.
Et Trump dans tout ça ? The Hunt avait fait les gros titres des infos en septembre 2019 (alors que sa sortie venait d'être annulée suite aux tueries d'El Paso et de Dayton) en étant fustigé par Donald Trump lui-même et par les conservateurs américains qui jugeaient (sans l'avoir vu) qu'il s'attaquait directement et honteusement à eux et aux membres de la NRA et qu'il était la preuve de l'influence néfaste d'Hollywood sur la violence du pays.
The Hunt révéle aussi Betty Gilpin (Glow, Nurse Jackie) en égérie badass. Rien que de la voir s'en mettre plein la tronche face à la trop rare Hilary Swank nous donne déjà envie de retourner en salles.
Le plaisir coupable de ce début d'été.
"Le film dont on a le plus parlé cette année est celui que personne n'a encore vu" annonçait Universal lors de la promo.