Tricheuse
Le 14/07/2009 à 08:36Par Maxime Chevalier
En deux mots : "vu" et "revu". Si nous avions découvert Tricheuse un lundi soir sur la première chaîne, chez nous, dans notre canapé, les doigts de pieds en éventail posés sur une table basse et une tasse de thé dans les mains, nous nous serions peut-être montrés un poil plus indulgent envers cette comédie romantique banale et sans idées, qui n'a pour elle que son casting sympathique (Hélène de Fougerolles, Zinedine Soualem). Mais il n'en est rien : il s'agit d'un simple téléfilm.
La comédie légère sur les trentenaires parisiens qui ont du mal à s'en sortir entre leur travail et leur vie sentimentale semble être devenu un genre à part entière en France. Et comme dans tous genres, il y a le bon et le moins bon... ou en l'occurrence, le moins bon et le vraiment moins bon, tant il est vrai que ce genre-là ne nous emmène jamais vers des cimes cinématographiques. Tricheuse, dernier film en date de l'ancien réalisateur de comédies polissonnes Jean-François Davy, fait indéniablement partie de la deuxième catégorie. Affichant un humour vaudevillesque mal assumé, très laid visuellement (l'imagerie numérique du film pique vraiment les yeux), souffrant d'un manque de rythme flagrant, cette comédie bas-de-gamme peine surtout à se trouver un véritable point de vue, une idée un peu originale, une tonalité à elle qui la ferait sortir du lot.
En abordant mollement des sujets aussi variés que l'intégration, les pressions du monde du travail ou encore l'opposition entre les générations, Tricheuse ratisse large certes, mais finit hélas par passer à côté de tout ce qu'il touche. Simple accumulation de saynètes déjà vues ailleurs, le film tente également de se frotter à la romance avec une love-story bâclée entre une avocate carriériste (Hélène de Fougerolles) et un accordeur de piano immigré et père de famille (Zinedine Soualem). Une romance qui ne dépassera jamais les quelques clichés de rigueur dans ce genre de produit. Dans toute cette histoire, le casting demeurera finalement le seul point positif du film, puisqu'en plus de la belle Hélène et du fort sympathique Zinedine - deux comédiens talentueux à l'énorme potentiel comique, hélas souvent sous-exploités par les réalisateurs qui les font tourner - on aura le plaisir de découvrir deux jeunes actrices (Malika Alaoui et Mélanie Tran) qui apportent souvent une petite bouffée de fraîcheur à un métrage qui en manque cruellement.
Ni légère, ni fine, ni enjouée, Tricheuse ne fournit pas le minimum syndical de bonne humeur requis pour emporter notre adhésion. La bonne humeur, c'est important, on ne triche pas avec ça chez nous.