Interview : Patrick Dempsey
Le 26/05/2008 à 17:32Par Elodie Leroy
Est-il vrai que vous avez débuté dans le spectacle en tant que jongleur, quand vous étiez adolescent ?
Patrick Dempsey : En effet. Quand j'étais gamin, j'ai commencé à faire du jonglage et j'adorais cela. Je suis arrivé second à la compétition de l'International Jugglers, section junior, en 1982. En fait, quand j'étais enfant, j'aimais aussi énormément les courses de ski, et je me souviens que c'est en voyant mon professeur de ski jongler, parce qu'il faisait partie d'une troupe vaudevillesque, que j'ai eu l'envie de commencer. Je lui ai demandé de m'apprendre et je me suis aperçu que j'étais naturellement doué pour cela. Le soir-même, je suis rentré chez moi et j'ai pratiqué toute la nuit. Par la suite, mon professeur m'a présenté à plusieurs grands clowns et jongleurs. Puis, la ville du Maine dans laquelle je vivais est devenue le quartier général d'un nouveau mouvement vaudevillesque. Cela m'a ouvert tout un monde et c'est de cette manière que j'ai commencé à exercer.
Aujourd'hui, est-ce que vous appréciez toujours de regarder Grey's Anatomy, votre série TV ?
Je l'apprécie toujours énormément. Je suis très reconnaissant envers cette série, elle a changé ma vie. Je suis heureux d'exercer ce métier, même si je ne me définis pas entièrement par rapport à lui. Avant d'obtenir le rôle dans Grey's Anatomy, j'ai traversé des moments très difficiles dans ma carrière. Il était d'ailleurs étrange de passer en un clin d'œil de cette condition au celle d'un acteur à succès. Pendant toute la première saison, n'avions aucune idée de ce qui allait se passer, nous ne savions pas si la série allait se poursuivre ou non. Nous étions donc exaltés quand elle a marché.
D'après vous, qu'est-ce qui rend Il était une Fois attirant par rapport aux autres films Disney ?
Je trouve merveilleux de voir un film qui possède la magie des productions Disney et qui rend hommage aux classiques, tout en tournant en dérision le genre du conte de fées. Il était une Fois fait revivre tous ces mythes, mais dans cette histoire, c'est la princesse qui est un personnage fort. Tout est donc bouleversé de manière unique et avec une grande intelligence. Au moment de faire ce film, ma motivation venait du fait que j'aie moi-même une petite fille. En tant que père de famille, jouer dans un film familial était important pour moi. Je voulais faire un film que je pourrais montrer à mon épouse mais aussi à ma fille, un film avec une belle histoire, des scènes de danse et des costumes fabuleux. En plus de cela, l'histoire offre une approche intéressante de la comédie romantique.
Quel est selon vous le thème central du film ?
Si vous regardez le film comme une interaction entre les énergies masculine et féminine, l'énergie féminine sauve l'énergie masculine. Cet aspect m'a passionné. En outre, cette histoire révolutionne le concept et la dynamique de ce qu'est censée être une princesse aujourd'hui.
Le Prince Edward et Giselle sont censés tomber amoureux au premier coup d'œil. Croyez-vous qu'un tel coup de foudre soit possible ?
Vous pouvez certainement être immédiatement touché par une autre personne, mais je ne sais pas si cela revient à tomber amoureux. Cela dit, je pense que le film offre une belle métaphore sur le monde d'aujourd'hui : nous avons tous besoin de trouver l'amour, l'acceptation et le pardon. Je pense que l'amour vrai est la connexion que vous trouvez avec quelqu'un. Cette connexion ne dure pas nécessairement pour l'éternité et n'est pas forcément parfaite, mais tenter de trouver la perfection est quelque chose de très excitant. C'est toujours beaucoup de travail.
Quel était le principal défi posé par votre rôle ?
Rester ancré dans la réalité tout en parvenant à faire croire que je pouvais tomber amoureux d'une personne comme Giselle, tout droit sortie d'un monde de conte de fées, était un vrai défi. Cet aspect était très important parce qu'il fallait que le public puisse s'identifier à mon personnage. En un sens, je représente le public.
Avez-vous apprécié l'expérience de faire ce film et pourquoi ?
Dès que j'ai lu le scénario, j'ai trouvé que l'idée du film était unique en son genre. Mais pour être honnête, je n'étais pas très à l'aise pendant le tournage. Tous ces styles qui se côtoyaient, c'était un vrai challenge. Il y a eu des moments où j'avais envie de tout lâcher et de revenir sur Grey's Anatomy, parce que j'avais l'impression d'être trop sérieux, pas assez drôle. Mais par la suite, en découvrant le film dans sa version finie et en replaçant mes scènes dans leur contexte, j'ai compris comment tout cela fonctionnait. Rétrospectivement, je pense avoir trouvé le ton juste, et Kevin [Lima, ndlr] me l'a confirmé. Mon personnage est profondément blessé, il se sent abandonné et tente de faire de son mieux pour sa fille qu'il adore. J'ai tenté de capter sa confusion et je pense que j'y suis parvenu.
Quels étaient en revanche les aspects les plus fun ?
J'ai beaucoup aimé les scènes musicales avec Amy [Adams, ndlr]. Je l'admire tellement, elle était si fascinante à regarder ! J'étais constamment bluffé par la manière dont elle donnait vie à son personnage. Le chorégraphe, John O'Connell, était formidable lui aussi. Il apportait une immense passion et une vraie sensibilité aux numéros de danse, dans lesquels chaque personne représente quelque chose de la relation qui unit les personnage. J'ai beaucoup aimé cela.
Comment s'est déroulée votre collaboration avec Amy Adams ?
C'est une actrice phénoménale. Si je le pouvais, je retravaillerais avec elle sur tous mes films. Elle est intelligente et sensible - c'est une star de cinéma à l'ancienne.
Pouvez-vous nous parler de la scène du ballet qui arrive à un moment dramatique de l'histoire ?
C'était une expérience mémorable. Cela dit, il s'est passé quelque chose d'amusant durant les répétitions : Amy ne voulait pas me laisser la conduire. Elle est très expérimentée dans la danse de ballet, mais cette scène était différente de ce qu'elle connaissait et elle ne cessait de me repousser (rires). Je lui disais « Mais qu'est-ce que tu fais ? Je suis l'homme, je suis supposé conduire ! ». Nous travaillions avec un professeur de danse, mais elle ne l'écoutait pas, ne me laissait pas conduire et ne voulait pas porter de chaussures. Moi, j'en portais et je lui ai marché sur les pieds plus d'une fois par accident ! Ca tournait à la catastrophe. Finalement, nous nous sommes séparés et elle est partie manger un fruit sucré. Quand la musique est revenue et que nous avons recommencé à danser, tout avait changé. Pour la première fois, nous nous sommes réellement regardés. J'ai entrevu sa vulnérabilité, j'ai perçu que je devais prendre soin d'elle. C'était une journée extraordinaire car nous avons développé notre alchimie, et Amy a dû céder à cela. La scène du ballet est l'une de mes scènes favorites du film.