Roland Emmerich a parfaitement trouvé son créneau et bien plus encore depuis l'explosion du marché du home cinema : 2012 constitue sans le moindre doute le must have du moment, la grosse démo tape-à-l'œil revigorante pour entamer le printemps et conforter une bonne fois pour toutes les possesseurs d'équipement HD dans leur choix. Si le film s'impose indiscutablement en Blu-Ray c'est essentiellement parce que les impressionnants effets visuels et plans larges (les deux caractéristiques graphiques du cinéma d'Emmerich) sont perpétuellement hallucinants de détails et qu'il n'y a pas la moindre chance d'obtenir un résultat pareil en DVD. A chaque bijou son écrin.
Riche, très riche copie délivrant une imagerie un poil trop contemplative, certes, mais dont on ne peut que reconnaitre les qualités techniques. Couleurs, contraste, finesse des traits, piqué, balance des niveaux... On est de plein pied dans la perfection et la quasi redécouverte purement graphique d'une performance rare. Si l'on ne lui attribue pas la note maximale, c'est qu'à de très rares occasions, la sous-exposition ne rend pas toujours honneur aux scènes d'intérieur, mais on reste dans le chipotage...
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Pour les mêmes raisons que celles évoquées ci-dessus, l'achat du produit trouve d'autant plus d'intérêt en Blu-Ray. A une image spectaculaire se joint une bande son dévastatrice comme on était en droit de l'attendre. Ce n'est pas tant que le mixage soit particulièrement démentiel (celui de Transformers 2, pour rester dans le même créneau, était bien plus soigné) mais tout a été fait ici pour rendre l'expérience assourdissante au possible. Que l'on choisisse la VO ou la VF, le disque dispose de pistes DTS HD Master Audio 5.1 à la hauteur démesurée du spectacle, qui ne laisse à la bande son très peu de temps pour souffler. Sur 2h30 de film, les démonstrations sont légion et entre les tremblements de terre, les météores, les poursuites en voiture, les explosions, et tout ce qui peut faire intervenir un avion, on est perpétuellement à la fête. Rien de finaud, mais de quoi épater les amis de passage à qui l'on veut montrer tout ce que votre matériel peut avoir dans le ventre...
L'interactivité n'est pas franchement le fort de cette édition, notamment sur la pertinence du propos. Disons même que le vrai pied-bot de ce disque repose sur un Commentaire audio de Roland Emmerich et son coscénariste Harald Kloser, vraisemblablement très satisfaits de leur collaboration d'écriture. Il faudra en plus accepter l'idée que les hommes n'assument qu'à moitié la teneur de leur film, en insistant lourdement sur le fait que leurs personnages sont plus importants que les effets spéciaux. Le problème repose surtout dans la tonalité du commentaire, les deux hommes se contentant de se livrer à l'exercice de manière très académique et sans vrai point de vue. Le discours consiste donc en un découpage technique plan-plan pas très utile puisque les choses sont suffisamment criantes à l'écran. Sur plus de deux heures et demi, cela devient un peu lassant... On préférerait presque la fonction Picture In Picture, moins assommante et plus ludique lorsqu'il s'agit de comparer les effets visuels avec les prévisualisations, mais trop épisodique pour maintenir totalement l'attention. Sans compter le discours parfois craignos de Kloser (''C'est culturel, parfois la nature ou Dieu font le grand ménage pour savoir qui mérite de rester'')... Peut mieux faire.
Quelques propos réitérés dans quelques featurettes du type Roland Emmerich : le maître de l'épopée moderne (9min31) et La Fin du monde : la vision des acteurs (7min34) qui font ouvertement office de titres promotionnels un peu con-con et qui n'ont aucun autre intérêt que de dire que tout le monde est bourré de talent. Les éloges sur le cinéaste bifurquent même à un niveau de ridicule mal placé. En revanche, Conception de la fin du monde (26min03) est un excellent making of qui a absolument tout pigé sur ce qu'il faut dire sur le film : les effets visuels, les effets visuels et encore les effets visuels ! Emmerich y est d'ailleurs bien plus à l'aise que lorsqu'il essaie de parler d'humanité. Un petit décorticage technique assez fascinant, parfois étonnant, révélant encore et toujours les possibilités de la technologie moderne.
Le reste n'est qu'anecdotique. Les théories scientifiques sur la fin du monde (13min19) essaie sans honte d'aborder le sujet du film sous un axe très sérieux pour faire comme si, ne limitant les interventions des ''spécialistes'' qu'à des illuminés ou des détracteurs sans arguments. Les Scènes coupées (4min55) et la Fin alternative (3min39) ne servent concrètement à rien et appuient tout le côté démago du film en plus d'exposer un happy end pas franchement meilleur que celui du montage final. Le tout est complété par un Calendrier Maya interactif un peu gadget...