Batman Begins fait assurément partie de ces films qui nécessitaient vraiment et expressément leur disponibilité en haute définition. Non pas que le DVD soit mauvais, mais le format Mpeg 2 ne rend définitivement pas hommage a l'épatant travail sur la photographie dont le film de Christopher Nolan a bénéficié. Les diverses nuances de noir sont donc à la fête en Blu-Ray (comme ils l'étaient déjà d'ailleurs sur feu le HDDVD), dans une intrigue où les contrastes nécessitent une vraie minutie en termes de définition, pour distinguer ce qui se déroule dans les ténébreuses nuits sur les toits de Gotham City. Costume sombre, jeux d'ombre et ciels enfumés sont donc le lot d'une aventure captivante qui retrouve enfin de sa superbe, pour la première fois sur le format bleu. Si, à une ou deux occasions, le cadre manque de piqué, rien ne vient gâcher un spectacle parfaitement splendide regorgeant de détails à ne plus savoir qu'en faire. Les plongées au dessus de la ville sont, à ce titre, parfaitement somptueux.
C'est confirmé, Batman Begins avait VRAIMENT besoin de passer par la case haute définition pour proposer un spectacle digne à la maison (remarque valable pour le gros du catalogue Warner). Si les traditionnelles et déjà efficaces pistes Dolby Digital 5.1 sont modestement proposées (d'ailleurs, les amateurs de VF devront s'en contenter), le Blu-Ray propose surtout une piste Dolby Digital True HD, donc non compressée, particulièrement sauvage. Une orchestration musicale furieuse surprendra à plus d'un titre et appuie la quasi intégralité d'un spectacle au mixage d'une grande générosité. Une vraie puissance frontale, soutenue par des basses qui ne cherchent plus à faire dans la dentelle et qui n'hésite pas à se lâcher tout autant sur les arrières, pour un enveloppement à la hauteur des différentes atmosphères du film. Tout pour être heureux et, comme dirait madame, "Baisse le son, t'es pas tout seul dans l'immeuble". Dans une certaine mesure, c'est flatteur...
C'est confirmé, le Blu-Ray n'a pratiquement plus rien à envier au HDDVD. En effet, pour peu que vous ayez un lecteur de dernière génération ou une console de jeu upgradée au profil 1.1, vous pouvez désormais profiter du système Picture In Picture sur le film. C'est d'ailleurs le bonus principal de cette édition, et une certaine nouveauté en soi puisque pratiquement tous les autres suppléments étaient déjà disponibles sur l'édition double DVD parue il y a deux ans et demi.
Au cœur du film est donc un supplément de choix et bien plus encore lorsqu'il est proposé par Warner. En effet, il faut considérer ce module interactif comme une version hyper évoluée du principe des commentaires audio. Les commentaires en questions étant ici des extraits d'interviews montées, disponibles également en image dans une fenêtre, voir plusieurs lorsque défilent également des images de tournage, des dessins, affiches ou autres planches de bandes dessinées d'origine permettant de comparer le film aux albums dont il est directement inspiré. Ca papote pas mal et, ô miracle, c'est sous-titré, alors que l'éditeur s'était justement popularisé pour ne jamais faire ce genre de chose sur les commentaires traditionnels. Le Blu-Ray et le système PIP seraient donc enfin la solution tant attendue...
Au rayon des nouveautés, on retrouvera une parodie (5min12) réalisée comme ouverture des MTV Awards, partant d'un postulat sympa mais finalement très vite lourde, ainsi que la scène d'introduction de Dark Knight dans un simili format Imax (6min37) proposée en HD. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la copie est splendide et qu'elle annonce d'ores et déjà un futur Blu-Ray de toute beauté.
Le reste (et le gros) de l'interactivité est une multitude de petits documentaires déjà proposés sur l'édition DVD double Collector. Une sorte de making of assez complet d'une durée globale avoisinant 1h45, survolant quelques départements artistiques de Batman Begins mais malheureusement proposé dans une définition standard. Par ailleurs, ces derniers sont proposés d'une façon un peu aléatoire. Batman l'aventure commence (14min16) et La genèse de Batman (14min53) reviennent sur les intentions de départ de Christopher Nolan et David S. Goyer de faire renaître le personnage dans un univers plus réaliste et de se réapproprier une franchise marquée par des œuvre ancrées dans la fantaisie visuelle. Former le corps et l'esprit (12min49) et La Cape et le masque (8min18) se focalisent plus sur l'incarnation physique à l'écran de Batman et Bruce Wayne par Christian Bale. Outre quelques interviews de rigueur, on y découvrira l'entraînement au combat du comédien, les essais de diverses cascades ainsi que la conception de son costume.
On explore ensuite les aspects un peu plus techniques du film, et plus particulièrement les décors (réels comme en studio) avec La Construction de Gotham City (12min48) et Le Chemin de la découverte (14min13). On y découvre la volonté des créateurs du film de rendre la saga un peu plus épique en faisant voyager le héros dans de grands endroits spacieux. Ensuite, Sauver Gotham City (13min01) se focalisera sur la scène d'action finale, regroupant de nombreux éléments (effets visuels, cascades, etc) alors que Le Voltigeur (13min40) s'intéressera à la conception et à la complexité du tournage avec la Batmobile new look. Outre la bande annonce, les galeries d'affiches et les fiches informatives sur les personnages, l'interactivité se clôt sur trois modules vidéos un peu bâtards et qui auraient aussi bien pu faire partie des documentaires principaux. Discussion autour du scénario (1min57), Batman en numérique (1min06) et Les Cascades (2min30) évoquent chacun un petit point en particulier, intéressant, mais trop rapidement expédié pour faire l'objet de vrais bonus dignes de ce nom.