Déjà impeccable en édition standard, le film d'Henry Sellick répond favorablement aux attentes que l'on pouvait avoir en blu-ray. Coraline est bien plus encore un régal pour les yeux que dans nos (récents) souvenirs et la multitude de détails proposés à l'écran confirme l'excellente tenue de ce Blu-Ray. Comme devant une vraie maison de poupées animée, tout est quasi à portée de main, reflétant le travail monumental de décoration, de design des costumes et de lumière. Un vrai disque de démo qui s'illustre d'autant plus dans la multitude d'univers qu'il propose. On retiendra entre autres la scène du music hall qui en devient totalement resplendissante.
Le disque propose une version 3D, avec une paire de lunettes pour en profiter. Une technologie toujours pas au point, qui convainc sur ses effets de relief, mais pas du tout sur sur le traitement des couleurs, massacré par les filtres verts et rouges que l'on a devant les yeux (en plus de nous filer la migraine. Un gadget à oublier.
Retrouver nos captures HD ci-dessous :
Ca commence à devenir une habitude (en particulier chez certains éditeurs dont Universal fait partie), mais il y a un vrai fossé entre le traitement sonore alloué à l'édition DVD et au Blu-Ray de certains films. En partie, du moins... Caroline est de ceux-là, délivrant une bande son autrement plus péchue en DTS HD Master audio qu'en Dolby Digital sur l'édition DVD. C'est en tout cas la VO qui bénéficie de ce luxe, puisque contre toute attente, les autres langues (dont la VF) ne sont aussi qu'en DD 5.1, là où l'éditeur nous a pourtant habitués à des DTS (mi ou plein débit) pour les versions doublées. Une véritable déception pour ceux qui aiment voir les films dans la langue de Molière puisque le résultat est sans conteste supérieur si l'on passe d'une piste à l'autre (jusqu'à 4 Mo pour la piste originale et dix fois moins pour les autres). En revanche, le mixage original assure le spectacle avec une certaine maestria, distillant une immersion d'une grande richesse soutenue par une gestion des graves matte. C'est bien évidemment à cette piste qu'est dédiée la note.
Commençons par les apports de la HD, comparativement au contenu du DVD. Le moins surprenant - mais qui reste toujours agréable lorsqu'il est bien utilisé -, c'est naturellement le Picture In Picture qui se décline ici sous trois possibilités. La première, classique chez Universal, propose de nombreux petits modules vidéo tout au long du film, se focalisant sur divers aspects de la production. On y découvrira, entre autres, quelques conversations entre l'auteur Neil Gaiman et sa propre fille. La seconde section propose une étape essentielle des films d'animation puisque défilent en bas de l'écran, tout au long du film, les dessins qui ont composé le Lay Out. Le Story-board, en quelque sorte, qui permet de comparer la version crayonnée et la version définitive du film, sur n'importe quelle séquence de notre choix. Enfin, la dernière option permet d'assister à l'enregistrement des voix sur à peu près 2/3 du métrage, correspondant systématiquement à la scène se déroulant au même moment, cela va de soi...
Le Blu-Ray propose deux autres suppléments qui n'étaient pas sur le DVD, mais qui s'avèrent bien moins excitants. Coraline la terrible (5min04) est un petit module s'intéressant aux éléments supposés ''glauques'' du film, ses toiles d'araignées et autres monstres, tandis que La voix des personnages (10min47) évoque de par son propre titre de quoi il s'agit. Tout cela n'est pas très utile pour qui a visité la fonction PIP. Les autres bonus sont ceux déjà disponibles sur l'édition standard, chroniquée par Pierre Delorme :
commentaire audio d'Henry Selick et de son compositeur Bruno Coulais. Une appellation que l'on pourra qualifier d'amusante lorsqu'on aura découvert que Coulais ne pointera son nez que 3 minutes lors du générique de fin, juste pour expliquer sommairement la manière dont il est arrivé sur le projet, sa méthode de travail et ses impressions sur le scénario ! Vous avez donc compris, c'est Henry Selick qui monopolise le micro pendant toute la durée du film. Peu avare en informations, le réalisateur semble à son aise dans l'exercice et aborde de nombreux points intéressants, en particulier les différences entre le roman de Neil Gaiman et le scénario final du film. De même, le "vrai" papa de L'étrange Noël de Monsieur Jack n'oubliera pas les passionnés de technique d'animation et d'effets spéciaux et délivrera nombres de détails assez pointus sur la manière dont a été fait le film. Véritablement un bon commentaire.
Derrière, le making-of (38mn) souffre un peu en se montrant redondant avec de nombreuses infos disséminées dans le commentaire. Fort heureusement, cette fois, Selick n'est pas le seul à prendre la parole. On aura donc la chance de voir plusieurs membres de l'équipe technique et tous les comédiens (Dakota Fanning et Teri Hatcher en particulier) du film y aller de leur petite intervention, expliquant ici leur rôle sur le film, les difficultés rencontrés, les procédés techniques utilisés ou encore leur rapport avec le metteur en scène. Découpé en chapitre, ce making-of aborde les points suivants : l'évolution de l'histoire, les travaux préparatoires, l'enregistrement des voix, la fabrication des marionnettes, les costumes, les décors (le jardin en particulier), l'animation, les effets de feu et de brouillard, la 3D et le montage. Bref, un module plutôt complet. Le disque se conclut sur une poignée de scènes coupées, introduites par Henry Selick.