Il y a des cocktails, comme ça, qui ne peuvent que fonctionner. D'un côté un ''petit'' film particulièrement ambitieux, jonglant entre un aspect documentarisé (tourné sur une HDV Sony EX1) et un cinéma plus traditionnel dans sa texture, appuyée par la décidément très recommandable Red One. Et de l'autre, un éditeur qui tutoie la perfection dans chacun des produits qu'il propose. Avec District 9, Metropolitan ne déroge donc pas à ses propres règles et livre une copie tout simplement splendide du film de Neill Blomkamp. On peut même dire que le spectacle se montre bien plus ébouriffant en Blu-Ray qu'en salle, le transfert numérique sur support HD étant plus réussi que sur copie 35. Fine et détaillée, l'image accuse donc d'une définition de très haut niveau (en particulier lors des séquences en RED), soutenant en plus des effets visuels franchement réussis. Une référence en devenir...
Notons qu'il s'agit d'un master français, que les indications à l'écran sont indiquées dans notre langue et que cela nous épargne surtout un encombrement de sous-titres lorsque les extra-terrestres prennent la parole.
Retrouvez nos captures en 1080p (Full HD) ci-dessous :
Carton plein de la part de l'éditeur qui a décidemment fait tout ce qu'il fallait pour rendre le spectacle le plus exaltant possible. Pas de jaloux, VO comme VF écopent d'un mixage 5.1 tonitruant, se lâchant totalement à travers un DTS HD Master audio joyeusement démonstratif. Outre une ouverture au relief déjà très naturel (les aliens se gargarisent ça et là, comme si on y était) dans les séquences dites ''calmes'', ce sont clairement les scènes d'affrontement qui nous en mettent plein les oreilles, sans basculer dans l'assourdissement. Mixé par l'équipe déjà en charge du Seigneur des anneaux, le film se repaît donc d'idées parfois folkloriques, comme l'explosion de corps qui semblent éclabousser littéralement la pièce, via une très habile utilisation multicanale. A mixage et qualité d'écoute plutôt équivalente, on ne saura que trop vous conseller la VO étant donné que la VF écope d'un doublage pas toujours habile. En particulier celui de Wikus, le personnage principal, qui écope d'un timbre bien plus grave...
S'il n'y a rien de concrètement transcendant dans le Commentaire audio de Neill Blomkamp, son intérêt repose surtout dans le témoignage d'un tout jeune cinéaste, catapulté malgré lui sur une production à la fois importante et indépendante. Relativement pertinents, les propos du réalisateur évoquent avec une certaine fraicheur l'intention de mettre en chantier un film de science fiction basé sur un univers dans lequel il a grandi (l'Afrique du Sud) et la découverte des nombreux outils en place pour lui donner vie. En particulier une étude des effets visuels assez complète, qu'il décortique dans le détail. On regrettera d'ailleurs qu'aucune fonction Picture In Picture ou même un module à part ne démontrent ses propos par l'image. Mais l'essentiel à retenir de son intervention, c'est cette sensation de nouveauté, de regard moderne sur le cinéma (rares sont les réalisateurs à évoquer Jurassic Park dans leurs sources inspiratrices) qui évite la sempiternelle sensation de redite de nombreux commentaires.
Le reste des bonus, aussi nombreux soient-ils, est un peu moins exaltant dans le sens où ils sont très redondants avec le commentaire. A commencer par The Alien Agenda (34min20) une grosse featurette en trois parties qui se penche sur les étapes classiques que sont la préproduction, le tournage et la post-production. Les points essentiels y sont développés mais ne semblent être qu'une sorte de sommaire de ce que propose le reste du contenu du disque (y compris le commentaire). Seul la dernière partie se focalisant sur le montage et les effets sonores se démarquera un peu plus. On préfère néanmoins les modules suivants qui, s'ils sont systématiquement centrés sur des points très précis, en livrent un regard vraiment complet.
Ainsi, Créer l'univers de District 9 (13min18) dresse un tableau du travail de direction artistique en se focalisant sur les décors, les armes et les véhicules du film. Comme le laisse deviner son nom, Génération alien (10min18) s'intéresse à la création des aliens du film, leur design, leur création en 3D et l'interprète qui leur a prêté vie sur le plateau. Beaucoup plus orienté sur les effets de maquillages et la façon dont le comédien principal a vécu cette épreuve, Métamorphose (9min52) est une sorte de petit journal de bord de la conception du bras et du visage changeants du personnage. Enfin, Innovation (12min05) aborde un thème plutôt rare dans ce genre de production puisque la plupart des dialogues du film reposent sur des improvisations des comédiens. On nous en livre ici quelques morceaux choisis.
Enfin, outre les bandes annonces, l'interactivité se conclut sur pas moins de 22 Scènes coupées (21min11) qui dans leur globalité se composent d'interviews volées propices à la première partie du film et son caractère documentarisé. Parfois amusantes, ces dernières auraient considérablement ralenti le film.