Lorsqu'il s'attèle à des œuvres récentes, l'éditeur Studio Canal ne fait pas les choses à moitié et impose des produits de niveau élevé. C'est le cas de Green Zone, pour qui l'utilisation du Blu-Ray s'imposait d'elle-même tant le film de Paul Greengrass dispose d'une texture si rêche que seule la Hautre Définition permet d'en restituer les nuances sans tomber dans une forme de bouillie. L'encodage AVC s'impose en tout cas de lui-même : shakycam (souvent outrancière), grain très prononcé, plans aériens fournis mais très rapides et de nombreuses séquences nocturnes en éclairages naturels font exister cette imagerie en HD de façon souvent détaillée. Malgré ces conditions le piqué est parfait, révélant de nombreux détails sur les visages des protagonistes, ainsi que la gestion colorimétrique aux contrastes solidement appuyés. Les amateurs d'aspect argentique s'y retrouveront sans peine...
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Au même titre que l'image, le son de ce disque effectue des prouesses hallucinantes. En proposant des pistes DTS HD Master Audio 5.1 en VO comme en VF, l'éditeur met en exergue le stupéfiant mixage dont Green Zone dispose. Autrement dit un spectacle auditif sans pratiquement aucun temps mort, y compris dans ses séquences calmes (on peut même dire que pour un film "de guerre", les affrontements sont rares), particulièrement énergique et jouant constamment avec la multiplicité des canaux. Des ingrédients que l'on pouvait déjà constater sur les autres films de Greengrass et qui trouvent une ampleur particulièrement monstrueuse lorsqu'éclatent fusillades et explosions, transformant sans mal notre salon en champ de bataille. Ca fuse de tous les côtés et la restitution du chaos telle que l'a souhaitée le cinéaste trouve un poids particulièrement imposant. Une vraie démo de haute tenue.
On entamera et on passera malheureusement rapidement sur le Commentaire audio de Paul Greengrass et de Matt Damon qui ne restera certainement pas dans les annales. C'était déjà le cas sur son film précédent, La Vengeance dans la peau, où le réalisateur faisait preuve d'une passivité de ton presque assomante et qu'il réitère ici. Et ce n'est pas Matt Damon, n'intervenant que très rarement, qui égaiera la prestation, les deux hommes se limitant à s'acquiescer l'un et l'autre en faisant rarement preuve de légèreté. Le propos en lui-même ne sera guère plus excitant, puisqu'outre la paraphrase de ce que le film dénonce de façon lourde, on n'y apprendra pas grand-chose. Seule les paraboles symboliques entre les métiers du cinéma et celui du corps militaire peuvent être intéressantes, mais elle s'avèrent à peine développées. Passons plutôt au reste.
Le reste, d'ailleurs ne propose pas spécialement plus de choses à développer, mais à le mérite d'être concis et plus agréable à suivre - images à l'appui oblige. En l'occurrence une série de featurettes de studio qui se répètent un peu entre elles mais qui composent le remplissage de rigueur pour étoffer la liste des bonus. Ainsi, Matt Damon : prêt pour l'action (9min47), A l'intérieur de la Green Zone (8min52), Le vrai Miller (6min19) et Recréer Bagdad (3min16) mettent un point d'honneur à montrer à quel point le film se veut réaliste et insistent sur la collaboration entre les équipes de cinéma et de véritables vétérans qui jouaient leur propre rôle pour l'occasion. Dommage que le gros du propos ne repose que sur ce point et ne s'attarde pas plus sur la mise en scène.
Enfin, outre la Bande annonce, on y retrouve une série de Scènes coupées (12min25) qui avaient trop tendance à tirer sur la corde du thème principal (déjà bien ressassé dans le montage final) où à s'égarer sur des intrigues secondaires réussies mais effectivement dispensables au récit principal. Notons que le disque propose également une version commentée par le réalisateur et le comédien principal, via une petite fenêtre vidéo. On y apercevra également le fils de Paul Greengrass... Qui n'a pas grand-chose à faire ici, certes, mais c'est plutôt amusant.